Découvre le coeur de Dieu dans la Parole de Dieu ! (St Grégoire)
vendredi 6 avril 2012
Vous n'avez même pas lu
3 Jésus leur répondit : « Vous n'avez même pas lu ce que fit David lorsqu'il eut faim, lui et ses compagnons ? 4 Comment il entra dans la maison de Dieu, prit les pains de l'offrande, en mangea et en donna à ses compagnons : ces pains que personne n'a le droit de manger, sauf les prêtres et eux seuls ? »
Esprit Saint, éclaire notre lecture de la Parole, qu’elle illumine notre route.
Jésus leur répondit : « Vous n'avez même pas lu : si, bien sûr, qu’ils ont lu et relu, discuter et commenter… mais comment ont-ils lu ?! Comment lisons-nous la Parole pour la recevoir dans toute sa nouveauté, son acuité, son actualité ?
ce que fit David lorsqu'il eut faim, lui et ses compagnons ?: même situation, donc, un « chef » et ses compagnons qui ont faim…
"Comment il entra dans la maison de Dieu, prit les pains de l'offrande, en mangea et en donna à ses compagnons" : référence à la fuite de David lorsque Saül a décidé sa mort. A noter que David n’a pas « pris » les pains d’offrande… il a simplement demandé à manger au prêtre Ahimélek, prétextant il est vrai une mission secrète ordonnée par le roi !! (1 S 21, 3)
"ces pains que personne n'a le droit de manger, sauf les prêtres et eux seuls ? : sans doute Ahimélek (peut-être un peu effrayé par l’arrivée de David !) avait-il déjà compris que la faim mérite une exception à la Loi : faute d’autre chose, le prêtre lui-même proposa les pains de l’offrande à David. Ainsi, le prêtre a-t-il en quelque sorte remis sa part de nourriture à David. Cependant, la comparaison donnée par Jésus est forte : les pains offerts avaient une « valeur » bien plus importante que quelques épis de blé. Si les pains ne pouvaient être mangés après l’offrande, les grains, eux, ne pouvaient être mangés avant l’offrande des prémices, et c’est à cette accusation-là que Jésus répond d’abord en rejoignant les Pharisiens sur leur terrain, celui de l’Ecriture.
Seigneur Jésus, nous aussi, nous lisons et relisons l’Ecriture, puissions-nous le faire avec un cœur ouvert et un esprit toujours prêt à se laisser façonner. Je te rends grâce pour toutes les occasions de lecture communautaire ou, ensemble, nous cherchons ce que tu veux nous dire au travers du texte et où nous nous entraidons à en vivre.
jeudi 5 avril 2012
Ce qui n'est pas permis
Lc 6
1 Or, un second sabbat du premier mois, comme il traversait des champs de blé, ses disciples arrachaient des épis, les frottaient dans leurs mains et les mangeaient. 2Quelques Pharisiens dirent : "Pourquoi faites-vous ce qui n'est pas permis le jour du sabbat ?"
Esprit Saint, fais que cette Parole nous éclaire, nous aide à discerner le juste chemin au cœur des actions de ce jour.
un second sabbat du premier mois : cette indication temporelle précise est propre à Luc et souligne que l’évènement se déroule à l’approche de la moisson ; on pouvait s’en douter bien sûr, mais cela renvoie à l’interdiction de manger du "grain nouveau" avant d’en apporter les prémices en offrande au jour prescrit. (Lv 23,14)
comme il traversait des champs de blé : image bucolique de Jésus marchant avec ses disciples… sauf que les Pharisiens ont l’air de les suivre à la trace. Et Luc sous-entend sans doute une précision importante donnée par Matthieu (12,1) : "ses disciples eurent faim" ! Tiens, n’est-ce pas les mêmes qui viennent d’être accusés de "manger et de boire" ? (5,33)
ses disciples arrachaient des épis, les frottaient dans leurs mains et les mangeaient : Luc apporte à cette simple action force détails qui la rendent si vivante à nos yeux. Les disciples n’agissent pas en catimini, ils n’imitent pas non plus leur maître, ils ont l’air très à l’aise avec "la Loi" qu’ils transgressent… auraient-ils déjà compris comment Jésus se situe vis-à-vis de la Loi ?
Quelques Pharisiens dirent : Chez Luc, les Pharisiens s’adressent de nouveau directement aux disciples…
Seigneur, que selon ta parole et ton exemple, nous apprenions à discerner quelle est la vraie loi, ta loi d’amour, et, qu’avec ton aide, elle soit notre référence tout au long de notre quotidien.
mardi 3 avril 2012
Le vin nouveau
37 Personne ne met du vin nouveau dans de vieilles outres ; sinon le vin nouveau fera éclater les outres et le vin se répandra, et les outres seront perdues. 38 Mais il faut mettre le vin nouveau dans des outres neuves. 39 Quiconque boit du vin vieux n'en désire pas du nouveau, car il dit : “Le vieux est meilleur.” »
Esprit saint, ouvre nos cœurs à la parole de ce jour, qu’elle nous fasse vivre et accueillir chaque instant avec un regard neuf.
Personne ne met du vin nouveau dans de vieilles outres ; sinon le vin nouveau fera éclater les outres et le vin se répandra, et les outres seront perdues. Mais il faut mettre le vin nouveau dans des outres neuves : quand Jésus se met à parler de vin, on a l’impression de se retrouver en terrain familier ; ce Messie qui a amorcé sa mission aux noces de Cana et qui permet à ses disciples de « boire », se fera lui-même traiter d’ivrogne !! Il est le vin nouveau qui donne le bonheur au cœur de l’homme.
Et ces vieilles outres que sont-elles ?? Qu’y voyons-nous ? Le Judaïsme ? Les pratiques des disciples de Jean ou des Pharisiens ? Ou plutôt nous-mêmes ? Sommes-nous capables d’accueillir le vin nouveau ? Comme des outres neuves suffisamment élastiques pour supporter la dilatation du moût qui fermente jusqu’à donner le vin. Les vieilles outres sont trop dures pour supporter la vinification. Elles rompraient et le vin et les outres seraient perdus. De nouveau, Jésus regrette la perte du vin bien sûr, mais aussi celle des vieilles outres…
"Quiconque boit du vin vieux n'en désire pas du nouveau, car il dit : “Le vieux est meilleur.” »: … et il n’aurait pas tort !!! Ce verset est propre à Luc et manque dans plusieurs manuscrits…
Seigneur, tu apportes nouveauté, et aussi abondance et joie. Viens habiter en nous, viens réveiller nos sources de vie.
lundi 2 avril 2012
Le neuf... le vieux
36 Il leur dit encore une parabole : « Personne ne déchire un morceau dans un vêtement neuf pour mettre une pièce à un vieux vêtement ; sinon, et on aura déchiré le neuf et la pièce tirée du neuf n'ira pas avec le vieux.
Esprit saint, que nos cœurs soient prêts à accueillir la nouveauté de l’Evangile !
Il leur dit encore une parabole : en fait, il continue à parler, et cette fois, en petites paraboles.
"Personne ne déchire un morceau dans un vêtement neuf pour mettre une pièce à un vieux vêtement" : si Matthieu et Marc évoquent simplement d’une pièce neuve, Luc force la dose en parlant d’un vêtement neuf que l’on déchirerait pour réparer un vieux : voilà qui est encore bien plus explicite. Jésus a déjà secoué quelques rigides traditions, à commencer par une observance très rigoriste du sabbat. Sans doute prépare-t-il ses auditeurs à bien du renouvellement encore !
"sinon, et on aura déchiré le neuf et la pièce tirée du neuf n'ira pas avec le vieux" : « la déchirure est pire » précise même Matthieu (9,16) ! Si Jésus invite à un nouveau regard sur les pratiques, s’il dénonce les routines du Judaïsme, ce verset montre qu'il n'a nulle intention de provoquer des « déchirures » dans la foi d'Israël. La destruction du vieux vêtement serait une perte que l'on ne doit pas souhaiter. Il précisera bien qu’il n’est pas venu abolir la Loi. Mais la déchirure du
vêtement neuf serait aussi très dommageable ! La nouveauté de la Bonne Nouvelle apportée par Jésus mérite toute notre vigilance pour l’accueillir et la mettre en pratique sans la tronquer.
Seigneur, ta Bonne Nouvelle est tellement nouveauté que souvent nous n’osons pas réellement y croire. Donne-nous de faire le passage avec confiance entre le vieux et le neuf.
dimanche 1 avril 2012
L'époux est avec eux
33 Les Pharisiens lui dirent : « Les disciples de Jean jeûnent souvent et font des prières, de même ceux des Pharisiens, tandis que les tiens mangent et boivent. » 34 Jésus leur dit : « Est-ce que vous pouvez faire jeûner les invités à la noce pendant que l'époux est avec eux ? 35 Mais des jours viendront où l'époux leur aura été enlevé, alors ils jeûneront en ces jours-là. »
Esprit Saint, donne-nous d’accueillir les mots de Jésus : qu’en nos cœurs, ils puissent germer en fruits de vie.
Les Pharisiens lui dirent : « Les disciples de Jean jeûnent souvent : cette fois les Pharisiens s’accrochent ; Jésus a répondu à la question posée à ses disciples (pourquoi mangez-vous avec les pécheurs ?) et voilà une deuxième intervention, qui part sournoisement d’une comparaison : « les disciples de Jean eux… » Voilà donc une instigation à la rivalité entre rabbis par disciples interposés !! Toutes les armes sont bonnes ! Quand les insinuations s’amplifieront, Jésus décidera même de quitter la Judée (voir Jn 4,1) pour laisser la place à Jean : non, ni Jésus ni Jean ne tomberont dans le piège tendu …
"et font des prières" : étrange cette formulation, comme si la prière était quelque chose à « faire »… pour se mettre en règle ??
"tandis que les tiens mangent et boivent" : manger et boire ? En voilà une accusation ! Manger en excès ? Boire des boissons fermentées ? Tout est suggéré, sous-entendu, mais on n’affirme rien… En tous cas, il ne s’agit plus d’une question mais une d’accusation, qui, comme l’intervention précédente, concerne toujours les disciples et la nourriture. Nous sommes sans doute sur un terrain miné ! Car ils s’arrêtent là au lieu de poursuivre : « et les tiens ne prient pas (assez)… ». Soudain, l’accusation concernant la prière, à laquelle on pourrait s’attendre, se volatilise.
"Jésus leur dit : « Est-ce que vous pouvez faire jeûner les invités à la noce pendant que l'époux est avec eux ?" : Jésus répond à leur accusation tout en changeant le cap : nous voilà à une noce, des invités, un époux. Ont-ils compris ? Pourtant, c’est Jean lui-même qui a sans doute comparé le premier Jésus à l’époux (divin) (voir Jn 3,29). Quand ils parlent de privation et de triste mine, Jésus parle d’abondance, de fête, de joie, et surtout de sa présence.
"Mais des jours viendront où l'époux leur aura été enlevé, alors ils jeûneront en ces jours-là" : St Luc veut pourtant nous montrer dès le départ qu’un destin tragique attend Jésus et que cela changera tout pour ses disciples.
Seigneur Jésus, tu étais avec tes disciples. A nous, tu dis : « Je serai pour toujours avec vous ». Donne-nous foi en cette parole et bonheur d’y croire.