(sr
Marie-Raphaël)
Introduction
Hier,
dans la lecture de l’Apocalypse, nous avons entendu parler d’un livre fermé,
scellé, que nul ne pouvait ouvrir sinon l’Agneau. Aujourd’hui, il sera question
d’un livre ouvert, un livre que le prophète est invité à manger. Mais la parole
prophétique est à la fois douce et amère. Jean, le voyant de l’Apocalypse, en fera
l’expérience.
Et
nous aussi, nous sommes invitées à manger chaque jour une page du livre ouvert,
le manger, le ruminer, l’assimiler, en retirer de la force pour notre journée.
Entrons donc dans les Psaumes, notre apéritif quotidien, avant d’entamer le
plat de consistance !
Commentaire
des lectures.
Entré
dans le Temple, Jésus se mit à en expulser les vendeurs.
La
parole prophétique est à la fois douce et amère. Hier, nous avons vu les larmes
de Jésus, aujourd’hui, nous voyons sa colère, ou du moins le feu intérieur qui
l’anime au moment où il voit ce qui se passe dans le Temple. Il en expulse les
vendeurs (Luc le dit de façon très sobre), en citant une parole prophétique qui
vient à la fois d’Isaïe et de Jérémie : « ma maison sera une maison
de prière » dit le Seigneur par la voix d’Isaïe, « et vous en avez
fait une caverne de brigands », ajoute-t-il par la voix de Jérémie. Le
doux et l’amer. Une parole qui met Jésus dans la ligne des prophètes, bien plus
que des prêtres. Et si, ensuite, il demeure dans le temple, ce n’est pas pour y
offrir des sacrifices, mais pour enseigner.
Et il
était chaque jour dans le Temple pour enseigner.
C’est
beau de voir qu’à partir du moment où Jésus est à Jérusalem, c’est dans le
temple qu’on le trouve. Luc nous raconte, au tout début de son évangile, que
Jésus était déjà venu une fois dans ce temple, quand il avait douze ans. Assis
au milieu des docteurs de la Loi, il les écoutait et les interrogeait, et tous
ceux qui l’entendaient s’extasiaient sur son intelligence et sur ses réponses.
Ici aussi, les gens sont littéralement suspendus à ses lèvres. Ici, il
n’est plus dans l’attitude du disciple, mais dans celle du maître. Mais dans
une belle relation de maître à disciple, il y a toujours une interaction
féconde, si bien que tous apprennent ! Prenons le temps d’imaginer
intérieurement cette scène. Asseyons-nous à côté de ces gens, et écoutons le
maître nous parler du moment où Dieu visite son peuple.
Ce qui
est beau, c’est que malgré l’hostilité, Jésus ne fuit pas le Temple, il ne va
pas ailleurs. Il ne cherche pas à se cacher, encore moins à fonder une nouvelle
religion, à créer un groupe sectaire. Il parle de l’intérieur du Temple, de
l’intérieur de sa tradition. Nous aussi, parfois, nous avons envie de secouer
notre église, de la purifier,
d’expulser les brigands… nous ne voulons pas en sortir pour autant. C’est de
l’intérieur que nous pouvons écouter et interroger…
Prière.
Seigneur,
tu veux que ton église soit une
maison de prière. Nous te présentons ici les joies et les peines, les combats
et les espérances de tous nos frères et sœurs en humanité. Que ta Parole,
patiemment écoutée, transforme les cœurs et les ouvre à la présence toujours
nouvelle de ton Esprit Saint, afin que vienne ton Règne de justice et de paix
pour tous ! Par Jésus…
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