(sœur Marie-Christine)
Introduction :
saint Colomban est un moine itinérant irlandais des 6e -7e
siècles qui a évangélisé les populations campagnardes de Gaule, d'Allemagne, d'Autriche,
de Suisse et d'Italie. Sa règle
monastique a longtemps coexisté avec celle de saint Benoît, mais ses rigueurs
ascétiques très fortes l'ont fait peu à peu abandonner.
Il
est un moine européen à qui nous pouvons confier l'Europe d'aujourd'hui.
Commentaire : pour ce commentaire, je m’inspire du livre «
Lueurs et tremblements » de Joël Rochette, un commentaire de l’Apocalypse
illustré par le Manuscrit de Namur du XIVème siècle.
La
miniature du Manuscrit qui correspond à la lecture de l'Apocalypse de ce jour m'a
réconciliée avec ce texte.
On
y voit Jean sur son rocher sur le côté, au centre le Fils d'homme avec sur la
tête une couronne d'or : il ne l'a pas jetée, comme les 24 anciens !
Et
en dessous c'est le même personnage qui moissonne, et son attitude est
parlante.
L'image de la moisson peut nous paraître terrible. Mais dans l'Écriture il n'en est pas toujours ainsi. Bien sûr il y a les paraboles et leur appel à la conversion avant la moisson finale. Mais quand Jésus dit « la moisson est abondante et les ouvriers sont peu nombreux, priez donc le maître de la moisson d'envoyer des ouvriers à sa moisson » (Matthieu 9, 37-38) il exprime sa pitié, sa sollicitude, sa miséricorde pour la foule humaine qui n'a pas berger pour la conduire aux sources de la vie.
La
moisson se dessèche dit l'Apocalypse: elle est mûre, la Parole divine a été
féconde «La pluie et
la neige qui descendent des cieux n’y retournent pas sans avoir abreuvé la
terre, sans l’avoir fécondée et l’avoir fait germer, donnant la semence au
semeur et le pain à celui qui doit manger ; ainsi ma parole, qui sort de
ma bouche, ne me reviendra pas sans résultat, sans avoir fait ce qui me plaît,
sans avoir accompli sa mission. » (Isaïe 55,10-11) ; l'eau est remontée vers le
ciel, la terre est devenue sèche, le blé est mûr pour fournir à l'homme la
farine et le pain. S'il n'y a pas de moisson, il n'y a pas de pain, la
nourriture de base, donc pas de vie!
« La
terre fut moissonnée » : c'est un passif qui laisse percer l'action
de Dieu et dans le Manuscrit de Namur, c'est bien pris en compte car c'est le
Fils de l'homme qui moissonne et avec amour, pas du tout avec violence.
Regardez comme il est penché avec sollicitude devant les épis qu’il moissonne.
Il sourit et les tiens avec douceur, sans les serrer, simplement en les
maintenant.
Qu'il
cultive en nous le blé de sa Parole et de son Amour, et leur fasse porter fruit
jusqu'à la moisson où il nous cueillera avec amour et miséricorde.
Et ainsi
s'éclaire l'évangile : Même si tout s'écroule ; des catastrophes,
guerres, famines, épidémies, il y en a eu à toutes les époques ; vivant en
climat tempéré et en paix, nous avions oublié la précarité de la vie, la crise
actuelle nous le rappelle avec acuité et nous oblige à nous réorienter vers
l'essentiel. Et Jésus nous le redit : « ne vous laissez pas égarer...
ne soyez pas terrifiés ! » Fondez votre vie sur le roc qui ne sera
pas détruit et non sur du provisoire : le roc de sa Parole, le Roc de la
vie avec lui !
L'Apocalypse
et l'Évangile sont des messages d'espérance dans un monde en chaos au temps de
l'Apocalypse comme aujourd'hui. Dans le trouble, gardons confiance : notre
vie comme notre mort sont « dans le Seigneur » « lui qui nous
aime » (Apocalypse 14,13 et 1,5).
Introduction au Notre Père : Tournons-nous vers le Père de toute miséricorde qui a envoyé sa Parole pour germer, grandir et fructifier en nous jusqu'à la moisson où il récoltera l'amour semé dans les cœurs.
Oraison de conclusion : Dieu de miséricorde, poursuis ton œuvre dans les cœurs. Que ta Parole mûrisse et que ton amour soit moissonné pour nourrir et apaiser les cœurs meurtris et terrifiés. Toi, Notre Dieu, qui vis en nous par le Fils et dans l'Esprit et nous conduis à la vie avec toi dès maintenant et jusque dans les siècles des siècles.
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