(sr Jean-Baptiste)
Les Passionistes
Voilà un texte bien dur, ou
Jésus nous dit que certains seront sauvés et d’autres non. Ou il nous dit
aussi que nul ne sait quand ce jour viendra, car il sera totalement inattendu.
On entend beaucoup
de gens spéculer sur les évènements du temps présent et dire que ce sont des
signes de la fin des temps et même du retour de Jésus ! Ce ne sont là que
spéculations personnelles. Nul ne sait l’heure ou le Christ
reviendra ! Ce n’est donc pas cela qui doit nous inquiéter, mais bien
de savoir si nous serons sauvés ou pas ! Pris ou laissés, pour reprendre
le terme de l’évangile.
Que nous faut-il
pour être sauvés ? Croire en Dieu, en sa parole, et vivre de ses
commandement, car une foi sans les œuvres est une foi morte !
Certes Jésus est
mort sur la croix et ressuscité pour offrir le salut à tous, mais justement
c’est un cadeau qu’il nous fait, encore nous faut-il recevoir ce cadeau
et nous en servir, c'est-à-dire en vivre . Et ce n’est pas au dernier
jour de notre vie qu’il faudra nous en soucier, car qui sait quel jour ou même
à quelle heure il va mourir.
Jésus nous
interroge sur la réalité de notre foi, de notre vie avec lui. Il nous invite
dès maintenant à nous préparer à le rencontrer, c'est-à-dire à vivre en notre
cœur dès aujourd’hui comme si ce jour était le dernier.
Cela ne veut
pas dire, ne rien prévoir pour l’avenir, ou tout abandonner, mais être prêts à
paraître devant lui dès maintenant si cela était sa volonté sur nous. Le sommes-nous ?
«Qui
cherchera à conserver sa vie la perdra. Et qui la perdra la sauvegardera»
Aujourd'hui, dans le contexte
prédominant d'une culture matérialiste, beaucoup se comportent comme aux temps
de Noé: «On mangeait, on buvait, on se mariait» (Lc 17,27); ou comme les
concitoyens de Loth, qui achetaient, vendaient, plantaient, bâtissaient. C'est
avec la même myopie que l'aspiration suprême d'un grand nombre se réduit à leur
propre vie physique temporelle et, en conséquence, que tout leur effort tend à
conserver cette vie, à la protéger et à l'enrichir.
Dans le passage d'Évangile que nous
commentons, Jésus veut dénoncer cette conception fragmentaire de la vie qui
mutile l'être humain et l'amène à la frustration. Il le fait au moyen d'une
sentence sérieuse et tranchante, capable de remuer les consciences et de les
obliger à se poser des questions fondamentales: «Qui cherchera à conserver sa
vie la perdra. Et qui la perdra la sauvegardera» (Lc 17,33). En méditant sur
cet enseignement de Jésus, saint Augustin dit: «Que dire, donc? Est-ce que
périront tous ceux qui font cela, c'est-à-dire, qui se marient, plantent des
vignes et construisent? Non pas eux, mais ceux qui présument de ces choses, qui
placent ces choses avant Dieu, qui sont disposés à offenser Dieu à l'instant
pour de telles choses».
De fait, qui est-ce qui perd sa vie pour avoir voulu la conserver, sinon celui
qui a vécu exclusivement dans la chair, sans laisser affleurer l'esprit; ou
plus encore, celui qui vit replié sur soi, oubliant complètement les autres?
Car il est évident que la vie dans la chair doit nécessairement se perdre, et
que la vie dans l'esprit, si elle n'est pas partagée, s'affaiblit.
Toute vie, par elle-même, tend
naturellement à la croissance, à l'exubérance, à la frustration et à la
reproduction. Au contraire, si on la renferme et si on la préserve dans le but
de la posséder jalousement et exclusivement, elle se fane, devient stérile et
meurt. C'est pourquoi, tous les saints, prenant comme modèle Jésus, qui vécut
intensément pour Dieu et pour les hommes, ont donné généreusement leur vie de
multiples manières au service de Dieu et de leurs semblables.
Carmel St Joseph
Où sera-ce ? Quand sera-ce ? Qui sera choisi ?
La sélection semble aléatoire : « l’une sera prise, l’autre laissée » (v.34-35). Rien
dans la description en symétrique de Luc ne semble différencier les personnes
prédestinées …
Qu’est-ce qui les différencie ?
Nous sommes, avec Jésus, introduits dans un nouveau monde
de l’invisible, non plus dans le faire, dans ce qui se voit, dans la chair
seule : manger, boire, acheter, vendre, planter, ou bâtir (v.27-28), mais dans
l’être avec, dans la chair habitée d’un souffle qui ne se voit pas.
Ce que la description narrative de Luc ne nous décrit pas :
c’est le consentement intérieur auquel chaque disciple de Jésus est appelé, son
adhésion totale au Christ à l’intime de son cœur, la part de Dieu et du Royaume
en lui.
C’est justement à ce passage d’évangile que fait référence
Xavier Beauvois pour la dernière eucharistie des moines de Tibhirine, dans son
film « Des hommes et des
dieux » (2010). Après un long discernement personnel et communautaire de
trois ans (1993-1996), chacun et tous ensemble s’offrent pour l’Algérie et pour
son peuple. Cela n’empêchera pas leur enlèvement la nuit du 26 au 27 mars 1996.
« Là où sera le corps, là aussi se rassembleront les vautours. »
(v.37). Mais la fin du film n’a pas l’odeur du sang et de la mort, il se
termine par cette marche dans la neige et la brume où le corps disparaît … et cette
dernière image évanescente s’ouvre comme un passage.
Le monde ancien s’en est allé,
Un nouveau monde est déjà né :
Il s’est levé le jour de Dieu
Qui fait renaître terre et cieux.
Cardinal
23
Si nous voulons sauver notre vie, comme nous le dit Jésus, alors nous la perdrons. Si nous voulons tirer Dieu pour faire marcher notre entreprise, acheter, vendre, manger, boire, si nous voulons faire de Dieu le protecteur de nos activités, nous les perdrons. La foi au Dieu éternel va faire exploser notre connaissance du monde et notre expérience du monde. Croire en Dieu, ce n’est pas simplement croire à l’éternité de ce que nous connaissons, c’est comprendre que ce que nous connaissons, ce que nous vivons, ce que nous éprouvons n’est pas éternel mais sera interrompu d’une façon ou d’une autre, soit par la fin du monde, soit par notre propre mort. Mais de quelque façon que ce soit, le cours ordinaire des jours où l’on mange, où l’on boit, où l’on se marie, où l’on achète, où l’on vend, de quelque façon, tout cela sera contesté et débordé par l’irruption de Dieu dans notre vie. C’est la grande leçon que le Christ nous donne sur la manière de comprendre notre relation avec Dieu. C’est un appel à mieux réaliser que la réussite de notre vie n’est pas la réussite de nos projets, que la réussite de notre vie n’est pas la réussite de ce que nous pensons, que la justice en ce monde n’est pas la réalisation de nos jugements, mais au contraire une nouvelle manière de voir, de comprendre et de juger qui va nous faire entrer dans une autre logique que celle du cours ordinaire des jours. Ce qui va dominer, ce n’est ni manger, ni boire, ni se marier, ni vendre, ni acheter, cela va être, comme nous le disait la Deuxième épître de Jean, d’entrer dans la relation d’amour avec Dieu, où l’on accepte de se perdre pour trouver notre vie, où l’on renonce à sauver notre vie, ou du moins à sauver l’image que nous nous faisons de notre vie, pour recevoir de Dieu la vie qui ne finit pas.
En
disant tout cela, je mesure combien nous sommes loin de beaucoup de
préoccupations, de beaucoup d’imagination, combien nous sommes loin de la
conception spontanée de l’existence. Mais je mesure aussi que c’est l’espérance
que Dieu nous donne : il veut faire de nous non pas les esclaves des
événements du monde, mais les porteurs d’une force qui transcende les
événements du monde et qui est la force de l’amour.
Le sécularisme s’est enraciné profondément dans notre société. L’assaut de
l'innovation et de la disponibilité rapide de choses et de services personnels
nous font sentir autosuffisants et ils nous enlèvent la présence de Dieu dans
nos vies. Seulement quand une tragédie nous frappe nous nous éveillons de notre
sommeil pour voir Dieu au milieu de notre "vallée de larmes"... Même
nous devrions être reconnaissants de ces moments tragiques, parce qu'ils
servent sûrement pour fortifier notre foi.
Dans les temps récents, les attaques contre les chrétiens dans de diverses
parties du monde, même dans mon propre pays - l'Inde - ont secoué notre foi.
Mais le Papa François a dit : "Cependant, on donne de l'espoir aux
chrétiens parce que, dans une dernière instance, Jésus fait une promesse qui
est garantie de victoire : ' Celui qui perd sa vie, la conservera ' (Lc
17,33)". Celle-ci est une vérité dont nous pouvons confier… Le témoignage
puissant de nos frères et sœurs qui donnent sa vie par la foi et par le Christ
ne sera pas en vain.
Ainsi, nous luttons pour avancer dans le voyage de notre vie dans l'espérance
sincère de trouver notre Dieu "le Jour dans lequel le Fils de l'homme se
manifeste" (Lc 17,30).
Bonjour à tous,
Le passage d'Évangile proposé
aujourd'hui est à considérer dans la séquence de Luc sur trois jours.
Hier les Pharisiens ont demandé
à Jésus quand viendrait le Royaume de Dieu et Jésus les met en garde ainsi que
ses disciples contre les fausses annonces avant sa Passion.
Demain, Il nous dira de prier
sans se décourager pour être prêt le moment venu car Il se demande s'Il
trouvera la foi quand Il viendra.
Aujourd'hui, Il nous donne des
éléments pour que nous soyons toujours attentifs et prêts pour le Royaume.
En bon pédagogue, Il s'appuie
sur le passé que ses auditeurs connaissent bien : les épisodes de Noé et de
Loth. En plein milieu de leur vie ordinaire, tous ceux qui ne se soucient pas
de Dieu meurent sous un déluge d'eau ou de feu et de soufre.
Mais Dieu épargne les siens,
soit en les mettant à l'abri dans l'arche soit en les faisant sortir de la
ville qui va être détruite. Dans notre propre mémoire, nous pouvons aussi
rappeler la protection divine des Israélites en Égypte ainsi que les nombreux
témoignages contemporains d'assistance surnaturelle lors d'accidents ou
cataclysmes. De plus, dans certains témoignages, nous voyons clairement les
interventions manifestes de la Sainte Vierge Marie.
Dans le texte de Luc, Jésus
déclare qu'il en sera ainsi dans les jours du Fils de l'homme. Alors Il nous
donne des conseils pour faire le bon choix à ce moment-là : ne pas chercher à
sauver sa vie en rentrant dans la maison ou en se retournant dans son champ.
N'imitons pas la femme de Loth.
Car Jésus aborde enfin
explicitement le jugement de Dieu, parfois loin de notre avis sur nous-mêmes et
sur les autres. Apparemment dans la même situation, l'un est pris, l'autre pas.
Il suffit de relire Ézéchiel ou Matthieu qui nous ont dit que Dieu sépare
brebis et bouc, brebis et brebis. Nous serons jugés sur l'amour, sur le fait
d'avoir donné ou pas un verre d'eau au pauvre que Jésus habitait.
Pour les travaux pratiques, je
nous renvoie à la lettre aux Romains qui nous donne bien des exemples à suivre.
Ce faisant, nous pourrons boire, manger, écouter RCF Alpha en Paix, gardant
Jésus et Marie dans notre cœur.
Pour terminer, je reprends
simplement la fin du Je vous salue Marie : Sainte Marie, mère de Dieu, priez
pour nous pauvres pécheurs, maintenant et à l'heure de notre mort !
Et je vous souhaite une bonne
préparation pour le moment le plus important de votre vie. Bonne continuation à
tous!
Jésus nous avertit : la mort vient sans prévenir, à
nous de le savoir. Mais l’heure de l’Espérance, résolue dans la mort, est
laissé au jugement du Père. Inutile donc de nous inquiéter ou de recourir aux
extra-lucides.
Méditation
de l’évangile du vendredi 15 novembre 2019
..”Souvenez-vous
de la femme de Loth ! Celui qui chercherait à sauvegarder sa vie, la
perdrait ; et celui qui la perdra, la conservera”
Pour Jésus, les chemins de la
liberté chrétienne passent par le choix de la vie éternelle, au risque de nous
faire perdre la vie.
Jésus se donne comme le Maître
de l’absolu, et du radicalisme, en face du royaume de Dieu toujours à conquérir
de haute lutte. Il faut choisir la vraie vie et ne pas imiter la femme de Loth,
car elle fut l’exemple de l’attachement qui tue. Elle se retourna pour voir sa
maison en flamme, et elle resta pétrifiée. Si elle avait su tout perdre, elle y
aurait trouvé la vie.
Les chemins de la liberté chrétienne
passent par le détachement.
…”Et comme, Il arriva aux jours de Noé, ainsi en sera-t-Il aux jours du FIls de
l’homme”
Semblablement, comme Il arriva
aux jours de Loth, Il en sera de même au jour où le Fils de l’homme doit être
révélé : “Ce Fils de l’homme
qui commande à toutes les époques de l’homme”.
“Alors deux se trouveront dans
les champs : un est pris et un est laissé ; deux femmes moudront à la
meule : une est prise et une est laissée”
“Je vous le dis, cette nuit-là deux seront sur la même couche : l’un
sera pris, l’autre sera laissé”
Jésus nous avertit : la
mort vient sans prévenir, à nous de le savoir. Mais l’heure de l’Espérance,
résolue dans la mort, est laissé au jugement du Père. Inutile donc de nous
inquiéter ou de recourir aux extra-lucides.
Tous
ces détails cadrent bien avec la perspective du désastre juif : en sacrifiant
tout pour fuir, les disciples auront une dernière chance de survivre au
massacre.
² En revanche, lors de la fin du monde, il n'y aura plus d'issue pour personne. Ce Jour où se manifestera le Fils de l'Homme arrivera tout d'un coup, sans que personne le voie venir, et il faut tout faire, explique Jésus, pour que ce Jour ne nous surprenne pas en pleine insouciance.
Manger,
boire, se marier, acheter et vendre, planter et bâtir, tout cela, qui remplit
la vie et qui peut être noble, ne doit pas cacher l'avenir que Dieu fera ni
boucher l'horizon du Royaume. Puisque tout cela doit finir, la sagesse de
l'Évangile dissuade de s'y attarder au point de perdre toute liberté et toute
vigilance. Le chrétien vit les joies saines du monde sans cesser
d'attendre celles que Dieu promet, tout comme il vit les détresses du monde
sans cesser d'espérer la victoire du Dieu qui est amour. Et nous-mêmes qui
essayons de vivre, au nom de l'Église, une existence vouée à la prière, il nous
faut renoncer constamment à mettre notre joie et notre sécurité dans l'œuvre de
nos mains ou de notre esprit, dans ces idoles qui enchaînent le cœur. Nous ne
saurions adhérer aux choses, aux choses à faire et à posséder, alors que Dieu
est là, le Maître des choses, qui attend notre amour.
² Dieu qui est et qui était ne cesse pas d'être le Dieu qui vient. Dieu qui s'est donné et se donne demeure toujours le Dieu qui se promet. Car "dès maintenant nous sommes fils de Dieu, mais ce que nous serons n'a pas encore été manifesté" (1 Jn 3,2). Dieu, qui nous a mis en route et qui nous accompagne, reste encore tous les jours, dans le mystère, celui qui vient au-devant de nous .
Dieu vient, et le retour de Fils de l'Homme marquera le début de la grande rencontre.
"Où
cela, Seigneur?", demandaient les disciples. Et Jésus de répondre: les
signes seront là, vous ne pourrez vous y tromper! Quand les vautours tournoient
dans le ciel, on les aperçoit de très loin, et l'on dit: "À coup sûr ils
ont trouvé une proie!" Ainsi les croyants attentifs à l'action de Dieu
dans l'histoire verront de très loin s'annoncer les derniers jours.
Et
ils pourront se préparer de loin à cette rencontre, qui pourtant les
surprendra.
Car Dieu, pour nous, est toujours surprenant.
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