Appel de l'Esprit:
« Notre Dieu, Père de la lumière, Tu as envoyé
dans le monde ton Fils, Parole faite chair, pour te manifester à nous les
hommes. Envoie maintenant ton Esprit-Saint, afin que je découvre Jésus-Christ
dans cette Parole qui vient de toi, que je la connaisse plus profondément et
que je l’aime plus intensément pour parvenir ainsi à la béatitude du Royaume.
Amen »
Mc 9, 2-4
« Six jours après, Jésus prend avec lui Pierre,
Jacques et Jean, et les emmène, eux seuls, à l’écart sur
une haute montagne. Et il fut transfiguré devant eux.
Ses vêtements devinrent resplendissants, d’une blancheur
telle que personne sur terre ne peut obtenir une blancheur pareille. Élie
leur apparut avec Moïse, et ils s’entretenaient avec Jésus »
Jésus prend l’initiative d’emmener trois de ses
disciples. Pourquoi ceux-là ? Difficile à dire, mais ces trois
réapparaîtront à un autre moment clé de la vie de Jésus, lorsqu’il sera
confronté à l’angoisse la veille de l’arrestation à Gethsémani (14, 32 sq).
Probablement sont-ils des disciples de prédilection,
avec lesquels il veut partager ce qui lui est le plus intérieur et intime, le
cœur de sa vie. Le narrateur insiste : « il les emmène, eux
seuls ».
Le lieu de destination est significatif : « à
l’écart sur une haute montagne ». Un contexte d’éloignement, de mise à
distance, de secret, laisse deviner un message de valeur, qu’on ne dit pas
publiquement, de peur de ne pas être compris. Jésus veut leur dire, nous dire
et nous révéler ce qu’il a de plus cher.
La « haute montagne » est le lieu de la
théophanie, de la manifestation de Dieu. Lorsque Jésus veut prier, il va sur la
montagne, lieu de silence et de la présence de son Père : « Aussitôt
après, Jésus obligea ses disciples à monter dans la barque et à le précéder sur
l’autre rive, vers Bethsaïde, pendant que lui-même renvoyait la foule. Quand il
les eut congédiés, il s’en alla sur la montagne pour prier » (6, 45-46).
La montagne est aussi le lieu traditionnel de la
présence de Dieu dans l’Ancien Testament, tant au temps de Moïse (« Le
Seigneur descendit sur le sommet du Sinaï, il appela Moïse sur le sommet
de la montagne, et Moïse monta vers lui… » : le don de la Loi en Ex
19) que d’Elie (« Le Seigneur dit : ‘Sors et tiens-toi sur la montagne
devant le Seigneur, car il va passer’ » : 1 R 19, 11). Nous reparlerons de
ces deux hommes ci-dessous.
En allant sur la montagne, Jésus ne pouvait que
rencontrer Dieu… et rendre les disciples témoins de cette Présence…
« Et il fut transfiguré devant eux. Ses vêtements
devinrent resplendissants, d’une blancheur telle que personne sur terre ne peut
obtenir une blancheur pareille » : l’expression « être
transfiguré » s’apparente à une « métamorphose », un changement
d’apparence, une autre forme. La blancheur des vêtements laisse deviner un être
divin ou proche du divin, comme le suggère le jeune homme qui annoncera la
Résurrection : « En entrant dans le tombeau, elles virent, assis à
droite, un jeune homme vêtu de blanc. Elles furent saisies de frayeur. Mais
il leur dit : ‘Ne soyez pas effrayées ! Vous cherchez Jésus de Nazareth, le
Crucifié ? Il est ressuscité : il n’est pas ici. Voici l’endroit où on l’avait
déposé. Et maintenant, allez dire à ses disciples et à Pierre : « Il vous
précède en Galilée. Là vous le verrez, comme il vous l’a dit » ’ » (16,
5-7).
« Élie leur apparut avec Moïse, et ils
s’entretenaient avec Jésus » : Elie et Moïse apparaissent sur la
montagne, attestant de leur proximité avec Dieu. Elie, qui représente la
tradition prophétique et Moïse, la Loi (il est considéré comme l’auteur de la
Torah, les cinq premiers livres de la Bible), sont avec Jésus : ils
l’authentifient, garantissent que Jésus a effectivement un lien particulier
avec Dieu. Elie et Moïse témoignent que les disciples peuvent se fier à Lui…
Il en va de même pour nous. Tandis que la première
annonce de la Passion-Résurrection vient d’être énoncée (« Il commença à
leur enseigner qu’il fallait que le Fils de l’homme souffre beaucoup, qu’il
soit rejeté par les anciens, les grands prêtres et les scribes, qu’il soit tué,
et que, trois jours après, il ressuscite » : 8, 31), cette
manifestation d’Elie et de Moïse, hommes de Dieu selon la tradition, montre que
la Passion ne constitue pas le dernier mot de Dieu. La Résurrection, la Vie
plus forte que toute mort, est la réponse de Dieu au mal du monde…
L’encouragement est destiné tous azimuts : à
Jésus qui commence à entrevoir son destin douloureux, aux disciples qui ont des
difficultés à croire en un Messie souffrant, à nous-mêmes, sur notre chemin de
foi.
Oui, nous pouvons être disciples de Jésus, en toute
confiance…
Seigneur, emmène-nous sur la montagne, lieu de ta
Présence, afin que nous contemplions ta gloire ! Accorde-nous de ressentir
combien Tu nous es proche et combien grand est ton désir de partager les joies
et peines de notre vie… Au-delà de toute souffrance, de toute épreuve, flotte
le drapeau de ta victoire…
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