dimanche 16 juin 2019

"Il est bon que nous soyons ici...!"


« Notre Dieu, Père de la lumière, Tu as envoyé dans le monde ton Fils Parole faite chair, pour te manifester à nous les hommes. Envoie maintenant ton Esprit-Saint, afin que je découvre Jésus-Christ dans cette Parole qui vient de toi, que je la connaisse plus profondément et que je l’aime plus intensément pour parvenir ainsi à la béatitude du Royaume. Amen »




Mc 9, 5-6

« Pierre alors prend la parole et dit à Jésus : ‘Rabbi, il est bon que nous soyons ici ! Dressons donc trois tentes : une pour toi, une pour Moïse, et une pour Élie’. De fait, il ne savait que dire, tant leur frayeur était grande »
Jésus converse avec Elie et Moïse : nous ne savons pas le contenu de leur échange. On peut émettre l’hypothèse qu’ils parlaient de la destinée de Jésus, puisqu’il laissait entrevoir aux disciples sa Passion et sa Résurrection. Elie et Moïse pouvaient aussi orienter le chemin de Jésus dans le sens de la réalisation de l’Ecriture, comme il en est question après la Résurrection de Jésus, sur le chemin d’Emmaüs. Mais à ce moment-là, c’est Jésus qui parlera : « Il leur dit alors : ‘Insensés ! Comme votre cœur est lent à croire tout ce que les prophètes ont dit ! Ne fallait-il pas que le Christ souffrît cela pour entrer dans sa gloire ?’. Et, partant de Moïse et de tous les Prophètes, il leur interpréta, dans toute l’Écriture, ce qui le concernait » (Lc 24, 25-27).

Les trois disciples de prédilection assistent à cet échange. Ils en sont témoins…
Parmi eux, Pierre adresse la parole à Jésus. L’appellation « Rabbi » est habituelle d’un disciple à son maître. Malgré cette conversation avec les deux personnages majeurs de l’Ancien Testament, Jésus reste son/leur « maître ».
Et Pierre lui fait une proposition : « … Il est bon que nous soyons ici ! Dressons donc trois tentes : une pour toi, une pour Moïse, et une pour Élie ». Il éprouve le désir de prolonger ce moment, de ne pas y mettre un terme.
En proposant ce bivouac, Pierre veut honorer la qualité des trois personnes en présence. C’est une façon d’offrir l’hospitalité, de reconnaître leur dignité. La tente était l’habitation des nomades, qui choisissaient un lieu de séjour en fonction de la transhumance des troupeaux. Abraham est le modèle de cette civilisation nomade, lui qui accueillit les trois hommes et leur offrit l’hospitalité : « Aux chênes de Mambré, le Seigneur apparut à Abraham, qui était assis à l’entrée de la tente. C’était l’heure la plus chaude du jour. Abraham leva les yeux, et il vit trois hommes qui se tenaient debout près de lui. Il vit, il courut à leur rencontre depuis l’entrée de la tente et se prosterna jusqu’à terre… » (Gn 18, 1-2).

Le narrateur nous offre alors une information que nous n’apprenons pas des personnages : « De fait, il ne savait que dire, tant leur frayeur était grande ». Que veut dire le narrateur ? Que Pierre n’a pas perçu l’incongruité de sa proposition ? Qu’il n’y avait pas de tente sur place et qu’il était insensé d’en proposer une, voire trois ?
Le narrateur veut plutôt attirer notre attention sur l’événement exceptionnel qui se déroule devant les yeux des disciples. Oui, Moïse et Elie sont de connivence avec Jésus… Jésus est donc le Messie promis !


Seigneur, le récit de la Transfiguration atteste que ton Fils est accrédité par la tradition prophétique et la Torah. Jésus est le Messie promis : je peux lui faire confiance ! Sa Passion et Sa Résurrection ne sont pas des historiettes, mais le cœur de ma foi, la bonne nouvelle pour notre monde…
Pour ton Esprit qui me redit au creux du cœur que Jésus est ton Fils, pour le Dieu Père que tu es, Seigneur, louange à toi !
« Trinité Sainte fêtée en ce jour, Gloire à toi ! »

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