« Notre Dieu, Père de la lumière, Tu as envoyé
dans le monde ton Fils Parole faite chair, pour te manifester à nous les
hommes. Envoie maintenant ton Esprit-Saint, afin que je découvre Jésus-Christ
dans cette Parole qui vient de toi, que je la connaisse plus profondément et
que je l’aime plus intensément pour parvenir ainsi à la béatitude du Royaume.
Amen »
Mc 9, 5-6
« Pierre alors prend la parole et dit
à Jésus : ‘Rabbi, il est bon que nous soyons ici ! Dressons donc trois tentes :
une pour toi, une pour Moïse, et une pour Élie’. De
fait, il ne savait que dire, tant leur frayeur était grande »
Jésus converse avec Elie et Moïse : nous ne
savons pas le contenu de leur échange. On peut émettre l’hypothèse qu’ils
parlaient de la destinée de Jésus, puisqu’il laissait entrevoir aux disciples
sa Passion et sa Résurrection. Elie et Moïse pouvaient aussi orienter le chemin
de Jésus dans le sens de la réalisation de l’Ecriture, comme il en est question
après la Résurrection de Jésus, sur le chemin d’Emmaüs. Mais à ce moment-là, c’est
Jésus qui parlera : « Il leur dit alors : ‘Insensés ! Comme votre cœur
est lent à croire tout ce que les prophètes ont dit ! Ne fallait-il pas que le
Christ souffrît cela pour entrer dans sa gloire ?’. Et, partant de Moïse et de
tous les Prophètes, il leur interpréta, dans toute l’Écriture, ce qui le
concernait » (Lc 24, 25-27).
Les trois disciples de prédilection assistent à cet échange.
Ils en sont témoins…
Parmi eux, Pierre adresse la parole à Jésus. L’appellation
« Rabbi » est habituelle d’un disciple à son maître. Malgré
cette conversation avec les deux personnages majeurs de l’Ancien Testament,
Jésus reste son/leur « maître ».
Et Pierre lui fait une proposition : « … Il
est bon que nous soyons ici ! Dressons donc trois tentes : une pour toi, une
pour Moïse, et une pour Élie ». Il éprouve le désir de prolonger ce
moment, de ne pas y mettre un terme.
En proposant ce bivouac, Pierre veut honorer la
qualité des trois personnes en présence. C’est une façon d’offrir l’hospitalité,
de reconnaître leur dignité. La tente était l’habitation des nomades, qui
choisissaient un lieu de séjour en fonction de la transhumance des troupeaux.
Abraham est le modèle de cette civilisation nomade, lui qui accueillit les
trois hommes et leur offrit l’hospitalité : « Aux chênes de Mambré,
le Seigneur apparut à Abraham, qui était assis à l’entrée de la tente. C’était
l’heure la plus chaude du jour. Abraham leva les yeux, et il vit trois hommes
qui se tenaient debout près de lui. Il vit, il courut à leur rencontre depuis
l’entrée de la tente et se prosterna jusqu’à terre… » (Gn 18, 1-2).
Le narrateur nous offre alors une information que nous
n’apprenons pas des personnages : « De fait, il ne savait que
dire, tant leur frayeur était grande ». Que veut dire le narrateur ?
Que Pierre n’a pas perçu l’incongruité de sa proposition ? Qu’il n’y avait
pas de tente sur place et qu’il était insensé d’en proposer une, voire trois ?
Le narrateur veut plutôt attirer notre attention
sur l’événement exceptionnel qui se déroule devant les yeux des disciples. Oui,
Moïse et Elie sont de connivence avec Jésus… Jésus est donc le Messie promis !
Seigneur, le récit de la Transfiguration atteste que
ton Fils est accrédité par la tradition prophétique et la Torah. Jésus est le
Messie promis : je peux lui faire confiance ! Sa Passion et Sa
Résurrection ne sont pas des historiettes, mais le cœur de ma foi, la bonne
nouvelle pour notre monde…
Pour ton Esprit qui me redit au creux du cœur que
Jésus est ton Fils, pour le Dieu Père que tu es, Seigneur, louange à toi !
« Trinité Sainte fêtée en ce jour, Gloire à toi ! »
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