Ps 138
4 Avant qu'un mot ne parvienne à mes lèvres,
déjà, Seigneur, tu le sais.
5 Tu me devances et me poursuis,
tu m'enserres, tu as mis la main sur moi.
6 Savoir prodigieux qui me dépasse,
hauteur que je ne puis atteindre !
Viens Esprit Saint, viens nous
révéler la grandeur et la présence bienveillante de notre Dieu sur tous nos
chemins.
Les versets de ce jour concluent le premier quart du psaume (versets 1 à
6 sur les 24) dont le thème est clairement l’omniscience divine.
Le verset 4 poursuit la liste de ce que Dieu connaît, ou plutôt il
reprend l’idée des pensées, qui précèdent en effet la formulation des mots.
L’auteur continue à (simplement) constater le savoir de Dieu.
Les versets 5 et 6 sont plus complexes et plus intéressants car ils
laissent percevoir des sentiments, d’ailleurs contradictoires.
« Tu me devances et me
poursuis, tu m'enserres, tu as mis la main sur moi. »
Selon les
traductions et… notre lecture, ce verset peut être interprété bien
différemment.
Le regard de Dieu peut être perçu comme pesant. Le verbe
« enserrer » est le même qui désigne le siège d’une ville ;
« mettre la main sur » peut aller dans le même sens et être vu comme
une véritable « mainmise ». Le psalmiste ressent-il l’action de Dieu
comme dure, pesante, éprouvante ?
Pourquoi pas ? Le cœur de l’homme est mélangé et peuvent y coexister
des sentiments contradictoires. Nous nous y reconnaissons bien !
Pourtant une autre lecture est possible.
« Tu me devances et me poursuit », loin d’avoir une connotation
d’hostilité, essaye de traduire l’idée de la présence de Dieu en tous lieux. D’autres
traductions essaient « en arrière et en avant », ou encore « à l’ouest
et à l’est »… !
Le verbe « enserrer » peut aussi bien exprimer la protection
que l’oppression.
Quant à la belle expression « Tu mets sur moi la paume de ta main »,
elle est sans doute bien plus opportune que celle de la mainmise. Quelques
arguments quand même pour montrer que ceci n’est pas purement subjectif… :
Dieu peut poser la paume sur le psalmiste en signe de bénédiction (Gn 48,14 ou
17), de protection (Ps 90,12). L’expression rappelle surtout l’épisode où Dieu
couvre Moïse de la paume de sa main pour le protéger jusqu’à ce qu’il soit
passé (Ex 33,22).
Oui, Seigneur, ta connaissance nous dépasse infiniment. Mais, en Jésus,
tu es venu nous révéler tout ce que nous devons savoir pour accueillir ta vie
et vivre de ton amour. Béni sois-tu.
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