« (v. 15) Accueille les paroles de ma bouche,
le murmure de mon cœur ;
qu'ils parviennent devant toi,
Seigneur, mon rocher, mon défenseur ! »
Après avoir
prononcé son éloge de la Loi et exprimé son humilité devant Dieu, le psalmiste
peut conclure sa prière.
Il le fait en
toute confiance : « Accueille les paroles de ma bouche… »Ces mots qui disent sa vie et ses projets, ses espoirs et ses épreuves, il les confie à son Dieu.
Si les « paroles » sont un terme neutre, celui de « murmure du cœur » désigne la prière méditée, ce que le cœur, organe de la volonté et de la décision, contient de plus profond, de plus personnel.
Eh bien, tout ce que psalmiste est et éprouve, que cela ne reste pas lettre morte, sur la terre des hommes, mais :
« qu'ils parviennent devant toi, Seigneur, mon rocher, mon défenseur ! »
La profession de foi est franche et affirmée :
Le « Seigneur », c’est celui qui a révélé son Nom à Moïse : c’est le Dieu Sauveur, celui de l’Alliance sur le Mont Sinaï.
Le psalmiste lui attribue deux autres qualificatifs : « rocher » et « défenseur ».
Ce nom de « rocher » est attesté ailleurs dans le Premier Testament. Rappelons le Deutéronome, où on dit de Dieu : « Il est le Rocher, son œuvre est parfaite, car toutes ses voies sont le Droit. C'est un Dieu fidèle et sans iniquité, il est Justice et Rectitude » (Dt 32, 4).
Quant au « défenseur », le Dieu d’Israël reçoit ce qualificatif dans le livre d’Isaïe (51, 22).
Si ces deux termes appartiennent à des prières du patrimoine d’Israël, ils reçoivent ici le poids de l’expérience du psalmiste, de l’attachement et de la confiance qu’il voue à son Dieu.
Et si les paroles du psalmiste parviennent « devant » Dieu, celui-ci ne pourra que l’exaucer, car ce Dieu-là ne peut rester sourd aux appels de son fidèle…
Cette prière du psalmiste, nous pouvons la faire nôtre. Ce que nous vivons, ce que nous sommes, Dieu nous invite à les lui offrir. Il nous faut aussi présenter à Dieu notre monde, avec ses joies et ses combats, ses espérances et ses injustices. Dieu reçoit notre prière et y répond, même si le résultat n’est pas tel que nous l’espérons ou pas aussi visible que nous voudrions.
L’exaucement de Dieu va de pair avec notre œuvre, là où nous sommes, pour que la justice et l’amour se concrétisent, pour que la paix et la joie règnent…
Dieu pourra-t-il compter sur notre collaboration ? Serons-nous co-créateurs de son œuvre de salut ?
Seigneur,
envoie ton Esprit pour qu’avec toi nous exaucions ton rêve !
Sœur Marie-Jean
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