mardi 3 janvier 2012

Joseph aussi

Joseph aussi, monta de la Galilée, hors de la ville de Nazareth vers la Judée, vers la ville de David qui s’appelle Bethléem,  parce qu’il était lui, de la maison de David, de sa famille. Il allait se faire recenser avec Marie qui lui avait été accordée en mariage, qui était enceinte.
     Luc 2, 4-5

Viens Esprit de Jésus, éclaire mon cœur, qu’il accueille ces paroles pour en vivre.

Joseph aussi,
Luc qui avait élargi son regard à tout l’univers, en chemin d’exode pour un recensement fixe l’objectif soudain, sur un homme… Joseph aussi se mit en route.  

 monta de la Galilée, hors de la ville de Nazareth
la Galilée est une province du Nord, pas très bien vue par les juifs de Jérusalem. De Nazareth que peut-il sortir de bon demandera Nathanaël à Philippe qui vient l’inviter à rencontrer Jésus.

vers la Judée, vers la ville de David qui s’appelle Bethléem,  parce qu’il était lui, de la maison de David, de sa famille.
Bethléem… ce nom hébreu signifie la « maison du pain ». Cité d’origine de David, on attend que vienne d’elle, le descendant de David, qui sera le Messie. Michée l’avait chanté : Et toi, Bethléem Ephrata, le moindre des clans de Juda, de toi naîtra celui qui doit régner sur Israël. (Mich 5,1).

David, c’est le roi bien aimé, malgré ses fautes, ses dérapages, il reste la figure du Messie, celui qui a reçu promesse d’une descendance messianique. En son nom même est inscrit cet amour : David signifie bien-aimé. Joseph est de cette lignée davidique. Il retourne à Bethléem pour le recensement.

Il allait se faire recenser avec Marie qui lui avait été accordée en mariage, qui était enceinte.
Avec Joseph, Marie, sa fiancée, le texte ne dit pas son épouse, comme pour discrètement confirmé la conception miraculeuse de l’enfant.

Je les regarde faire route, se soumettre à ce recensement imposé par l’occupant. Faire route depuis la Galilée vers Bethléem, la ville source pour eux. La ville de leurs ancêtres, et plus particulièrement de David. Une marche qui peut prendre goût de pèlerinage, par-delà la marche contrainte par l’occupant.
Leur situation est celle de tous les résidents de cette terre, soumis à la décision de César Auguste.

Seigneur, donne-moi de faire route avec toi, sur tes chemins d’exode !

lundi 2 janvier 2012

Et tous faisaient route

Or, il arriva en ces jours-là, qu’un décret sortit de chez César Auguste : que tout l’univers soit recensé ! C’était le premier recensement, tandis que Quirinius était gouverneur de Syrie. Et tous faisaient route pour être recensés, chacun vers sa propre ville.
    Luc 2, 1-3

Viens Esprit de Jésus, viens guider notre humanité
Viens Esprit de Jésus, pénètre nos cœurs de ta parole et de ta vie

Or, il arriva en ces jours-là,
En ces jours-là, c'est-à-dire, ceux qui viennent d’être marqués par la naissance de Jean. Une naissance parmi d’autres, dont la nouvelle n’aura pas dû retentir très loin au-delà des montagnes de la Judée. En ces jours-là… C’est une entrée en matière qui peut nous paraître banale, mais pour l’écrivain Luc, c’est manière de marquer un événement important, cette expression ne marque pas un simple écoulement du temps, mais un événement marquant dans l’histoire sainte. Ainsi avait-il ouvert en 1,39 le récit de la visitation.

qu’un décret sortit de chez César Auguste que tout l’univers soit recensé. C’était le premier recensement, tandis que Quirinius était gouverneur de Syrie
Voici que soudain, l’horizon s’élargit… comme par un effet de zoom, et c’est tout l’univers qui entre dans l’objectif de Luc. Après avoir situé l’annonce de Jean et de Jésus, puis la naissance de Jean, dans l’histoire du peuple élu, sur la terre de Judée, le regard s’élargit. Un recensement de tout l’univers est demandé par César Auguste (empereur de 27 avant JC à 14 après JC). Tout l’univers, c'est-à-dire tout l’univers connu de l’époque, placé sous la domination romaine, c'est-à-dire le bassin méditerranéen. César Auguste et Quirinius sont nommés, Luc nous donne ainsi d’entrer dans l’histoire générale…

 Et tous faisaient route pour être recensés, chacun vers sa propre ville.
Conséquence de cette décision de recensement, chacun doit aller se faire inscrire dans sa ville d’origine. Tous font route… chemin d’exode pour tous ceux qui habitent ailleurs que dans leur ville d’origine. Selon les commentateurs ce recensement visait non seulement à dénombrer la population, mais plus encore à établir des déclarations de patrimoine… préparant  la levée d’un impôt.

Je regarde cette inscription historique des récits de l’évangile. Cette croisée de notre humanité et de son histoire, avec le dessein de salut de Dieu. Je regarde l’exode des foules. Tant d’humains sont aujourd’hui en exode… Exode physique, exode spirituel… Exode vers sa ville source…

Seigneur, tu viens habiter en ce monde, tu viens rejoindre notre humanité sur ses chemins d’exode… Seigneur je t’offre mon exode d’aujourd’hui, viens y prendre naissance… seigneur tu vois l’exode de nos frères et sœurs, viens rejoindre leur route…

dimanche 1 janvier 2012

Au chemin de la paix

Reprise Luc 1,57-80

Je relis ces versets, la naissance de Jean, la joie d’Elisabeth de mettre au monde ce petit, ce nom de grâce qu’elle lui donne. La foi qui monte dans le cœur de Zacharie, qui lui donne de saluer en son fils le prophète du Très-Haut ; qui lui donne de voir dans cette naissance, une étape clé : ultime préparation de la venue du Messie.

J’écoute ce chant qui s’élève du cœur de Zacharie, je m’y joins.
Et avec lui, je loue la venue du salut
Soleil levant qui vient nous visiter,
Pour illuminer ceux qui demeurent dans les ténèbres et l’ombre de la mort,
Pour guider nos pas au chemin de la paix.

Seigneur, aujourd’hui, éclaire nos routes, guide nos pas. Fais nous cette grâce en accueillant ton Fils, de recevoir sa lumière, pour bâtir avec toi la paix !

Seigneur, trace pour notre humanité le chemin de la paix !

Aujourd’hui premier janvier, journée de prière pour la paix, ce chant de Zacharie colore ma prière, l’évangélise. Merci Seigneur.

samedi 31 décembre 2011

L'enfant grandissait

Or, le petit enfant grandissait, et se fortifiait en esprit, et il était dans les déserts, jusqu’aux jours de sa manifestation auprès d’Israël.
   Luc 1, 80

Viens Esprit de Dieu, prépare nos cœurs à recevoir cette parole,
Viens Esprit de force et de douceur, fais nous croître en la foi

Or, le petit enfant grandissait,
Le chant de Zacharie a pris fin. Zacharie et Elisabeth entrent dans l’ombre. Ils ont accompli leur mission. Le salut est en route. Et l’enfant grandit. Luc ne s’attarde nullement sur l’enfance de Jean. Il nous relate sa croissance et son départ au désert, en un verset. Nous le retrouverons adulte, prêchant la conversion, et baptisant dans les eaux du Jourdain, en Lc 3.

et se fortifiait en esprit,
croissance physique, croissance morale, croissance spirituelle… c’est tout un, toutes les parties de notre être sont convoquées en un cheminement de croissance.

et il était dans les déserts,
Comme Moïse a connu un long temps de désert avant d’exercer sa mission, comme Elie a connu un temps de retrait, comme le peuple a marché quarante ans dans le désert après sa sortie d’Egypte.

Le désert est un symbole ambigu : il est à la fois le lieu des noces, de la rencontre de Dieu, le temps de la retraite et de l’approfondissement spirituel, le temps de la prière, et il est aussi le lieu des tentations, le lieu de l’épreuve. Lieu de silence et de mûrissement…

 jusqu’aux jours de sa manifestation auprès d’Israël.
De sa manifestation, de sa désignation, de sa présentation… derrière ce terme on devait quelqu’un qui le présente à Israël. Qui ? Dieu lui-même qui authentifie son prophète ? Les hommes au cœur suffisamment affiné pour découvrir, reconnaître en lui un homme de Dieu ?

Chaque chose vient en son temps, à son heure… Quand Dieu entre notre histoire, il ne la bouscule pas, il n’utilise pas une baguette magique qui dispenserait de la croissance humaine ceux qu’il missionne. Il respecte les temps.

Je te rends grâce, Seigneur, pour les temps de désert et de silence, pour les temps de croissance et mûrissement que tu nous donnes. Pour le temps de l’humble patience qui dispose nos cœurs à ton œuvre. Que ton Esprit travaille nos cœurs, en fasse des demeures pour ta présence.

vendredi 30 décembre 2011

Astre levant

Par les entrailles de miséricorde de notre Dieu, en lesquelles nous visite l’astre-levant d’en haut, épiphanie pour ceux qui sont assis dans la ténèbre et l’ombre de la mort, pour rendre droits nos pas au chemin de la paix.
      Luc 1, 78-79

Viens Esprit de lumière et de paix,
Viens Esprit de tendresse du Père et du Fils,
Viens nous visiter !
Viens nous conduire au chemin de la paix.

Par les entrailles de miséricorde de notre Dieu,
Le salut, le pardon annoncé par Jean, réalisé par celui que Zacharie appelle le Très-Haut, sont dus à ses entrailles de miséricorde. Oui, Dieu n’a pas supporté de nous voir dans la souffrance et la peine, il n’a pas supporté la détresse de notre humanité. Déjà en Exode 3, il dit à Moïse : j’ai vu, j’ai vu la misère de mon peuple… j’ai entendu son cri… oui, je connais ses angoisses. Je suis descendu pour le délivrer de la main des Egyptiens, et le faire monter de cette terre vers une terre plantureuse et vaste, vers une terre qui ruisselle de lait et de miel…
Tout le frémissement du cœur de notre Dieu est dans ces versets. Dieu ne supporte pas de voir l’humanité livrée à la souffrance, à la misère. Mais il ne veut pas priver son peuple de la liberté, il ne veut pas le réduire à l’état de marionnette… alors il appelle Moïse, pour libérer le peuple, pour être partenaire du salut de Dieu. Maintenant il appelle, Zacharie et Elisabeth à mettre au monde un précurseur, il appelle Jean à préparer les chemins, les cœurs, par la conversion ; il appelle Marie à porter son fils et le mettre au monde… aujourd’hui, il nous appelle… Il nous partage ses entrailles de miséricorde, pour que nous mettions son salut à l’œuvre…

 en lesquelles nous visite l’astre-levant d’en haut,
Oui, ce sont les entrailles de miséricorde de Dieu qui sont le départ du salut : tout est amour dans l’amour même. Et l’accomplissement est là, dans l’envoi de son Fils, perçu comme l’astre levant (l’anatole !) pour vous qui craignez mon nom le Soleil de justice brillera avec la guérison dans ses rayons avait prophétisé Malachie (3,20), et Balaam prophétisant sur les tentes de Jacob annonçait : un astre issu de Jacob. Tel est le messie tant attendu et qui maintenant paraît.

épiphanie pour ceux qui sont assis dans la ténèbre et l’ombre de la mort,
Epiphanie, c'est-à-dire manifestation, révélation de Dieu. Etre assis dans les ténèbres et l’ombre de la mort, quoi de plus désespéré ? aucune marche pour s’en sortir… fin de l’espérance ? Isaïe proclamé dans la nuit de Noël clame : le peuple qui marchait dans les ténèbres a vu une grande lumière, sur les habitants du sombre pays une lumière a resplendi (Is 9,1). Jésus est cette lumière. St Augustin le priait ainsi Jésus lumière intérieure, ne laisse pas les ténèbres me parler. Ainsi dans l’ouverture de mon cœur, la ténèbre n’est plus ténèbre, elle resplendit de la lumière de Jésus. Au-delà de la mort, il n’y a pas la mort, mais la vie. Au-delà de la nuit, il n’y a pas la nuit, mais la lumière du Vivant. Zacharie chante le salut qui vient, et que son fils doit annoncer

pour rendre droits nos pas au chemin de la paix.
Qui peut marcher droit sans la lumière ? Jésus lumière est chemin (cf st Jean).

Seigneur, tu es lumière, je veux t’ouvrir ma nuit, t’ouvrir la nuit de tant de mes frères et sœurs, pour que tu y poses ta lumière. Seigneur, tu ne supportes pas de nous voir dans la détresse et la souffrance, aide-moi à t’aider pour soulager nos frères et sœurs. Fais de nous tous des porteurs de ton salut, pour ta joie, pour ta paix, et pour notre joie et notre paix.