Liturgie de la Parole 2e mercredi de Carême
Méditation: Jérémie 18, 18-20
Dieu a besoin d’une langue et d’une bouche pour parler. Il a des paroles à dire, des annonces à faire. Des choses qui sont difficiles à entendre pour le peuple et qui ne sont pas simples à dire pour Jérémie non plus. Or, il faut une bonne dose de courage pour transmettre ce que Dieu dit en période de crise et de conflit.
C’est toujours difficile et délicat de vouloir comparer, des situations vécues dans des périodes historiques aussi différentes que celle que nous traversons. Pourtant il y a pas mal de similitudes entre ce qui se passait au temps de Jérémie et ce qui se passe aujourd’hui dans le monde, plus particulièrement en Israël et au proche orient. Jérémie va servir de haut-parleur, de diffuseur de Dieu. L’initiative vient donc de Dieu : « Voici que j’ai placé mes paroles en ta bouche ».
La volonté de Dieu et les difficultés de Jérémie sont difficiles à combiner : « Tout ce que j’ai fait, c’est ce que tu m’avais dit de faire et je n’en suis pas récompensé » dit Jérémie. Tout ce qu’il voit c’est qu’il prend des coups. Il se plaint de l’inefficacité de la parole de Dieu et il supplie Dieu de l’aider : « fais attention à moi… Souviens-toi que je me suis tenu en ta présence… » Jérémie est et reste prophète, même quand ça va mal.
Ce qui est remarquable, c’est que les malheurs de Jérémie ne sont pas le fait de Dieu. Les malheurs de l’existence sont le fait de l’existence. La mort de ceux qu’on aime n’est pas la cause d’un mauvais comportement de notre part, elle n’est pas non plus une volonté de Dieu, elle est le simple fait de l’existence. L’accumulation des drames vécus à Gaza n’est pas la volonté de Dieu, elle est la conséquence de tensions politiques, d’une situation de crise qui persiste et d’un manque d’humanité.
Une chose est sûre, il faut bien du courage pour être prophète, pour être un résistant en période de dictature et affirmer sa foi, dénoncer les injustices, faire passer la vie d’un peuple avant sa propre vie.
Invitation au Notre Père
Adressons notre prière à Dieu. Qu’Il envoie dans nos cœurs son Souffle Saint, l’Esprit d’amour et de vérité, l’Esprit de cohérence dans nos paroles et nos actes.
Oraison finale :
Tu es le Dieu de Vie. Apprends-nous à entendre ta voix, rends-nous dociles à ton enseignement et donnes-nous le bonheur de te servir là où tu nous y appelles.
Que ta parole nous guérisse et nous garde dans ta Paix. Nous te le demandons par JC ton Fils, notre Seigneur.
Raymond 28 février 2024