mardi 10 octobre 2023

 Liturgie de la Parole 27e mardi TO-I

Marthe, Marthe

Méditation après l’évangile : Luc 10, 38-42 : Marthe et Marie

 

Il parait que st Luc était médecin, je ne sais si c’est vrai. Mais on peut en effet être sûr d’une chose à la lecture de cette page d’évangile qui lui est propre, comme médecin des âmes, pour mettre le doigt là où cela fait mal et faire sauter les abcès, il est particulièrement doué.
 
Quand on lit trop vite ce passage d’évangile, on en fait une opposition entre travail, action et contemplation… et c’est parti pour la comparaison, quand ce n’est pas pour la hiérarchie entre les diverses vocations chrétiennes. Alors pour ne vexer personne, on s’empresse d’en faire une lecture toute tissée en compromis, qui vous explique qu’il faut réconcilier en vous les deux femmes, Marthe et Marie,… et résultat on a un évangile tout plat, si plat qu’on peut le glisser sans le moindre problème en toute boîte, et sous toutes les portes… dans tous les cœurs.
Mais n’a-t-on pas alors perdu la saveur de l’Evangile, et l’appel à la conversion qui nous est lancé, comme aux jours de Jonas ? 
 
Je ne crois pas qu’il faille jouer à réconcilier Marthe et Marie, Jésus ne semble nullement s’en soucier, au contraire, permettez-moi de remarquer, qu’il fait plutôt le contraire, il met de l’huile sur le feu ! Il me semble que l'opposition n'est pas entre travail et prière, travail et contemplation, mais entre un coeur pur, ouvert, et un coeur agité, préoccupé, autocentré...
Regardez le texte : Jésus entre à la maison, Marthe met les petits plats dans les grands pour le recevoir, Marie est assise à ses pieds, dans la position du disciple qui écoute la parole. Et du coté de la cuisine cela mousse… non, pas de la mousse au chocolat, mais de la mousse intérieure… Marthe commence à juger la scène très mauvaise. Elle murmure et au bout d’un moment, elle explose. Et admirez la manière : elle ramasse le Seigneur lui-même ! « Seigneur, cela ne te fait rien… » Vlan, un reproche : « non mais, tu es aveugle ?  tu es insensible ou quoi ? C’est gentil de bavarder, de partager ou de roucouler… mais cela ne remplit pas l’assiette ! C’est facile de faire des beaux sermons sur la charité, mais c’est les actes qui comptent ! » Et puisque Jésus laisse tout faire, démissionne, elle, Marthe, va remettre de l’ordre dans la maison. Elle commande à Jésus : « Dis-lui donc de m’aider ! » Si Marie est assise en disciple, Marthe, elle, s’érige en maître, elle accule Dieu à lui obéir, elle s’est mise à la place de Dieu pour décider de ce qui est bien et de ce qui est mal ! Et Jésus au lieu de céder à l’injonction, en rajoute doucement une couche : « Marthe, Marthe, tu t’inquiètes et tu t’agites pour bien des choses. Une seule est nécessaire. Marie a choisi la meilleure part, elle ne lui sera pas enlevée ». Avouez, il ne calme pas vraiment le jeu ! Quand Jésus traverse nos vies, comme Jonas a traversé Ninive, il interpelle nos cœurs. Tu veux être servante du Seigneur ? tu fais bien. Mais alors, s’il te plait, laisse-moi te dire, ce dont j’ai besoin aujourd’hui. Jésus monte vers Jérusalem, il va au devant de la mort. Ce jour-là, entrant en la maison de Béthanie, chez ses amis, il est venu déposer un petit peu de son fardeau. Il a trouvé en Marie un cœur qui écoute, qui accueille et réconforte. Toi tu veux aussi accueillir et réconforter ? alors vois le service que le Seigneur attend de toi, ne décide pas, ne juge pas de tout, mais vois ton Seigneur, son attente, son espérance… et vois comment tu y répondras de tout ton cœur.
Le texte s’arrête là… à nous de voir la suite qu’il recevra en notre vie…

Sr Myrèse écrit le 8 octobre 2013

 


samedi 7 octobre 2023

 Liturgie de la Parole 26e samedi TO-I

Réjouissez-vous
Méditation

Lectures Baruc 4, 5…29 ; Psaume 68 ; Luc 10, 17-24

Dans le Premier Testament, Baruch promettait « la joie éternelle ».
Dans l’Évangile, cette joie est palpable en Jésus : « ce que tu as caché aux sages et aux savants, tu l’as révélé aux tout-petits ».
C’est la joie des disciples, messagers de la Bonne Nouvelle, qui expérimentent la fécondité de leur annonce.
C’est la joie que Dieu veut pareillement déposer au creux de notre cœur.
C’est la joie qu’il veut nous confier pour que nous la répandions sur notre terre.

Quelle est-elle, cette Bonne Nouvelle ?
« Personne ne connaît qui est le Père, sinon le Fils et celui à qui le Fils veut le révéler ».
La Bonne Nouvelle, c’est de connaître le Père, accueillir la révélation de Jésus, lui qui n’a cessé de parler du Père.
Connaître le Père, le connaître en tant que Père, tisser un lien avec ce Dieu d’Amour.
Dans le cœur du Père, chacun est unique.
Chacun a une place irremplaçable.
Nous sommes aimés tels que nous sommes.
Telle est bien une des aspirations de chaque être humain de notre terre : être unique pour Quelqu’un et être aimé de Lui.

Voici la Bonne Nouvelle : nous sommes, tous et chacun, individuellement, aimés de Dieu.
Cette vérité, Jésus nous la proclame aujourd’hui et nous en rend porteurs, pour tous ceux et celles que nous rencontrerons :
« Réjouissez-vous, parce que vos noms sont inscrits dans les cieux »

Sr Marie Jean écrit le 5 octobre 2013