mercredi 7 mai 2025

Liturgie de la Parole 3e mercredi de Pâques

Introduction

En ce 7 mai commence le conclave qui réunit les cardinaux qui ont pour mission d’élire un nouveau successeur de Pierre. Avec eux et avec toute l’Eglise prions l’Esprit Saint de leur accorder sa lumière et d’ouvrir tous les cœurs pour accueillir celui qui sera élu.
En portant cette intention et celles de tous les hommes et femmes de notre temps, prions le Psaume 118.

Méditation

« Moi, je suis le pain de la vie. Celui qui vient à moi n’aura jamais faim ; celui qui croit en moi n’aura jamais soif. » Jésus, tu nous as dit cela hier et Danièle l’a commenté, et tu nous le redis aujourd’hui ! Je crois que tu veux rassasier la faim de mon cœur, combler ma soif et que tu le fais dans la mesure où je me fais capacité, où je m’ouvre à toi. Viens augmenter ma faim et ma soif, viens tourner mon cœur vers toi. Je te le demande, non seulement pour moi, mais pour tous les hommes et femmes.
Comme les foules j’ai souvent du mal à croire. Mais tu nous as donnés au Père. Je viens à toi dans la confiance car tu l’as dit « celui qui vient à moi, je ne vais pas le jeter dehors ». C’est une des plus belles phrases de l’Évangile. Qu’elle fortifie notre confiance, spécialement en cette année jubilaire où le Pape François nous a invités à être pèlerins d’espérance. Elle s’adresse  non seulement à tes disciples, mais à tous ceux et celles qui viennent à toi, quel que soit leur chemin.
En écho j’entends saint Jean nous dire dans sa première lettre : « Dieu est amour… Voici en quoi consiste l’amour : ce n’est pas nous qui avons aimé Dieu, mais c’est lui qui nous a aimés » (1 Jean 4, 8.10). Il nous a aimés le premier, il m’aime le premier !
Quoique que je fasse, tu ne cesses de m’aimer, tu es prêt à m’accueillir. Rien, ni personne ne peut arracher de ta main et de celle du Père celles et ceux qui y sont (cf. Jean 10, 28-29).
Rien n’arrête cette Bonne Nouvelle de Jésus vivant et agissant, comblant la faim et la soif de celles et ceux qui viennent à lui. Même la persécution, dont nous parle les Actes de Apôtres dans la première lecture, les épreuves, les esprits impurs, les paralysies, tout ce qui nous rend boiteux. Rien ! Même la « radio-moi » dont le Père Gaël Giraud nous a parlé durant le Triduum Pascal, cette radio-moi qui émet sans arrêt dans ma tête, et me centre sur moi, parasite ma vie, ma prière, mes relations aux autres. Même elle, ne m’empêche pas de venir à Jésus : il m’accueille, il m’aide à la faire taire. Il me prend dans sa main, me donne sa vie qui me transforme peu à peu.
La volonté de son Père et la sienne est qu’aucun, aucune, ne soit perdu, mais que tous reçoivent la vie éternelle : cette vie, c’est lui, présent et agissant dans les cœurs dès maintenant.
Seigneur, creuse ma faim et ma soif de toi, que je t’accueille un peu plus chaque jour !

Invitation au Notre Père

Jésus nous dit « celui qui vient à moi je ne vais pas le jeter dehors » : Par lui, avec lui, en lui nous te chantons en toute confiance la prière reçue de lui.

sr M Christine

mardi 6 mai 2025

Liturgie de la Parole 3e mardi de Pâques

Lectures: Actes 7.51 – 8, la, Jean 6, 30-35

Introduction

Dans le livre des Actes des apôtres, Étienne s'adresse au peuple, aux anciens et aux scribes. Ils ne sont pas contents d'entendre ce qu'il dit ; « vous résistez à l'Esprit saint, vous avez assassiné le Juste... etc ». Ils bouchent leurs oreilles et l'entraînent en dehors de la ville pour le lapider. Plutôt que d'obéir aux Anciens, Étienne préfère mourir et continuer à proclamer Jésus vivant « voici que je contemple le Fils de l'homme debout à la droite de Dieu ». Ce témoignage d'Étienne ôte tous nos doutes et renforce notre foi, Jésus est vivant !
Dans l'Évangile de Jean, à la foule qui voudrait un signe pour croire, Jésus dit « je suis le pain de vie, celui qui vient à moi n'aura jamais faim ».
Avec joie et rempli(e)s de l'Esprit-saint, chantons les psaumes en lui rendant gloire !

Commentaire

« Dis-moi ce que tu manges et je te dirai qui tu es », voilà un dicton qui montre l'importance que nous accordons à la nourriture. Manger est un plaisir mais c'est aussi essentiel pour vivre. Jésus est le pain de la vie, c'est la source de la vie. Tout ce qui est beau et grand dans notre monde, tout ce qui nous fait sentir que la vie vaut la peine d'être vécue, je crois que tout cela est lié à Jésus.
Je suis le pain de la vie. Les Juifs veulent un signe qui se donne dans la durée, pas comme la manne qui n'a duré qu'un moment. La foule est gourmande de miracles et de nourriture matérielle, or, Jésus veut leur donner le désir d'une nourriture spirituelle. II sera ce signe, il va traverser la mort et donner la vie au monde. « Ciel et terre, Dieu et l'homme sont ainsi unis... et pour l'homme, plus de faim, plus de soif, mais une présence qui se révèle en toute douceur, un temps qui devient attente du jour éternel » (J.L. Fabre)
Je suis le pain de la vie. Jésus a nourri 5000 hommes avec seulement cinq pains et deux poissons, quand le lendemain, la foule est encore là, Jésus en profite pour leur enseigner qu'il est le pain de la vie et que celui qui vient à lui n'aura plus jamais faim. Si nous mangeons Jésus, si nous dévorons sa Parole, si nous croyons en Lui nous aurons la vie éternelle et cette vie éternelle commence aujourd'hui et elle est sans fin. « Jésus est le seul qui peut nous rassasier... Jésus nous donne tout ce dont nous avons besoin, il comble nos aspirations profondes » (Paulin Bédart)
Entre la question des Juifs qui veulent un signe et Jésus qui leur parle d'un vrai pain venu du ciel, il y a un sacré décalage mais puisque Jésus parle ainsi, c'est qu'il a confiance en eux, il les enseigne petit à petit. Leur réponse montre leur désir de vivre éternellement et de connaître Dieu « donne-nous toujours de ce pain-là »
Parfois, si nous ressentons un vide, un manque de force pour accomplir notre travail quotidien, la joie de se savoir aimé(e), d'avoir la vie éternelle devrait raviver notre force, notre reconnaissance à Dieu pour tout ce qu'il nous donne.
Je suis le pain de la vie, celui qui vient à moi n'aura plus jamais faim. Nous sommes donc fait(e)s pour une vie éternelle. Nous ne devons plus nous attacher à des bagatelles qui nous occupent sans nous combler.
Nous devrions être touché(e)s par ces mots d'une telle intensité. Il nous faut entrer dans le mystère que ces mots engendrent. Comme pour la foule, Jésus nous fait confiance.

Invitation au Notre Père

C'est Dieu le Père qui nous donne le vrai pain venu du ciel, demandons-lui notre pain de ce jour, prions-le avec les mots appris par Jésus !

Danièle Fr


lundi 5 mai 2025

Liturgie de la Parole 3e lundi de Pâques

Ouverture 

Nous voici réunis pour écouter la Parole, pour l’accueillir au plus profond, qu’elle porte fruit. Pour cela, il nous faut, comme Étienne au livre des Actes, laisser la Parole nous gagner par la Sagesse et l’Esprit de Dieu ! La Parole peut nous ouvrir à la présence de la Trinité : le Père qui la donne, le Fils qui la murit en sagesse, l’Esprit qui la fait fructifier en mission. Alors la Parole reçue nous transfigurera comme elle a transfiguré Étienne, en son martyre, autrement dit en son témoignage.

Contemplation de la Parole :  

Ne travaillez pas pour la nourriture qui passe, mais pour celle qui demeure en vie éternelle. Voilà pour vexer toutes les personnes en charge de cuisiner ! qu’elles essaient seulement de ne pas nous nourrir, elles se le verront vite reprocher… mais écoutons ce que Jésus veut nous dire en vérité !
Tout d’abord il nous interroge : pourquoi me cherchez-vous ? parce qu’après avoir rendu grâce je vous ai partagé le pain, et tous les estomacs ont été rassasiés ? Parce que je traverse le lac en faisant l’économie d’une barque ? Le critère de vocation d’un moine : Benoît le donne clairement : cherche-t-il vraiment Dieu ? Ce critère demeure durant toute la vie du moine, et de tout chrétien à vrai dire. Que cherchons-nous ? qui cherchons-nous ? Pourquoi le cherchons-nous ? Un vrai moine se discerne au fil des ans, par une humilité grandissante qui s’efface devant le mystère de l’œuvre de Dieu en Lui, autour de Lui.
Alors, allez-vous me dire, on ne cultive plus ? on ne récolte plus ? on ne cuisine plus ? si on le fait ! mais en cherchant Dieu : garder son cœur orienté vers Dieu en toute chose, le glorifier en toute chose. Si Benoît retire de son travail l’artisan qui s’enorgueillit, ce n’est pas que son travail est devenu inutile, c’est qu’il y perd son âme. Travailler pour la nourriture qui demeure en vie éternelle… quelle est cette nourriture ? celle que vous donnera le Fils de l’homme ! et quel est le don de Jésus ? n’est-ce pas Jésus lui-même, il se donne ! n’est-ce pas le Souffle qu’il nous partage et qui nous anime ? Faites votre labeur oui, mais le cœur orienté vers Dieu, vers le service des frères et sœurs, faites-le en humble ouvrier du Royaume, artisan de paix, de bienveillance, de fraternité. Servez la Vie qui est Dieu. C’est énorme : rien de notre vie ne doit être dérobé du service de Dieu, car là est tout le sens de notre vie ! toute sa grâce ! Renouvelons notre conscience d’être créés par Dieu, sauvés en Jésus Christ, et habités par l’Esprit, nous œuvrerons en humble reconnaissance, rendant amour pour amour ! en parole, en action.

Invitation à la prière

Que le Dieu de la vie nous donne de collaborer à son œuvre, par la prière, par la foi, œuvre par excellence.

sr Myrèse 5 mai 2025,



dimanche 4 mai 2025

Liturgie de la Parole 3e dimanche de Pâques Année C  

Lectures
1° lecture : Actes 5, 27b-32.40b-41.
Psaume Psaume 29 (30), 3-4, 5-6ab, 6cd.12, 13.
2° lecture :  Apocalypse 5, 11-14.
Évangile Jean 21, 1-19.

Homélie

    Une idée traverse les 4 extraits bibliques que nous venons d’entendre : c’est l’idée de la totalité, du grandiose, de l’universalité, de la plénitude.
    Cette plénitude est un état de satisfaction profonde, associé à une expérience de bonheur et de contentement absolu.  Tous les intervenants se sentent pleinement concernés par ce qui se passe et agissent de manière très convaincante.
     
     Regardons les 4 textes et ressortons-en de multiples exemples nourrissant cette constante :
Actes des Apôtres: * Voici que les apôtres remplissaient Jérusalem de leur enseignement à tel point qu’ils eurent des ennuis avec les autorités juives de leur pays.
Psaume   :             * La bonté du Seigneur est pour toute la vie.
      
                       * Sans fin, Seigneur, je te rends grâce.
Apocalypse :        * Une multitude d’anges parlent d’une voix forte. Ils étaient des myriades de myriades.
                             * Par milliers de milliers ils acclament le Christ.
                           * J’entendis l’acclamation de toute créature dans le ciel et sur la terre, sous la terre et sur la mer.

Évangile :            * Le filet plein de poissons est tiré sur le rivage par les apôtres. (bis)
                         * Les disciples qui s’en vont pêcher sont sept.  Dans l’Écriture  ce chiffre symbolise la plénitude. Symboliquement, ces sept disciples représentent les disciples de tous les temps.
                       * Il y a 153 poissons dans le filet ; Cela correspond à toutes les espèces de poissons connues à l’époque et par analogie, à toutes les races humaines, à l’universalité.
                            * Le filet ne se déchire pas.  Autrement dit le succès est total.
                            * 153 = la somme des 17 premiers chiffres arabes.
                             17 est la somme de 10 + 7.
                            Dans la bible :     10 = symbole de la totalité
                                                         7 = symbole de la plénitude

    Pendant sa vie publique, Jésus ne pouvait être physiquement qu’à une place à la fois.  Depuis sa résurrection, Jésus est présent partout, de manière permanente et plénière.  Sa résurrection introduit dans le monde et dans l’histoire la notion de plénitude totale.  Le filet rempli de poissons en est le symbole.

    Pierre et les autres apôtres ayant très bien compris cela deviennent des passionnés du Christ. Ils lui font une publicité sans pareille.

         Le Christ, dont nous, chrétiens, portons le nom, est-il réellement pour nous celui qui nous rassemble, vivant au milieu de nous, en nous?
Est-il celui qui donne son sens à tout effort, même à celui que nous jugeons inutile ou stérile?  Est-il celui-là à cause duquel je vais encore une fois jeter le filet?  Est-il pour nous source de vie?
     Quand nous aurons répondu à toutes ces questions, il en restera une dernière, fondamentale.  C'est Jésus lui-même qui nous la pose, trois fois de suite, comme il l'a fait pour Pierre afin de le repêcher: ‘ Dis donc, toi qui manges mon pain chaque dimanche, toi qui ne vaux pas mieux que le premier pape qui m'a renié, dis-moi  « est-ce que tu m'aimes vraiment?»
Puisions-nous répondre: «Oui, Seigneur, tu sais tout, tu sais que je t'aime.»

     Je me suis demandé si tout cela n’était pas exagéré.  N’est-ce pas parce que je remplis ma barque de peurs, de mises en garde, de regret du passé, de retours en arrière,… plutôt que la remplir de confiance en moi et au Christ ressuscité,  remplir aussi ma barque de projets positifs et concrets tels ceux développés dans le cadre du jubilé de l’espérance initiés par le regretté  pape François.
Ma pêche infructueuse ne risque-t-elle pas alors de devenir surabondante comme celle des apôtres ? Un risque à courir …Ne croyez-vous pas !

     Abbé Stréber Fernand.

Ptit’ rawett


 





samedi 3 mai 2025

 Liturgie de la Parole 3 mai 2025 fête des saints Philippe et Jacques

Ouverture

Fête de Philippe et Jacques (le « mineur », le « frère du Seigneur », le même ?). La première lecture parlera de Jacques. L’évangile nous emmène au cénacle, dans l’intimité de la conversation entre Jésus est ses disciples les plus proches, ceux à qui il confie sa parole comme un héritage. Dans les deux lectures, il est question de « voir ». Peut-on voir Dieu ? Le Ressuscité s’est « donné à voir » à ses témoins sur qui repose toute la foi de l’Église.

Résonances

« Puisque vous me connaissez, vous connaîtrez aussi mon Père. Dès maintenant, vous le connaissez et vous l’avez vu ». Que veut-il dire ? Que veut dire « connaître » ? et « voir » ?
Nous comprenons Philippe qui cherche à comprendre les paroles énigmatiques de Jésus. Ce Jésus qui, plus tôt, avait déclaré : « Personne n’a jamais vu le Père, sinon celui qui vient de Dieu. Celui-là seul a vu le Père » (Jn 6,46).
Philippe lui dit : « Seigneur, montre-nous le Père et cela nous suffit ». Ce que Philippe exprime là, c’est le désir profond et toujours inassouvi de tout croyant : « voir Dieu ! ». Déjà Moïse, parvenu à une grande intimité avec le Seigneur du Buisson ardent, parvenu à un stade très profond de sa proximité avec le Dieu de l’Alliance, Moïse, le plus grand mystique de l’AT, exprime ce désir : « Je t’en prie, laisse-moi contempler ta gloire ». Et il s’entend répondre : « Je vais passer devant toi avec toute ma splendeur et je proclamerai devant toi mon nom qui est « le Seigneur » … tu ne pourras voir mon visage, car un être humain ne peut pas me voir et rester en vie ». (Ex 33,18-20)
Nul ne peut voir Dieu. Voilà donc le message de L’AT qui passe vers le NT. Saint Jean le confirme dans le dernier verset de son Prologue : « Dieu, personne ne l’a jamais vu ». Mais il ajoute : « le Fils unique, lui qui est Dieu, lui qui est dans le sein du Père, c’est lui qui l’a fait connaître » (Jn 1,18).
Il l’a fait connaître. Ce n’est pas « il l’a montré ». Philippe lui demande : « montre-nous le Père ». Montrer, c’est désigner quelque chose qui est extérieur à soi. Mais faire connaître, c’est quoi ? Le terme grec pourrait être traduit : « il en a fait l’exégèse ». C’est-à-dire : « il a conduit hors de… ». Le travail de l’exégète, c’est de « faire sortir », de faire émerger le visage de Dieu hors des textes (l’image de M.A Ouaknin). Un peu comme Michel-Ange fait émerger la statue hors du bloc de pierre.
Mais la traduction de ce terme en latin a donné : enarravit : il « en fait la narration, il en a fait le récit, il l’a raconté ». Tout l’évangile de Jean peut être suspendu à cette question : « comment Jésus nous a-t-il raconté le Père, comment nous en a-t-il fait l’exégèse ?
Philippe demande : « montre-nous le Père ». Jésus ne peut pas lui montrer le Père comme extérieur à lui. Il répond : « celui qui m’a vu a vu le Père ». Le chemin de la foi, c’est donc de regarder Jésus. Le regarder vivre, le regarder travailler aux œuvres du Père, regarder comment il va jusqu’à donner sa vie… et voir en transparence, en filigrane, la signature de Dieu, ce Dieu qu’il désigne comme « son Père » et dont il veut que nous soyons, nous aussi, les enfants. Regarder, contempler, regarder au-delà des apparences et reconnaître. Reconnaître et nous laisser enfanter, nous laisser devenir enfants de Dieu.
L’évangile de ce jour nous trace un chemin : connaître, voir, croire… et finalement glorifier le Père en lui adressant nos demandes au nom de Jésus. La boucle est bouclée : tout vient du Père et tout retourne à lui. Mais le chemin obligé, c’est Jésus. Puissions-nous le parcourir à la suite des disciples.

Sœur Marie-Raphaël