Liturgie de la parole 2e dimanche Avent (année A)
Homélie
Voici Jean-Baptiste revêtu d’une tunique en poil de chameau et ayant à son menu des sauterelles nature comme entrée et du miel sauvage comme dessert. Les 2 prophètes Jean-Baptiste et Isaïe ainsi que Marie sont des figures type de l’Avent autrement-dit de l’attente.
Tous, nous attendons des lendemains que nous souhaitons toujours meilleurs. Par exemple : l’enfant aspire à devenir grand. L'étudiant attend son diplôme. Le couple attend les enfants que la vie lui donnera. Le chômeur attend une réponse favorable d'un employeur. Le malade patiente jusqu'à sa sortie de l’hôpital, le migrant espère intensément la régularisation de sa situation dans le pays d’accueil. L'Homme est l'être de l'attente perpétuelle.
L’attente fait partie de la condition humaine. Mais qu’attendons-nous vraiment ? un Bonheur plus intense.
Or, c'est justement ce bonheur que le prophète Jean-Baptiste vient annoncer. Le prophète, c’est quelqu’un qui a fait une expérience de bonheur à travers une rencontre extraordinaire et qui le crie. Pour Jean-Baptiste, Dieu existe. Il l’a rencontré dans la Bible, certes, mais aussi dans l’observation passionnée de son cousin Jésus qu’il voit vivre autour de lui.
L’inquiétude de Jean-Baptiste et des actuels passionnés de Dieu, c’est que le bonheur de l'Homme soit abîmé voire compromis à cause des dépendances qu'il s'est créées autrement dit des assuétudes. Par exemple, le tabac, l’alcool, la sexualité débridée, l’utilisation des réseaux sociaux en permanence, les drogues, la musique tonitruante, l'argent facile, les jeux de hasard, les médicaments tranquillisants, l'enfermement dans le sport ou dans le travail professionnel.
Il ne mâchait pas ses mots, Jean le Baptiste. Dans l’évangile d’aujourd’hui, il dit : “Engeance de vipères” Il crie cela aux pharisiens et à ceux qui se croient sauvés à la fois par leur piété et leurs bonnes œuvres en faisant la leçon aux autres autrement dit en crachant du venin à la manière de la vipère. .
Les pharisiens sont les champions du renoncement mais n’ont aucune tendresse pour les plus faibles. Ils connaissent les lois religieuses par cœur mais cela manque d’amour contagieux. Ces personnes écrasent la petite flamme qui brûle encore.
Comme tous les mordus de Dieu, Jean-Baptiste a beaucoup de tendresse au fond de lui mais aussi un fond de violence bourrue. Il sait que l’homme doit être secoué pour faire surgir ce qu’il a enfoui au fond de son cœur.
Il nous dit aujourd'hui: "Produisez un fruit digne de la conversion.” Se convertir, c’est vivre un changement radical de regard, un véritable volte-face pour retrouver l’essentiel.
La conversion n'est pas réservée au champ spirituel. Elle nous est demandée dans la vie de tous les jours. Dans notre monde livré à la productivité, ce qui n’est pas rentable est parfois considéré comme non sérieux. Ce qui est tape-à-l’œil signifie la réussite. Par exemple le nombre et la grandeur des jouets que des enfants reçoivent ce week-end de Saint-Nicolas. Une conversion n’est-elle pas nécessaire ?
Avec le prophète Isaïe, sommes-nous prêts à bâtir un monde dans lequel “ le loup habitera avec l’agneau, le léopard se couchera près du chevreau, le veau et le lionceau seront nourris ensemble.” Autrement dit les plus faibles seront en sécurité auprès des plus forts. Sommes-nous prêts à bâtir ce monde notamment avec l'ASBL "Action Vivre Ensemble" soutenant 76 associations de chez nous pendant cette campagne d'Avent ? (MONTRER L’AFFICHE)
Nous n’avons que quelques années à passer sur la terre. Il serait trop dommage de passer à côté de la vie, du bonheur qui nous revient et auquel toute l’humanité a droit.
Nous nous sentons probablement impuissants devant tous les grands débats, les défis du monde, que ce soit la pauvreté croissante, l’immigration, la destruction de notre planète, les conflits les plus divers … oui, tout cela nous dépasse mais ne nous dispense pas pour autant de croire que nous avons un rôle à jouer. Si petite soit notre pierre à la construction du monde, elle est nécessaire : qu’elle soit geste gratuit, bénévolat, partage… chacun de ces gestes, en plus de son efficacité propre, incitera les autres à agir de même. Ainsi serons-nous de plus en plus nombreux à transformer le visage de notre monde.
Abbé Stréber Fernand, Hurtebise 07/12/25 10h30
2 p’tit rawett’
COMMENT ILLUMINER LE MONDE ?
Deux hommes s’étaient donné un défi : illuminer le monde, et en plus, à une date bien précise !
Le premier, assez riche, se mit à tirer des lignes électriques un peu partout, mais à l’échéance convenue, il n’était pas prêt.
Le second, beaucoup plus pauvre, releva le défi en faisant passer une consigne :
- Tel jour, telle heure, que chacun allume une bougie à sa fenêtre !
10 décembre :
Mercredi journée internationale des droits humains, allumons la bougie d’AI à notre fenêtre donnant sur la rue.