lundi 14 juillet 2025

Liturgie de la Parole 15e lundi TO-I

Méditation du père Jean Lévêque (carme) 

http://bibleetviemonastique.free.fr/matthieu/merces.htm  

Lecture: Matthieu 10,34-11,1 

Saint Matthieu a regroupé en un même discours un bon nombre de consignes de Jésus concernant la mission chrétienne et le style de vie des missionnaires chrétiens ; c'est la conclusion de ce discours que l'Église nous fait lire aujourd'hui. 
Comme vous l'avez remarqué, ces quelques versets sont centrés sur l'idée d'accueil ; mais l'accueil peut être vu à plusieurs niveaux.
Il y a d'abord l'accueil des envoyés de Dieu. 
Disons tout de suite que ces envoyés ne portent pas forcément tous la petite croix des clercs ou des religieuses. Hommes ou femmes, prêtres ou non, il s'agit des prophètes de la nouvelle Alliance, donc de tous ceux et de toutes celles qui ont quelque chose à dire dans l'Église de Jésus, non parce qu'ils l'ont lu dans une revue ou dans leur journal, mais parce qu'ils l'ont expérimenté, dans la force de l'Esprit Saint, parce qu'ils interprètent authentiquement les événements que traverse le peuple de Dieu.
 
"Qui accueille un prophète en qualité de prophète recevra une récompense de prophète." (…)." Autrement dit : celui qui accueille les messagers de Dieu, le message de Dieu, les suggestions de Dieu, voit venir dans sa vie une fécondité inespérée : c'est la récompense accordée par le prophète
Mais on peut comprendre aussi : celui qui accueille un prophète reçoit la même récompense que le prophète. Si c'est vraiment un prophète que nous recevons, et si nous l'accueillons à cause du message qu'il porte, à cause du Christ qu'il représente, à cause de l'appel qu'il nous transmet, lui "l'homme juste", il faut nous associer, librement et courageusement, à l'œuvre du prophète, il faut laisser entrer en nous l'espérance nouvelle et l'exigence inattendue dont il est le témoin, et c'est pourquoi Jésus nous promet, à nous aussi, une récompense de prophète et d'homme juste.
Évidemment, on ne peut accueillir tout le monde à la fois, on ne peut investir ses forces chrétiennes dans toutes les directions à la fois, ni non plus participer à la fois à toutes les entreprises missionnaires. Il y a d'authentiques disciples du Christ qui ne feront que traverser notre vie. L'important, nous dit Jésus, est de ne pas manquer le moment du verre d'eau.
Autour de nous, des hommes, des femmes peinent pour le Royaume, ou simplement cherchent le Seigneur, qu'il s'agisse de jeunes, d'adultes ou de personnes âgées. Nous les rencontrons fortuitement, au hasard de notre métier ou sur la route des vacances. Ils ne demandent rien, mais ils ont soif, soif d'un moment d'amitié ou de compréhension, soif d'un accueil aussi simple, aussi limpide, aussi opportun qu'un verre d'eau fraîche en pleine chaleur.
 
Mais l'accueil le plus fondamental se situe à un autre niveau : celui de notre relation directe au Christ Sauveur.
"Celui qui aime son père ou sa mère, son fils ou sa fille, plus que moi, n'est pas digne de moi", c'est-à-dire n'est pas de niveau avec ce que je lui offre, dit Jésus. Bien sûr, le Christ ne cherche absolument pas à déprécier ni même à relativiser les affections familiales. Lui-même, au moment de mourir, se souciait encore de sa mère, et il a tenu à ce que Marie soit intégrée à sa vraie place dans la communauté chrétienne. Le Christ ne veut pas non plus opposer les attachements humains et l'attachement à sa personne, comme s'ils étaient inconciliables, mais il proclame cependant avec force que, si nous voulons marcher à sa suite, notre marche ne doit pas être arrêtée ni même gênée par des liens affectifs.
En d'autres termes, le Christ ne peut se contenter des restes de nos forces, de notre temps, de notre amour. Il veut tout et tout de suite, et l'amour pour lui est premier et total. Toute autre affection, tout autre lien d'amitié ou d'amour doit être vécu, pour ainsi dire, à l'intérieur de ce don total que nous faisons au Christ. Mais - et c'est là une richesse inouïe du message de Jésus - nos affections humaines, ainsi ressaisies dans notre don au Christ, loin d'être niées, loin d'être dévaluées, loin d'être taries ou stérilisées, trouvent une vérité plus grande et se libèrent des contraintes de l'égoïsme.
 
On n'aime jamais autant que lorsqu'on aime en Dieu. Tant que Dieu, dans un cœur humain, reste le concurrent, quelque part se glisse la tristesse. Quand Dieu est accueilli comme source de tout amour, la tristesse même se change en joie, et l'on apprend à aimer avec tout son cœur.

dimanche 13 juillet 2025

Liturgie de la Parole 15e dimanche année C

Luc 10,25-37: le "bon" Samaritain 

Méditation du Pape Léon XIV Audience générale du 28 mai 2025


https://www.vatican.va/content/leo-xiv/fr/audiences/2025/documents/20250528-udienza-generale.html 

Cycle de catéchèse – Jubilé 2025. Jésus-Christ notre espérance. II. La vie de Jésus. Les paraboles 7. Le samaritain. Arrivant près de lui, il le vit et fut saisi de compassion. (Lc 10,33b)
Chers frères et sœurs, bonjour !
Nous continuons à méditer quelques paraboles de l'Évangile qui sont une occasion de changer de perspective et de nous ouvrir à l'espérance. Le manque d'espérance est parfois dû au fait que nous nous fixons sur une certaine manière rigide et close de voir les choses, et les paraboles nous aident à les regarder d'un autre point de vue.
Aujourd'hui, je voudrais vous parler d'une personne expérimentée, savante, docteur de la Loi, qui a cependant besoin de changer de perspective, parce qu'elle est centrée sur elle-même et ne perçoit pas les autres (cf. Lc 10, 25-37). En effet, il interroge Jésus sur la manière dont on “hérite” de la vie éternelle, en utilisant une expression qui la comprend comme un droit sans équivoque. Mais derrière cette question se cache peut-être précisément un besoin d'attention : le seul mot sur lequel il interroge Jésus est le terme “prochain”, qui signifie littéralement celui qui est proche.
C'est pourquoi Jésus raconte une parabole qui est un chemin pour transformer cette question, pour passer de la question qui m’aime ? à celle de qui a aimé ? La première question est une question immature, la seconde est la question de l'adulte qui a compris le sens de sa vie. La première question est celle que nous posons lorsque nous attendons dans un coin, la seconde est celle qui nous pousse à l’engagement.
La parabole que Jésus raconte a en effet pour cadre une route, et c'est une route difficile et malaisée, comme la vie. Il s'agit de la route parcourue par un homme qui descend de Jérusalem, la ville sur la montagne, à Jéricho, la ville au-dessous du niveau de la mer. C'est une image qui préfigure déjà ce qui pourrait arriver : il arrive en effet que cet homme soit attaqué, battu, volé et laissé à moitié mort. C'est l'expérience qui se produit lorsque les situations, les personnes, parfois même celles en qui nous avions confiance, nous prennent tout et nous laissent au plein milieu de la route.
Mais la vie est faite de rencontres, et dans ces rencontres, nous nous révélons tels que nous sommes. Nous nous trouvons face à l'autre, face à sa fragilité et à sa faiblesse, et nous pouvons décider de ce que nous allons faire : nous occuper de lui ou faire comme si de rien n'était. Un prêtre et un lévite suivent le même chemin. Ce sont des personnes qui servent dans le Temple de Jérusalem, qui habitent dans l'espace sacré. Pourtant, la pratique du culte ne conduit pas automatiquement à la compassion. En effet, avant d'être une question religieuse, la compassion est une question d'humanité ! Avant d'être croyants, nous sommes appelés à être humains.
Nous pouvons imaginer qu'après un long séjour à Jérusalem, ce prêtre et ce lévite sont pressés de rentrer chez eux. C'est justement cette hâte, si présente dans nos vies, qui nous empêche souvent d'éprouver de la compassion. Celui qui pense que son propre voyage est prioritaire n’est pas prêt à s'arrêter pour un autre.
Mais voici quelqu'un qui est capable de s'arrêter : c'est un Samaritain, qui appartient donc à un peuple méprisé (cf. 2 Rois 17). Dans son cas, le texte ne précise pas la direction, mais dit seulement qu'il était en voyage. La religiosité n'a rien à voir ici. Ce Samaritain s'arrête simplement parce qu'il est un homme devant un autre homme qui a besoin d'aide.
La compassion s'exprime par des gestes concrets. L'évangéliste Luc s'attarde sur les actions du Samaritain, que nous appelons “bon”, mais qui, dans le texte, est simplement une personne : le Samaritain se fait proche, parce que si l'on veut aider quelqu'un, on ne peut pas penser à se tenir à distance, il faut s'impliquer, se salir, peut-être se contaminer ; il panse ses blessures après les avoir nettoyées avec de l'huile et du vin ; il le charge sur sa monture, c'est-à-dire qu'il le prend en charge, parce qu'on aide vraiment si l'on est prêt à sentir le poids de la douleur de l'autre ; il l'emmène à l'hôtel où il dépense de l'argent, “deux deniers”, plus ou moins deux jours de travail ; et il s'engage à revenir et éventuellement à payer à nouveau, parce que l'autre n'est pas un colis à livrer, mais quelqu'un dont il faut prendre soin.
Chers frères et sœurs, quand serons-nous capables, nous aussi, d’interrompre notre voyage et d’avoir de la compassion ? Quand nous comprendrons que cet homme blessé sur la route représente chacun d'entre nous. Et alors, le souvenir de toutes les fois où Jésus s'est arrêté pour prendre soin de nous nous rendra d’autant plus capables de compassion.
Prions donc afin de pouvoir grandir en humanité, de telle sorte que nos relations soient plus vraies et plus riches de compassion. Demandons au Cœur du Christ la grâce de partager toujours plus ses propres sentiments.

samedi 12 juillet 2025

Liturgie de la Parole 14e samedi TO-I

Méditation 

 Lectures: Genèse 49,29-33; 50,15-24 Matthieu 10,24-33

« Joseph répondit [à ses frères] : « Soyez sans crainte ! Vais-je prendre la place de Dieu ? Vous aviez voulu me faire du mal, Dieu a voulu le changer en bien, afin d’accomplir ce qui se réalise aujourd’hui : préserver la vie d’un peuple nombreux. Soyez donc sans crainte : moi, je prendrai soin de vous et de vos jeunes enfants. » Il les réconforta par des paroles qui leur allaient au cœur. »
Les paroles de Joseph à ses frères qui l’avaient trahi, bafoué sont un sommet. 
« Vais-je prendre la place de Dieu ? » : Que veut dire Joseph ? Je m’inspire du commentaire qu’André Wenin nous a fait de ce passage (et qu’il développe dans son livre « Joseph ou l’invention de la fraternité » où il met en relief toute la subtilité du récit et des termes employés [1]). Vous vous dites : « serviteurs du Dieu de » mon père… qui est aussi le vôtre ! Et vous voudriez devenir mes esclaves ! Pourquoi avez-vous peur ? Cela fait 17 ans que nous sommes réunis en Égypte. Ce n’est pas parce que notre père n’est plus là, que je vais en profiter pour me venger. Oui vous m’avez fait du mal… Et ce mal, ce crime, ce désir de me faire disparaître, dont vous n’avez jamais osé me parler depuis que je me suis fait reconnaître de vous, continue à ronger votre cœur. 
Et Joseph fait une relecture de son histoire douloureuse, il y voit l’action de Dieu qui a changé un mal en bien. Non seulement pour sa famille proche, mais pour un peuple nombreux. Celui de tous ceux qui vinrent en Égypte chercher du grain lors de la grande famine de 7 ans, celui qui naîtra des 12 frères, celui qui se nourrit de cette histoire. Il a vécu avant l’heure l’invitation de saint Paul aux Romains : « Ne te laisse pas vaincre par le mal, mais sois vainqueur du mal par le bien » (Romains 12,21) … Mission impossible à nos seules forces ! 
« Tous ces malheurs ont été traversés et comme fécondés par la présence de Dieu, une bénédiction (voir 39,5) à laquelle Joseph a acquiescé. » (écrit A Wenin p 318)
D’une épreuve traversée, non sans douleur, Dieu tire un bien… que Joseph, et nous aussi, ne discernons que plus tard. Ce n’est pas le mal qui a le dernier mot, mais le projet de vie de Dieu. 
D’une certaine manière, Joseph a vécu ce que Jésus enseigne à ses disciples dans l’Évangile d’aujourd’hui. Il n’est pas au-dessus du Seigneur, il est disciple. Il ne s’est pas laissé tuer l’âme par le mal qu’il a subi. Et c’est cela qu’il proclame en pleine lumière devant ses frères craintifs et repentants. Chacun vaut bien plus qu’une multitude de moineaux, il n’a pas à avoir crainte, mais au contraire à vivre dans la confiance en ce Dieu bienveillant qui veille et protège.
Malgré les apparences, le mal n’a pas le dernier mot ! Quelle source d’espérance en cette année jubilaire, malgré un contexte préoccupant, guerre mondiale en morceaux, dérèglement climatique, faim dans le monde, trafic d’êtres humains et autres préoccupations qui nous dépassent. Prions le Seigneur que notre âme ne soit ni anesthésiée, ni tuée par ce qui nous atteint et ce qui atteint nos frères et sœurs. Prions l’Esprit Saint de nous aider à être vainqueurs du mal par le bien, même et surtout quand cela nous semble difficile ou impossible. Qu’il nous garde dans la confiance, dans l’espérance. Qu’il fasse de nous des disciples du Christ.

Invitation au Notre Père
Seigneur, avec Joseph, avec Jésus, nous te prions et te demandons de nous apprendre à pardonner, à être vainqueurs du mal par le bien. Que l’Esprit Saint chante en nos cœurs la prière des enfants du Père.
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[1] André Wenin. Joseph ou l’invention de la fraternité (Genèse 37-50). Editions Lessius, collection : lelivre et le rouleau. Bruxelles 2005 p 305-327

vendredi 11 juillet 2025

Liturgie de la Parole 11 juillet solennité de saint Benoît

Qu'est-ce qu'il y aura pour nous ?

Méditation 

Lectures: Proverbes 2, 1-9 ; Psaume 33, 2-3.4-5.6-7.8-9.10-11 ; Colossiens 3, 12-17 ; Matthieu 19, 27-29

« Voilà que nous avons tout quitté pour te suivre :
alors, qu’est-ce qu’il y aura pour nous ? »
 
Cette question de Pierre que nous rapporte l’Évangile selon Saint Matthieu offre une belle porte d’entrée pour célébrer notre bienheureux père et fondateur Saint Benoît.
 
« Qu’est-ce qu’il y aura pour nous ? »
Dans le livre des Proverbes, un maître de sagesse invite son disciple :
« accueille mes paroles… garde mes préceptes… incline ton cœur vers la vérité »
Que lui propose-t-il ?
« si tu demandes le discernement, si tu appelles l’intelligence…
si tu creuses comme un chercheur de trésor…
alors tu comprendras la crainte du Seigneur, tu découvriras la connaissance de Dieu »
Par ces conseils, un chemin est frayé, une voie est balisée.
Cette proposition du sage est certainement une des sources de la Règle bénédictine.
On y retrouve l’appel du Prologue, où une invitation est pareillement lancée.
Le but à atteindre est identique de part et d’autre : la crainte du Seigneur, autre nom de l’amour, et la connaissance de Dieu.
En cette fête de Saint Benoît, cet extrait du livre des Proverbes synthétise le projet monastique.
Sur ce chemin, le disciple n’est pas livré à ses seules forces, il ne parcourt pas seul la route proposée.
Le maître le rassure :
« Dieu tient en réserve son secours, il est un bouclier pour ceux qui suivent la bonne route, il protège les sentiers de la justice, il veille sur le chemin de ses amis… »
Le disciple n’a donc rien à craindre !
En suivant cette route, il accédera au bonheur…
Tel est le message du Premier Testament.
 
Le psaume graduel proposé en ce jour par la liturgie ne nous étonnera guère, puisque le psaume 33 est particulièrement cher à Benoît.
Il y est aussi question de bonheur, d’un bonheur lié à Dieu :
« Goûtez et voyez comme est bon le Seigneur !
Heureux l’homme qui s’abrite en lui ! »
 
Et dans l’Évangile, nous découvrons la question que Pierre pose à Jésus :
« Qu’est-ce qu’il y aura pour nous ? »
Une double promesse est énoncée :
Aux douze apôtres, d’une part :
« Vous siégerez vous-mêmes sur douze trônes pour juger les douze tribus d’Israël »
Puis, d’autre part, une autre promesse s’adresse à tous les autres, à « tout homme qui aura quitté »…
« Tout homme » : cette formulation rappelle aussi le Prologue de la Règle qui s’adresse aux éventuels disciples par ces mots « qui que tu sois… ».
 
L’Évangile dit : « tout homme qui aura quitté à cause de mon nom… »
Le Prologue de la Règle dira : « qui que tu sois qui renonces à tes volontés propres afin de militer pour le Seigneur Christ »
 
De part et d’autre, un détachement en vue d’un attachement.
Que nous promet Jésus ?
De « recevoir beaucoup plus et d’avoir en héritage la vie éternelle »
 
Qu’est-ce que ce « plus » dans nos vies ?
On sait que la liste de Matthieu compte parmi les valeurs de tout être humain : la famille et les relations, la profession, les loisirs aussi et les biens matériels.
En cet Évangile, en cette Solennité de Saint Benoît, Dieu nous questionne, chacun et chacune :
« ne veux-tu pas plus que ces biens-là ? »
Certes, Dieu ne dévalue pas l’importance des personnes et des biens dans nos vies…
Lorsque Jésus, lorsque Benoît parle de renoncement, il ne veut pas faire mal, il ne veut pas nous couper de nos énergies vitales, mais il cherche à mieux nous attacher au Christ.
En effet, quand des attachements nous emprisonnent, quand les biens matériels nous obsèdent, ils ne servent pas notre bonheur mais sont un obstacle à une relation vivante avec le Christ.
Alors Jésus nous questionne…
Il veut nous libérer.
Il nous offre sa présence sur nos chemins de vie, pour plus de bonheur, pour déployer notre être, l’unifier, lui donner sa pleine mesure…
Jésus veut nous offrir le centuple !
 
Oserons-nous interroger nos vies, que nous soyons marié, célibataire ou consacré, pour y estimer la place qu’y occupe le Christ ?
Car la promesse de bonheur que nous indiquent les Proverbes, le psaume 33 et l’Évangile, Benoît l’a aussi inscrite dans sa Règle :
Ce que nous recevrons, c’est « ce qu’aucun œil n’a vu, aucune oreille entendu, ce que Dieu a préparé pour ceux qui l’aiment »…
 
« Quoi de plus doux que cette voix du Seigneur qui nous invite » ?

Sr Marie Jean écrit le 11 juillet 2012



jeudi 10 juillet 2025

Liturgie de la Parole 14e jeudi TO-I

Lectures Genèse 44, 18...29, 45, 1-5, Matthieu 10, 7-15

Introduction

Dans la lecture de la Genèse, on voit les frères de Joseph s'adresser au « seigneur » qui n'est autre que Joseph, le frère qu'ils ont vendu jadis et dont le papa croit que des bêtes sauvages l'ont attaqué. Joseph demande des nouvelles de son père et puis se fait reconnaître à eux. Il leur a pardonné « ne vous affligez pas de m'avoir vendu, c'est pour vous conserver la vie que Dieu m'a envoyé ici ».
Dans l'évangile d'aujourd'hui, Mathieu nous rapporte les paroles de Jésus qui envoie les apôtres en mission. Il nous donne les consignes, ce qu'il ne faut pas ou ce qu'il  faut faire. « Proclamez ! Guérissez ! Purifiez, donnez ! Etc.
Pour commencer cette célébration, saluons Dieu en le glorifiant par les psaumes !

Commentaire

La première consigne « proclamez que le royaume est proche », ce mot « proche » ne signifie pas que le royaume est proche dans le temps, qu'il arrive mais ça signifie qu'il est près de nous, au milieu de nous... Se plaindre ou critiquer le monde, là où se trouve le Royaume, ce n'est pas annoncer la Bonne Nouvelle. Témoignons plutôt de notre espérance et de l'amour de Dieu.
Les apôtres n'emportent rien, car ils n'ont besoin de rien, seulement d'une grande confiance en Dieu et aux autres. « l'ouvrier mérite sa nourriture ». Ils seront accueillis pour les services rendus...
« Donnez gratuitement » donnez une part de vous-mêmes par des actes et non par des paroles. 
Lâcher prise, se laisser accueillir, oser la dépendance vis-à-vis de ceux qui les accueillent, même si il y a plus de joie à donner qu'à recevoir, accepter l'hospitalité. 
« Votre paix viendra sur la maison qui vous reçoit » la paix qui n'a rien à voir avec la fin d'une guerre mais qui est plutôt une certaine joie sereine, une « plénitude » disait un prêtre un jour dans son homélie. 
Et si on ne vous accueille pas, ne vous découragez pas !
Dans notre quotidien, il nous arrive de rencontrer des gens fermés, butés, qui refusent d'entendre... 
« Secouez la poussière de vos pieds » dit Jésus, ne vous encombrez pas d'échecs, la paix revient sur vous, sur nous.
Jésus nous invite donc à nous mettre en route, comme les apôtres qui étaient pourtant des personnes ordinaires. Se mettre en route, quitter nos habitudes, nos idées préconçues, ne rien emporter, nous désencombrer, accueillir, mais aussi nous laisser accueillir. Il nous invite à nous déposséder de tout, de tout moralisme ainsi il ne nous restera qu'à nous donner...
Nous avons toute une liste de consignes, la route est longue. Pourtant, Jésus ne nous demande pas l'impossible, il nous juge capable de partir en mission dans notre quotidien, il nous accompagne, il maintient une relation d'amour avec nous.
Sur les chemins de crête, « il faut apprendre à marcher léger... mais bien les pieds sur terre, pour ne pas empêcher la rencontre du ciel en moi, du ciel autour de moi, du ciel si loin qui m'appelle au-delà de moi. » (Sr Marie-Raphaël dans « Chemins de crête »)

Invitation au Notre Père

Seigneur, à toi qui donnes et qui pardonnes, nous osons t'appeler Père et te chanter la prière apprise par Jésus.

Danièle F