Liturgie de la Parole 9 novembre Dédicace de la Basilique du Latran
Consécration de la cathédrale de Rome :
Jésus a touché au temple.
Lectures : Ezéchiel 47, 1…12 ; Psaume 45 ; 2 Corinthiens 3, 9…17 ; Jean 2, 13-22
Homélie
Une homélie en 4 parties :
1*Quelques éléments historiques concernant la basilique du Latran
2*Idem sur le temple de Jérusalem au temps de Jésus
3*bref commentaire de l’épisode de Jésus chassant les vendeurs du temple.
4*Les vendeurs du temple aujourd’hui.
1* La dédicace de la basilique du Latran supplante la liturgie du dimanche. C’est justement parce qu’il s’agit de la cathédrale de Rome, le siège de Pierre et de Paul . Cette basilique est la première église officielle, consacrée au Christ sauveur au temps de Constantin au IV° S par le pape Sylvestre. En cela, elle est considérée comme la mère de toutes les églises. Une inscription est écrite en latin sur son fronton : « Mère et tête de toutes les Églises de la ville et du monde ». Cette basilique représente en quelque sorte l’universalité de l’Église. C’est seulement à partir du 9e siècle qu’elle a été associée à St Jean Baptiste (en raison de la présence d’un baptistère), à qui a été lié ensuite Jean l’évangéliste. le nom Latran vient probablement de la famille romaine qui possédait des terres en cet endroit.
2* A présent quelques éléments d’histoire concernant le temple de Jérusalem au temps de Jésus.
Tout bon juif pratiquant devait monter au temple de Jérusalem aux grandes fêtes.
Le temple était l’unique lieu de culte où l’on offrait des sacrifices. C’était un édifice monumental d’une superficie de 14 grands terrains de football. Il était richement décoré d’or. Il était le symbole de la puissance religieuse mais aussi économique et politique d’Israël. On y célébrait des liturgies grandioses. Il était aussi considéré comme la demeure de Dieu. On y vénérait la présence réelle de Dieu dans le saint des saints où personne ne pouvait pénétrer sinon le grand prêtre, une fois l’an.
Le temple était aussi le symbole d’une discrimination profonde : il y avait le parvis des prêtres puis celui des hommes avant les femmes et enfin celui des païens. Le temple approuvait et encourageait les inégalités sociales.
Les pèlerins venant de loin pouvaient se procurer sur place l’animal de leur offrande. Selon la fortune on pouvait offrir soit un bœuf ou un mouton. C’est par dizaines de milliers que des animaux étaient ainsi égorgés. On peut imaginer le spectacle : le temple ressemblait davantage à un abattoir qu’à tout autre chose.
Le temple avait sa monnaie propre. On ne pouvait pas acheter l’objet de l’offrande à Dieu avec les deniers impurs des Romains. D’où la nécessité de changeurs qui prenaient leur commission.
3* On comprend la révolte de Jésus devant cette image d’un dieu qui n’entretient avec les hommes qu’une relation de marchandage.
Le Dieu de Jésus est tout à l’opposé : un Dieu qui souhaite une relation de gratuité, de type familial : Dieu est un Père !
En parlant du temple, Jésus l’appelle « la maison de mon Père ».
Le temple de Jérusalem tel qu’il est utilisé par les Juifs doit être détruit car il ne peut être « signe » de Dieu. Il doit être aboli. « En trois jour je le relèverai », dit Jésus. Ce temple ancien doit être remplacé par un temple nouveau et ce temple c’est le cœur de l’homme.
4* Conclusion
Jésus nous invite à nous défaire de cette image d’un Dieu marchand, qui n’exauce qu’à force d’argent ou de dons, ou même à force de prières et d’intercessions.
Le seul sacrifice qui plaît à Dieu c’est le don qui vient du cœur, spontanément, gratuitement par pur amour. Ce qui est sacré ce n’est pas le lieu du culte, ni les prières ni les objets précieux. Comme St. Paul nous le rappelle dans la 2° lecture: « le temple de Dieu est sacré, mais ce temple c’est vous ».
Aujourd’hui, nous sommes invités à nous laisser malmener par Celui qui a chassé les vendeurs du temple. Laissons-le chasser les vendeurs que nous avons réintroduits dans nos communautés par exemple le goût de la supériorité ou du pouvoir, les richesses, bref tout ce qui n’est pas le Christ.
Abbé Stréber Fernand, le 9 novembre 25
Li p’tit rawett’
La puissance des petits
Sur la branche d'un arbre, un oiseau couve ses œufs. Soudain, il aperçoit un boa qui lentement, s'approche de son nid en rampant. Pauvre volatile! Il ne sait que faire pour sauver ses œufs du boa qui se balance avec des yeux voraces au-dessus de son nid.
Un singe vient à passer par là. Il voit le danger et dit à l'oiseau:
- N'aie pas peur! Je vais chasser le boa en lui lançant des pierres.
- Mais tu vas casser mes œufs, reprit l'oiseau.
Un éléphant arrive. Lui aussi se rend compte de la situation.
- Ne pleure plus", dit l'éléphant, je vais déraciner l'arbre afin de chasser ce boa.
- Pas question! Tu vas casser mes œufs. s'écrie l'oiseau hors de lui.
L'oiseau se dit : "Vraiment les grands de ce bois ne sont pas à même de faire fuir ce boa sans casser mes œufs."
Et il était sur le point d'abandonner ses œufs à leur triste son. Mais il lui vient subitement une idée. Il va chez les fourmis et leur demande une aide. Elles viennent immédiatement, par milliers. Elles escaladent le tronc de l'arbre, se jettent sur le boa, dont elles ne laissent que la peau.
- Bravo! dit l'oiseau, maintenant, mes petits sont sauvés! Je dois vite me remettre à l'ouvrage.
Willi Hoffsümmer
Extrait de Il était une foi, tome 1 page P70