dimanche 23 novembre 2025

Liturgie de la Parole 34e dimanche Le Christ Roi année C

Évangile : Luc 23,35-43

Homélie 

-Au temps du Christ, quand on menait un homme au supplice, sur tout le parcours jusqu'au lieu de l'exécution le condamné portait une pancarte blanche, ou encore on la faisait porter devant lui. On y inscrivait en lettres noires ou rouges le motif du châtiment.
C'est ainsi qu'on a pu lire, fixée au-dessus de la croix de Jésus, une inscription avec ces quelques mots méprisants: "Ho basileus tôn Ioudaiôn houtos: cet individu est le roi des Juifs".
Or, à cette même époque, la région appelée Palestine n'était pas sans roi. Elle en avait même deux: Hérode Antipas (4 av. - 39 ap. JC) en Galilée et en Transjordanie, et Philippe (4 av.- 34 ap. JC) dans le Golan.
Seule la Judée, avec Jérusalem, était contrôlée directement par le procurateur romain.
Si les juges de Jésus, en particulier le romain, avait pu retenir contre lui ce grief politique: "Il a voulu se faire roi", c'est que spontanément, durant la vie publique de Jésus, beaucoup de croyants, surtout dans le peuple, avaient reconnu en lui le Messie attendu par Israël, et un Messie Roi. On espérait que Jésus prendrait en main les destinées politiques du pays, lui qui avait su nourrir toute une foule en pleine campagne. On attendait de lui qu'il secoue le joug de l'occupant et qu'il redonne à son peuple l'indépendance d'autrefois.
Jésus, lui, se méfiait de cet enthousiasme et de ce que les gens mettaient sous le titre: Messie, fils de David. Fils de David, il l'était; Messie, il l'était, lui l'Envoyé de Dieu; mais il ne voulait pas qu'on l'assimile aux rois terrestres. C'est pourquoi, au cours de son procès, il répondra à Pilate: "Ma royauté n'est pas de ce monde" (Jean 18,36).
 
-La scène de la crucifixion nous permet de mesurer à la fois la force de l'espérance que Jésus avait suscitée et le désarroi de la foule devant un Messie crucifié.
Saint Luc nous décrit quatre groupes d'hommes autour de la croix: le peuple, qui regarde; les chefs juifs, qui ricanent; les soldats romains, qui se moquent. Jésus en croix est bien, comme le dira Paul, "un scandale pour les Juifs et une folie pour les païens" (1 Corinthiens 1,23). Quant au quatrième groupe, ce sont les deux malfaiteurs crucifiés avec Jésus: l'un se révolte et fait chorus avec les moqueurs, le second espère, et se désolidarise de la haine.
À quatre reprises revient le verbe sauver, en liaison avec le nom de Messie (Christ) ou de roi:
- "Il en a sauvé d'autres, qu'il se sauve lui-même, s'il est le Christ, l'Élu!" 
- "Si tu es le roi des Juifs, sauve-toi toi-même!"
- "N'es-tu pas le Christ? Sauve-toi toi-même, et nous aussi!"
Sans le savoir, sans s'en douter, ces hommes qui défient Jésus nous orientent vers l'essentiel du mystère de ses souffrances et de sa mort: Jésus ne veut pas se sauver de la croix, parce qu'il veut nous sauver par sa croix, par l'amour qu'il donne au Père sur la croix. Car c'est l'amour qui est force de salut, et non la souffrance par elle-même.
Nous tenons là, face à Jésus souffrant, une lumière qui éclaire notre propre destin et le destin de tous ceux que nous aimons. Jésus ne nous sauve pas de la croix, de notre croix, mais il nous sauve par sa croix, c'est-à-dire par l'amour qu'il nous a prouvé sur la croix; et il nous offre de faire à notre tour de notre croix une preuve d'amour.
Il nous a dit lui-même: "Celui qui veut me suivre, qu'il prenne sa croix". Où est-elle, notre croix? - C'est le réel de notre existence, le quotidien de nos vies, tout autant que les grandes épreuves; c'est ce que nous avons à porter pour rester fidèles à Jésus Christ et pour le servir dans nos frères, et puis aussi tout ce que nous assumons librement par amour pour mieux reproduire l'image du Fils Premier-né.
Jésus nous redit: "Prends ta croix, la croix de ton combat pour l'authenticité chrétienne, la croix de ton effort de charité, la croix de ton souci missionnaire; je vais te montrer comment la porter par amour." 
 
-C'est ainsi que notre vie est livrée au Christ, Roi de l'univers, et vécue au compte de l'Envoyé de Dieu: notre vie n'est plus à nous-mêmes, mais à celui qui pour nous est mort et ressuscité, le Premier-né d'entre les morts. Et cette destinée pascale, inscrite déjà dans notre baptême, est la même, fondamentalement, pour toutes les filles de Dieu, pour une mère de famille comme pour une carmélite, pour une étudiante comme pour une employée, pour une jeune en recherche comme pour une aïeule qui achève sa vie. C'est dans le quotidien que l'on acquiesce à la volonté du Père et que l'on rencontre la croix; c'est dans le quotidien que l'on dit à Dieu son amour. Car c'est bien d'amour et de joie chrétienne qu'il s'agit.
C'est dans notre vie de tous les jours que le Christ Messie veut être roi, parce qu'il est roi avant tout sur des cœurs libres. Sa royauté n'est pas de ce monde: elle ne remplace pas les structures politiques, elle ne s'impose ni par la force ni par l'asservissement des consciences. La royauté de Jésus, c'est le rayonnement universel de sa parole, c'est l'illumination de chaque cœur de croyant, c'est l'incendie de la charité jusqu'aux confins de la terre, à commencer par l'incendie de notre cœur, où tout doit prendre feu "pour la gloire de Dieu et le salut du monde".

Père Jean Lévêque (Carme) 

http://bibleetviemonastique.free.fr/lu233543.htm 



samedi 22 novembre 2025

Liturgie de la Parole 33e samedi TO-I

Lectures : 1 Martyrs d’Israël 6,1-13 ; Psaume 9 ; Luc 20, 27-40

Ouverture

Nous faisons mémoire de sainte Cécile, martyre, patronne des musiciens. La vie donnée sans jamais la reprendre, à la manière d’un parfum très précieux, à la manière d’un chant de louange…
Il sera question de mariage, de fécondité, de résurrection dans l’évangile. Mais Jésus remettra nos pendules à l’heure à propos de notre image de la résurrection. Il sera aussi question de mort dans la 1ère lecture. La mort du persécuteur, du tyran arrogant, aveuglé par sa convoitise et finalement terrassé par son propre égoïsme, puisque le texte suggère qu’il meurt de dépression de n’avoir pas obtenu tout ce qu’il voulait, de s’être heurté à des résistances inattendues, d’avoir fait l’expérience de ses limites. Il ne s’en est pas remis ! On aurait tendance à dire : « c’est bien fait ! ». Ou comme le dira le psaume : « Ils sont tombés, les méchants, dans la fosse qu’ils creusaient ; aux filets qu’ils ont tendus, leurs pieds se sont pris ». Mais est-ce que vraiment, il y a lieu de se réjouir ? L’auteur biblique suggère que sur son lit de mort, Antiocos aurait fait une expérience de conversion, de regret, qu’il aurait en quelque sorte reconnu la supériorité du peuple d’Israël et de son Dieu. Un bon larron ? Nous précède-t-il au paradis ? Laissons-nous surprendre par la Parole de Dieu qui nous atteint à travers les Écritures.


Résonances

La résurrection : un sujet clivant. Au temps de Jésus, deux partis s’affrontent sur ce point (Pharisiens contre Sadducéens). Dans la Bible, on voit que la foi en la résurrection des morts apparaît tardivement, dans le contexte des persécutions (2ème siècle), notamment dans le cadre du soulèvement des Maccabées. Mais si on lit attentivement les textes plus anciens, on peut déjà discerner des indices d’une foi en un Dieu qui peut nos sortir du shéol, un Dieu qui fait mourir et vivre, un Dieu des vivants. Les Sadducéens s’en tiennent au Pentateuque, et encore à une lecture littérale du Pentateuque. D’après eux, il n’y est pas question de résurrection des morts. Mais il y a la loi du lévirat (Deutéronome), qui autorise un homme à épouser sa belle-sœur, si celle-ci est veuve et sans enfant, afin de susciter une descendance à son frère défunt. L’idée de vie après la mort est don liée à la procréation : on se survit à travers sa descendance. Cette loi est tombée en désuétude au 1er siècle. Elle est néanmoins utilisée par les Sadducéens pour démontrer l’absurdité de la croyance en la résurrection.


Mais c’est quoi, cette croyance ? L’image de la résurrection que les Sadducéens persiflent est « une conception matérialiste situant souvent celle-ci avant la venue du règne messianique, avant le Jugement dernier. Le retour à la vie permet alors aux défunts des générations antérieures d’avoir part à ce Règne, à tous d’être jugés. Dans cette ligne, certains Pharisiens affirment que l’humanité ressuscitée disposera d’une fécondité exceptionnelle. Rabban Gamaliel affirmera, autour de l’an 90 : ‘Viendra un temps où la femme enfantera une fois par jour’, donnant pour preuve que les poules pondent quotidiennement (Talmud, Shabbat 30 B). Un autre rabbi ira jusqu’à estimer, vers 150, que chaque Israélite aura autant de fils qu’il y eut d’Israélites à sortir d’Égypte lors de l’Exode, soit 600 000… Bref, la résurrection est conçue comme une réanimation du corps, auquel sont prêtées une fécondité merveilleuse et une reprise des activités terrestres »(1).


La réponse de Jésus aux Sadducéens est donc aussi une réponse aux Pharisiens. Jésus répond en deux temps : 1. Il conteste la conception de la résurrection comme un temps de procréation à l’infini, conception que les Sadducéens contestent aussi. 2. Il montre par une citation de l’Exode qu’on peut trouver dans le Pentateuque des traces d’une foi en la résurrection. Ainsi, en fait, il donne tort aux deux et il donne raison aux deux.


« Maître, tu as bien parlé ».


Et nous, comment voyons-nous la résurrection ? « S’il n’y a pas de résurrection des morts, le Christ non plus n’est pas ressuscité, et si le Christ n’est pas ressuscité, notre prédication est vide et vide aussi votre foi ! » (1 Corinthiens 15, 13-14). Si nous n’y croyons pas, notre foi est vaine, vide. Et pourtant… il y a un abîme entre croire et comprendre. Affirmer notre foi en la résurrection, c’est se tenir sur le seuil d’une porte ouverte. Il ne s’agit pas de comprendre, mais de savoir, d’un savoir qui relève de l’expérience. L’expérience d’un vide qui n’est pas fermé (comme une impasse), mais ouvert et lumineux (comme un horizon). L’expérience d’un choix d’espérance.

Sœur Marie-Raphaël le 22 novembre 2025


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(1) Hugues COUSIN, L’évangile de Luc. Commentaire pastoral, Paris, Centurion, 1993, p.270.

vendredi 21 novembre 2025

Liturgie de la Parole 33e vendredi TO-I

Lectures : 1 Martyrs d’Israël 4, 36-37.52-59 ; cantique AT 4: 1 Chroniques 29, 10, 11abc, 11de-12a, 12bcd ; Luc 19, 45-48
Brigitte a suivi "Prions en Église" et les lectures propres au 21 novembre: Zacharie 2,14-17; Psaume 44; Matthieu 12,46-50

Introduction

Présentation de la bienheureuse Vierge Marie au Temple.
L’Église d’Orient a célébré dès le VI siècle cette fête où Joachim et Anne présentent au Temple la jeune Marie. La liturgie souligne aujourd’hui que Marie est elle-même le Temple du Très-Haut par sa qualité de Mère de Jésus, notre Seigneur. Chaque lecture va nous aider à accueillir le cheminement de Marie et son futur fiat lors de l’annonciation. C'est-à-dire son « oui » qui change le monde. 
Cette fête de la présentation de Marie au Temple nous rappelle que toute vie est un don qui peut porter du fruit lorsqu’elle est confiée à Dieu.
Bon temps de prière et de réflexion.


Méditation 

« Réjouis-toi, fille de Sion ; voici que je viens » Pouvons-nous, nous aussi recevoir cette phrase ?
Aujourd’hui c’est une fête de joie, de lumière et d’offrande.
Un geste familial où des parents déposent leur fille dans les bras du Père.  Une histoire de foi, un mystère spirituel dès l’enfance. Marie va se laisser façonner par Dieu. Sa vie va être un oui continu qui trouvera son sommet dans l’Annonciation.
Comme Marie, nous sommes invités à offrir ce que nous avons de plus précieux, notre cœur, nos talents, notre vie, notre oui au Seigneur.
Que dire du magnificat : L’ouverture du cœur de Marie. Marie laisse Dieu respirer en elle. L’Esprit de Marie entre en jubilation profonde, une joie fine venant de la « Source ». Vidée d’elle-même Dieu peut descendre. Renversement intérieur. Le Magnificat décrit en fait un travail intérieur. C’est un chant d’éveil spirituel où ce donne la grandeur de Dieu, son humilité, sa fidélité, l’accomplissement  des promesses  faites à Israël. « Il » nous donne son Amour.
‘’Marie première en avant de tout’’.
Et dans l’Évangile de Matthieu: Étendant la main vers ses disciples, Jésus dit « Voici ma mère et mes frères ».
Je ne pense pas que Jésus rejette sa famille. « Il » révèle une autre famille, celle qui naît de l’accueil de la Parole de Dieu. Comme Marie a fait naître Jésus dans son corps, dans son cœur, nous sommes invités comme Marie à nous laisser façonner par la « Parole ».
Sommes –nous disponibles ? Avons-nous comme Marie une âme de désir, de désir à infini ?
La suite de ma réflexion vient  des notes du père Florin Callerand : Il dit : « Quand Marie regarde en elle et écoute ce qui monte du plus profond qu’elle ne peut voir - car elle n’est pas sa propre source à elle-même -, elle découvre que quelqu’un la précède et la fait exister. Il lui donne en partage ce qu’Il est. Elle sent son cœur dire ‘’merci’’ et comme sautant à sa rencontre, par dedans ! Elle voudrait dans un baiser Lui rendre la respiration qu’Il fait monter en elle… son cœur chante. »
‘’Mon âme exalte le Seigneur,
mon souffle s’est rempli d’allégresse…
car son regard s’est arrêté
sur la pauvreté de sa servante…’’
Marie ne peut connaître réellement son Dieu qu’au travers d’elle-même, selon ce qu’Il fait d’elle, en lui donnant d’être elle-même. Elle s’éprouve elle-même comme une personne intelligente, libre, sensible, claire, pure, joyeuse, courageuse. J’aime à songer que Marie, sans fausse humilité ni pudeur, aimait à faire l’inventaire des splendeurs de vie dont son Créateur lui faisait cadeau. Si Marie a une représentation de Dieu, c’est bien d’après le chef d’œuvre que Dieu fait d’elle. André Rochais disait  ‘’le chemin de l’être est le chemin de Dieu’’.
C’est en regardant en nous même, en notre intériorité que nous pouvons trouver le chemin de Dieu. Nous tourner ainsi vers le monde et donner vie.
Alors Marie, un guide intérieur ? Une lumière qui me précède ? Un souffle de douceur ? Quel est la place de Marie dans ma vie ?
Marie, toi qui marche devant sans bruit, toi dont la douceur ouvre les chemins cachés, guide mes pas vers la ‘’Source’’ où l’Esprit murmure.
De Florin Callerand :
‘’Marie en avant de tout’’
Le baiser à la terre
Marie est cette personne-là qui a découvert que le ciel donnait un baiser à la terre.
Et quel baiser !
Ce baiser, elle en a fait Quelqu’un : Le Fils de Dieu Lui-même, habillé de sa propre chair !


Brigitte le 21 Novembre 2025 mémoire de la Présentation de Marie au Temple



jeudi 20 novembre 2025

Liturgie de la parole 33e jeudi TO-I

Lectures : 1 Martyrs d’Israël 2,15-29 ; Psaume 49 ; Luc 19,41-44

Introduction

Dans la lecture du livre des martyrs, les envoyés du roi proposent à Mattathias de renier sa foi afin d'être ami du roi et comblé d'argent, d'or et de cadeaux nombreux mais Mattathias refuse et invite tous ceux qui soutiennent l'Alliance à sortir de la ville et à le suivre.
Dans l’Évangile de Luc, Jésus pleure sur Jérusalem parce qu'elle n'a pas reconnu ce qui donne la paix ni le moment où Dieu la visitait.
Pour entrer dans cette célébration, en ce jour, dans notre Jérusalem, chantons les psaumes en louant Dieu.

Après l’Évangile


Les Juifs sont oppressés par le roi qui voudrait les faire renoncer à leur foi. Mattathias dit « Nous n'obéirons pas aux ordres du roi, nous ne dévierons pas de notre religion, ni à droite ni à gauche ». Même si ça part d'une bonne intention, cette intransigeance le conduit à la violence, à commettre un meurtre. Il laisse monter en lui la colère et égorge l'homme, un frère, qui voulait devenir apostat... Fallait-il en arriver là ? Ne pouvait-il pas partir dans la montagne avec ses fils sans devoir tuer pour respecter l'alliance de ses pères ? Il n'a pas compris,  il n'a pas reconnu ce qui donne la paix.
Alors, Dieu se fait homme. Son Fils, Jésus apporte la paix, Il annonce la bonne nouvelle, mais quand il arrive près de Jérusalem, « voyant la ville, il pleure sur elle , parce qu'elle n'a pas reconnu celui qui donne la paix ».
Jérusalem était « trop affairée, trop satisfaite d'elle-même, elle se sentait tranquille et n'avait pas besoin du Seigneur, du salut. Elle ne voulait pas de problèmes » a dit le pape François. Il y a plusieurs sortes de guerres, on n'a pas toujours besoin d'armes pour faire la guerre, nos paroles peuvent être assassines...
Ainsi, Jésus pleure parce que nous avons préféré la voie des guerres et de la haine.
« Nous approchons de la fête de Noël, la naissance du Prince de la paix, il y aura des lumières, des guirlandes et aussi des crèches, mais tout est faussé dit encore le pape François, le monde continue à faire des guerres ». Le monde n'a pas compris, n'a pas reconnu la voie de la paix 
Aujourd'hui, la guerre continue un peu partout dans le monde. Que restera-t-il de cette guerre que nous sommes en train de vivre entre Israël et les Palestiniens de la bande de Gaza? Des ruines, des enfants traumatisés, de la haine... Jésus a dit « heureux les artisans de paix » donc ceux qui font la guerre sont maudits ? Il n'y a pas de justification à une guerre, et Jésus pleure parce que ce monde n'est pas artisan de paix. 
« On ne comprend pas la route de la paix, on n'a pas écouté la proposition de paix de Jésus et c'est pour cela que Jésus a pleuré et qu'il pleure encore aujourd'hui »
Et nous ? Avons-nous reconnu ce qui donne la paix ? Reconnaissons-nous les moments où Dieu nous visite ? Sommes-nous contents de nous ? Non, bien sûr, pas toujours. Nous reconnaissons nos incapacités, mais, culpabiliser à l'extrême nous empêchera de progresser. Dieu nous veut debout, il est à nos côtés et il est patient.
Tout d'abord, quel est ce message de paix demeuré caché à nos yeux ? Quels sont ces moments où Dieu nous visite ? Peut-être dans nos échecs personnels, notre immobilisme ? « C'est le temps de détresse et d'angoisse qui est vraiment le temps de la visite de Dieu dans nos vies, au même titre que ces temps de plénitude qui nous bâtissent dans la louange et la reconnaissance »(1)
Nous nous sentons en sécurité dans les choses que nous pouvons gérer or nous ne pouvons contrôler les visites surprises de Dieu. 
Aujourd'hui encore, Dieu frappe à la porte de son Église, et si la porte ne s'ouvre pas, il pleure... Prions pour que le monde retrouve la capacité de pleurer pour ses crimes.

Invitation au Notre Père

Le Christ nous a appris les paroles, il nous invite à te prier en t'appelant Père

Prière de conclusion

Seigneur, tu frappes à la porte. Aide-nous à reconnaître  les moments où tu nous visites.
Viens nous déranger de nos confinements, de nos replis.
Toi qui as pleuré sur Jérusalem, viens au secours de nos portes fermées.
Tu nous donnes ta paix, nous te rendons grâce !
Loué sois-tu ! Toi qui vis et règnes maintenant et pour les siècles des siècles.

Danièle le Jeudi 23 novembre 2023


Inspirations
Homélie du Pape François
(1) Père Olivier de Framont (Jésuite)

mercredi 19 novembre 2025

Liturgie de la Parole 33e mercredi TO-I

Christ, Présent à notre présence


Lectures
: 2 Martyrs d’Israël 7,20-31 ; Psaume 16 ; Luc 19,11-28

Méditation

Jésus raconte la « parabole des mines », qui nous est proposée en ce jour, pour au moins deux raisons : la première, dans la suite immédiate de ses paroles à propos de Zachée : « Aujourd’hui, le salut est venu pour cette maison ». La seconde, à cause de la déduction illusoire portée par ses auditeurs : « Eux se figuraient que le règne de Dieu allait se manifester sur le champ ».
« Un homme de haute naissance se rendit dans un pays lointain pour se faire investir de la royauté ». Qu’apprenons-nous d’entrée de jeu ? Que le futur roi de ce peuple s’en va pour « un pays lointain », comme le fils cadet de cet homme d’une autre parabole : curieuse mise en perspective de Jésus (futur roi) et du prodigue de Luc 15 !
Retenons que cet homme de haute naissance s’en va : il s’absente et cet absent est roi. Et il confie son autorité à des serviteurs à travers le don des « mines » qu’il ne reprendra pas mais dont il attend des fruits. Autrement dit : en l’absence du roi, et jusqu’à son retour, à nous de jouer, selon ce que nous avons reçu et entendu.
Nous le comprenons, il ne s’agit pas de rentabilité : tout se joue sur une affaire de présence au don et à la parole confiés.
Le cas du troisième serviteur est éclairant : « Voici ta mine » ! Je te la rends, je suis quitte et soulagé, je n’ai rien perdu, en fait « j’avais peur de toi… ».
Cet homme n’est pas présent à lui-même, ni au don et aux paroles qui lui conféraient identité et responsabilité. Et le jugement radical qu’il subit ne sort pas de la bouche du roi mais de ses propres paroles inconsistantes de serviteur absent de lui-même.
A ceux qui s’illusionnent sur l’immédiateté de la venue du Règne de Dieu, la parabole révèle que ce n’est pas pour demain, même dans un futur immédiat, mais pour maintenant, dans le courage d’être, dans la responsabilité risquée, dans l’aujourd’hui du salut qui vient nous visiter.
Et il ne s’agit pas de rejoindre le Roi absent au loin et demain mais de nous disposer à sa venue, dans sa Présence à notre présent, toujours inattendue, sans cesse désirée.

Sr Frédérique Carmel saint Joseph 16 novembre 2016 

https://www.carmelsaintjoseph.com/sermons/luc-1911-28/