vendredi 9 août 2019

Un fils bien-aimé


Mc 12
4 « De nouveau, il leur envoya un autre serviteur : celui-là aussi,  ils le frappèrent à la tête et le couvrirent d’outrages.  5 Et il en envoya un autre : celui-là, ils le tuèrent ;  puis beaucoup d’autres : ils battirent les uns, tuèrent les autres.  6  Il lui restait encore quelqu’un, un fils bien-aimé ;  il le leur envoya le dernier, en se disant : ‘’ Ils respecteront mon fils’’.

Quand Jésus s’adresse aux chefs religieux,  il les rejoint sur un terrain qu’ils connaissent bien,  celui de la Torah.  Ces gens qui ‘’savent’’ connaissent intellectuellement les Ecritures. Et donc, quand Jésus parle de tous ces serviteurs maltraités, ils peuvent comprendre qu’il fait allusion  à tous ces prophètes qui,  à travers les siècles, ont eu le souci d’éveiller le peuple et leurs chefs par la parole et par le geste ;  Des prophètes qui sont morts assassinés, martyrisés, rejetés, incompris…          

L’histoire a bien révélé tous ces drames à partir d’un refus constant d’accueillir les prophètes.
Quand est venu le temps où Jésus, le fils bien-aimé, a été envoyé, ‘’le dernier’’, c’est-à-dire le dernier d’une série de serviteurs; on aurait pu espérer qu’il soit reconnu comme le Messie attendu.  Ce ne fut pas le cas !                    

Et aujourd’hui,  malgré tout ce que l’on ‘’sait’’ -  de nouveau ! – malgré toute sa vie, sa mort et sa résurrection, sa présence à travers les siècles, sommes-nous prêts à l’accueillir et le reconnaître comme notre Sauveur ?    
       
A l’évidence, l’analyse intellectuelle permet sans doute de comprendre les choses mais pas de les intégrer. Selon Bernard FRINKING, « Ce n’est que quand la Parole est venue dans les mains que l’homme la comprend. Il est absolument illusoire de vouloir comprendre le Parole de Dieu avec la tête. Il faut qu’elle soit dans les mains, c’est-à-dire qu’elle soit devenue la vie accomplie. »

Aujourd’hui encore chacun est habité de cette ambivalence, habité de cette part tragique et limitée qui nous enferme dans notre propre pouvoir,  aux dépens des autres ;  habité aussi de cette capacité d’être éveillé au mystère de la rencontre avec Dieu.  Accueil  de la lumière qu’il fait jaillir en chacun là où on est, petit à petit. Y aurait-il une autre Révélation que celle-là ?

Seigneur, donne à tes enfants la docilité d’écouter, voir et agir dans la confiance que tu inspires.

Raymond

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