« Notre Dieu, Père de la lumière, Tu as envoyé
dans le monde ton Fils Parole faite chair, pour te manifester à nous les
hommes. Envoie maintenant ton Esprit-Saint, afin que je découvre Jésus-Christ
dans cette Parole qui vient de toi, que je la connaisse plus profondément et
que je l’aime plus intensément pour parvenir ainsi à la béatitude du Royaume.
Amen »
Mc 11, 27-28
27 Jésus et ses
disciples reviennent à Jérusalem. Et comme Jésus allait et venait dans le
Temple, les grands prêtres, les scribes et les anciens vinrent le trouver.
28 Ils lui
demandaient :
« Par
quelle autorité fais-tu cela ? Ou alors qui t’a donné cette autorité pour
le faire ? »
Ces deux versets
commencent par un déplacement de Jésus et de ses disciples, vers Jérusalem. Remarquons
qu’un groupe de personnes va à Jésus (et non vers ses disciples). Leur objectif
est clair : ils savent à qui ils veulent poser leur question. Il s’agit
des « grands-prêtres, scribes et anciens » : ce sont les
autorités religieuses de ce temps et, plus précisément, « les trois
classes du grand Sanhédrin sous la présidence du grand-prêtre en fonction ».
On les retrouvera dans le récit de la Passion. Quant aux disciples, bien que
présents lors de l’échange entre Jésus et le groupe des autorités, ils restent
passifs.
Le contenu de la
question posée tient à « l’autorité » par laquelle Jésus fait « cela
/ ces choses » (tauta). Pour connaître ce que recouvre ce dernier
terme, il suffit de relire les derniers événements du récit de Marc : son
entrée messianique, son action au Temple et, précédant juste notre récit, la malédiction
du figuier.
Deux questions qui en fait n’en révèlent qu’une : l’origine de son
autorité. Ce terme est habituel chez Marc : il désigne « l’aptitude
juridique (de quelqu’un) à faire quelque chose », ce qui légitime son pouvoir
d’agir. Ce n’est pas la première fois que l’on entend une question de cet ordre. Celle de l'origine de son action
apparaissait déjà au chapitre 6, dans la bouche de ses concitoyens : « Sorti de
là, Jésus se rendit dans son lieu d’origine, et ses disciples le suivirent. Le
jour du sabbat, il se mit à enseigner dans la synagogue. De nombreux auditeurs,
frappés d’étonnement, disaient : ‘D’où cela lui vient-il ? Quelle est
cette sagesse qui lui a été donnée, et ces grands miracles qui se réalisent par
ses mains ? N’est-il pas le charpentier, le fils de Marie, et le frère de
Jacques, de José, de Jude et de Simon ? Ses sœurs ne sont-elles pas ici
chez nous ? » (Mc
6, 1-3).
Quant à l'autorité proprement dite, elle est attribuée à Jésus dès le chapitre 1, suite à l'expulsion de l'esprit impur :
« "Qu’est-ce que cela veut dire ? Voilà un
enseignement nouveau, donné avec autorité ! Il commande même aux esprits
impurs, et ils lui obéissent".
28 Sa renommée se répandit aussitôt partout,
dans toute la région de la Galilée » (Mc 1, 27-28).
Pour comprendre cette insistance sur l’autorité, il faut se référer à la
culture du temps de Jésus : on ne pouvait pas se lancer dans une carrière publique ou d'enseignement,
sans lettre de recommandation, sans avoir étudié chez un maître qualifié. Or,
les actes et paroles de Jésus ne relèvent pas d’une autorité connue. Et ils ne sont pas anodins :
les chefs du peuple veulent en savoir davantage sur celui qui en est l'auteur. Cependant,
on pressent déjà que leur sentiment ne se teinte pas d’admiration, mais de
jalousie ou de suspicion, voire du désir d'éliminer celui qui a tant de succès…
Seigneur, lorsque des événements exceptionnels se passent devant mes yeux,
quels sentiments me montent au cœur ? Suis-je accueillant(e) ou
soupçonneux(se) ? Puis-je dépasser l’apparence pour poser les questions
justes ?
Seigneur, et si tu me partageais ton regard ?
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