17 Non, je ne mourrai pas, je vivrai
pour annoncer les actions du Seigneur :
18 il m'a frappé, le Seigneur, il m'a frappé,
mais sans me livrer à la mort.
19 Ouvrez-moi les portes de justice :
j'entrerai, je rendrai grâce au Seigneur.
20 « C'est ici la porte du Seigneur :
qu'ils entrent, les justes ! »
21 Je te rends grâce car tu m'as exaucé :
tu es pour moi le salut.
Viens Esprit Saint, que cette parole nous ouvre la porte qui mène à la "connaissance" de notre Dieu.
Le verset 17 affirme d’abord – comme dans le Ps 13, 17 – le lien entre
vie et louange. Oui, la raison de vivre est de louer ! Nous, les vivants,
avons reçu cette mission d’adresser notre louange au Seigneur et c’est dans une
grande joie que nous pouvons répondre à cet appel.
Le verset 18 affirme que Dieu a frappé le psalmiste (ou le peuple s’il
parle au nom de celui-ci). Sans doute Dieu peut-il « corriger » notre
trajectoire mais nous croyons, nous, qu’il n’est pas la cause de la souffrance.
Si rien n’échappe à sa volonté, il est d’abord le Dieu du salut qui fait vivre.
Le psaume poursuit d’ailleurs en disant : « il ne m’a pas donné à la
mort ».
Les versets 20 et 21 sont un beau dialogue autour de la thématique du
seuil. Ils font référence à une action liturgique, celle de la communauté qui
pénètre dans l’enceinte du Temple et va monter jusqu’à l’autel (v.27). Ce thème
est présent ailleurs, par exemple en Is 26,2 : « Ouvrez les portes ! Qu’elle entre la nation juste ». Le
franchissement du seuil donnait lieu à ce qu’on a appelé la « liturgie de
la porte » dont font écho les psaumes 14 et 23. Voilà qui pourrait
inspirer une belle para-liturgie à l’entrée de nos églises lors d’un évènement
un peu particulier !
Devant la porte (fermée), le dialogue présente une demande et sa réponse.
Le priant, le « pèlerin » implore l’ouverture de la porte. L’accent
est mis sur la « justice », sur l’ouverture réservée aux justes. Le
psaume 23 (v.3) explique : « l’homme
aux mains nettes, au cœur pur ». Plutôt que d’y voir ’une perfection, voyons
ce que cela implique pour le priant : deux engagements : « j'entrerai, je rendrai grâce »
La réponse venait des gardiens du seuil, les portiers : des lévites
chargés de cette tâche. Ils confirment d’abord que le pèlerin est à la bonne
adresse ! « C'est ici la porte
pour (vers le) Seigneur » ; puis que les justes entreront :
« les justes viendront par (en)
elle ». Les traductions littérales expriment clairement que cette
porte du Temple est en fait le chemin vers Dieu lui-même, et que nous sommes
tous, hommes et femmes de bonne volonté, invités à franchir ce seuil, invités
à rejoindre Dieu, à nous unir à lui.
Le verset 21 rompt avec la forme du récit car il emploie le
« tu » adressé au Seigneur. De plus, il n’apporte vraiment rien de
neuf, c’est même une sorte de synthèse de ce qui précède : les exégèses y
reconnaissent un ajout, une sorte de commentaire d’un lecteur.
Seigneur notre Dieu, guide-nous jusqu’aux portes de ta demeure où tu nous
attends, invite-nous à en franchir le seuil, conscients de la merveille de ton
accueil. Donne-nous d’y entrer en chantant ta louange, à y demeurer en toi.
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