Es 66
1
Ainsi parle le Seigneur :
Le
ciel est mon trône, et la terre,
l’escabeau
de mes pieds.
Où
donc me bâtiriez-vous une maison ?
Où
serait le lieu de mon repos ?
2
Tout cela, c’est ma main qui l’a fait,
et
tout cela est à moi – oracle du Seigneur.
Celui
que je regarde, c’est le pauvre,
celui
qui a l’esprit abattu et tremble à ma parole.
Viens Esprit Saint, viens nous révéler ce
qui a du prix à tes yeux.
Ainsi parle le Seigneur : Le ciel est mon
trône, et la terre, l’escabeau de mes pieds : dernier chapitre du
livre, écrit vraisemblablement aussi juste après le retour d’exil (avec l’édit
de Cyrus en 538). L’autel a été rétabli mais le rêve est de reconstruire le
Temple. Esaïe lit ces événements et veut leur donner leur vraie portée :
la demeure de Dieu est l’univers !
Où donc me bâtiriez-vous une maison ? Où
serait le lieu de mon repos ? : l’homme est-il capable d’offrir une demeure
à son Dieu ? Et s’il lui dresse une maison, est-ce là l’essentiel ?
Est-ce pour l’honorer ? Pour manifester aux peuples que leur Dieu est le
seul et surtout le plus fort ??
Tout cela, c’est ma main qui l’a fait, et
tout cela est à moi – oracle du Seigneur : le ciel et la terre, le
temple et ses offrandes… tout appartient à Dieu et nul ne peut l’enrichir par
des sacrifices. Si l’homme a besoin de « rendre un culte » à son
Seigneur pour lui exprimer sa reconnaissance, il doit se souvenir que Dieu ne
regarde pas les sacrifices (hypocrites).
Celui que je regarde, c’est le pauvre, celui
qui a l’esprit abattu et tremble à ma parole : ce que le Seigneur
regarde, c’est le pauvre, celui qui sait donc qu’il reçoit tout de la main de
Dieu. « Celui qui tremble », formule rare qui ne revient que 4 fois
dans la Bible dont 2 fois ici chez Esaïe. Plus que la peur, elle manifesterait
l’empressement, en l’occurrence dans l’écoute et la mise en pratique de la
parole. Mais celle-ci n’est pas directement liée au Temple et à son rituel
sacrificiel. Le prophète, en relativisant la reconstruction du Temple, ramène à
l’essentiel.
Seigneur Dieu,
donne-nous de ne pas nous attacher aux murs, aux objets, aux rites, mais de
rester toujours attentifs à l’appel de ta parole. Tourne ton regard vers nous
qui implorons ton aide pour agir en ce jour selon ton désir.
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