Mc
14
3 « Comme il se trouvait à
Béthanie, chez Simon le lépreux, alors qu’il était à table, une femme vint avec
un flacon d’albâtre contenant un nard pur, de grand prix. Brisant le flacon, elle le lui versa sur la
tête. »
Nous venons
d’apprendre que, dans le contexte de la Pâque et des Azymes, des grands prêtres et des scribes complotent
et cherchent comment arrêter Jésus.
A
l’instar de Luc dans son Evangile, nous serions tentés de passer directement au
verset 10, là où Marc nous dit que « Judas Iscarioth, l’un des douze, s’en alla auprès des grands
prêtres pour le leur livrer. » Non pas que Luc ait ignoré cet
épisode de la vie de Jésus mais il le situe dans un autre contexte (voir Lc 7, 36-50).
Pourquoi Marc vient-il interrompre le cours des
événements ?
Sans doute pas simplement
pour nous informer de la présence de Jésus à Béthanie… même si l’endroit est
évocateur ! Toujours est-il que
Marc dresse un tableau très précis de la situation après nous avoir situé
l’événement dans le temps.
Béthanie c’est là où se trouve la maison de l’amitié, là où vivent
Marthe, Marie et leur frère Lazare. Mais
ce n’est pas chez ses amis que Jésus se rend mais chez Simon le lépreux, dont
Luc nous dit qu’il est Pharisien. Pour
Marc, Simon est lépreux, pour Luc il est
pharisien ! Est-ce compatible ? Certainement. Il suffit de voir à travers les
Ecritures ce qui peut bien les revêtir de lèpre.
Jésus est invité chez Simon pour
partager un repas. Béthanie
n’est pas très loin de Jérusalem. Ce village est situé sur la route que Jésus
emprunte pour se rendre à Jérusalem y fêter la Pâque.
La femme qui
s’invite reste anonyme mais Marc relève ses intentions, son audace et sa détermination. Elle vient avec un
flacon d’albâtre contenant un nard pur de grand prix ; elle brise le flacon et verse le contenant
sur la tête de Jésus ! Nul doute que la maison toute entière s’emplit de
la senteur de ce précieux parfum, ‘’un
parfum de Dieu le Père’’ pourrait-on dire.
Et je ne crois pas que dans ce cas cette expression soit usurpée.
Avec
ce parfum qui nous parvient encore, je me pose cette question qui me paraît
essentielle : « Est-ce que ça sent bon le parfum de Dieu dans notre
Eglise aujourd’hui ? Si je ne sens rien, si ça ne sent rien, c’est
très ennuyeux !
Tout est
prophétique dans ce récit. D’une part il y a l’allusion possible à
l’embaumement du corps de Jésus puisque sa mort prochaine semble déjà programmée
et d’autre part, le geste peut être synonyme de consécration royale. Je cite 1S
10, 1 : « Samuel prit la fiole d’huile, la versa sur la tête de Saül et
l’embrassa. Il dit : « Est-ce
que ce n’est pas le Seigneur qui t’a oint comme chef de son
héritage ? » Un homme de Dieu, un prophète, avait donc pour
fonction d’oindre à la place de Dieu le roi de son peuple. Or, dans le passage d’évangile dont il est
ici question, cette fonction est remplie par une femme, une inconnue, qui entre
dans la maison où Jésus est attablé et qui oint d’un parfum remarquable le Roi
du Royaume de Dieu. Cette femme occupe un rôle prophétique ; à l’écoute de l’Esprit elle est au service de
Dieu et elle oint le Roi.
Seigneur,
donnes-nous ‘’d’emparfumer’’ le monde, spécialement ceux que nous côtoyons, de
ta précieuse présence au cœur de no vies.
Raymond
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