samedi 7 septembre 2019

un nard pur


Mc 14
3 « Comme il se trouvait à Béthanie, chez Simon le lépreux, alors qu’il était à table, une femme vint avec un flacon d’albâtre contenant un nard pur, de grand prix.  Brisant le flacon, elle le lui versa sur la tête. »

Nous venons d’apprendre que, dans le contexte de la Pâque et des Azymes,  des grands prêtres et des scribes complotent et cherchent comment arrêter Jésus.                                                                                                                                   
A l’instar de Luc dans son Evangile, nous serions tentés de passer directement au verset 10,  là où Marc nous dit que « Judas Iscarioth, l’un des douze, s’en alla auprès des grands prêtres pour le leur livrer. »  Non pas que Luc ait ignoré cet épisode de la vie de Jésus mais il le situe dans un autre contexte (voir Lc 7, 36-50).

Pourquoi Marc vient-il interrompre le cours des événements ?                        
Sans doute pas simplement pour nous informer de la présence de Jésus à Béthanie… même si l’endroit est évocateur !  Toujours est-il que Marc dresse un tableau très précis de la situation après nous avoir situé l’événement dans le temps.  

Béthanie c’est là où se trouve la maison de l’amitié, là où vivent Marthe, Marie et leur frère Lazare. Mais ce n’est pas chez ses amis que Jésus se rend mais chez Simon le lépreux, dont Luc nous dit qu’il est Pharisien.  Pour Marc, Simon est lépreux, pour Luc il est pharisien ! Est-ce compatible ? Certainement. Il suffit de voir à travers les Ecritures ce qui peut bien les revêtir de lèpre.

Jésus est invité chez Simon pour partager un repas. Béthanie n’est pas très loin de Jérusalem. Ce village est situé sur la route que Jésus emprunte pour se rendre à Jérusalem y fêter la Pâque.     

La femme qui s’invite reste anonyme mais Marc relève ses intentions, son audace  et sa détermination. Elle vient avec un flacon d’albâtre contenant un nard pur de grand prix ;  elle brise le flacon et verse le contenant sur la tête de Jésus ! Nul doute que la maison toute entière s’emplit de la senteur de ce précieux parfum,  ‘’un parfum de Dieu le Père’’ pourrait-on dire.  Et je ne crois pas que dans ce cas cette expression soit usurpée.                                            
Avec ce parfum qui nous parvient encore, je me pose cette question qui me paraît essentielle : « Est-ce que ça sent bon le parfum de Dieu dans notre Eglise aujourd’hui ?  Si je ne sens rien, si ça ne sent rien, c’est très ennuyeux !

Tout est prophétique dans ce récit. D’une part il y a l’allusion possible à l’embaumement du corps de Jésus puisque sa mort prochaine semble déjà programmée et d’autre part, le geste peut être synonyme de consécration royale. Je cite 1S 10, 1 : « Samuel prit la fiole d’huile, la versa sur la tête de Saül et l’embrassa.  Il dit : « Est-ce que ce n’est pas le Seigneur qui t’a oint comme chef de son héritage ? » Un homme de Dieu, un prophète, avait donc pour fonction d’oindre à la place de Dieu le roi de son peuple.  Or, dans le passage d’évangile dont il est ici question, cette fonction est remplie par une femme, une inconnue, qui entre dans la maison où Jésus est attablé et qui oint d’un parfum remarquable le Roi du Royaume de Dieu. Cette femme occupe un rôle prophétique ;  à l’écoute de l’Esprit elle est au service de Dieu et elle oint le Roi.

Seigneur, donnes-nous ‘’d’emparfumer’’ le monde, spécialement ceux que nous côtoyons, de ta précieuse présence au cœur de no vies.  
Raymond

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