samedi 16 février 2019

Jésus vint de Nazareth

Mc 1
9 Or, à cette époque, Jésus vint de Nazareth, ville de Galilée, et se fit baptiser par Jean dans le Jourdain.

Viens Esprit Saint, rends-nous attentifs à la venue de Jésus, à sa venue chaque jour.

Jésus vint ! On l’attendait depuis le premier verset de Marc…  L’amorce de chaque évangile est intéressante, et, Marc, lui, y va fort. Il nous a donné son sujet : une « bonne nouvelle ». Voilà une façon efficace d’attirer l’attention du lecteur, s’il n’est pas complétement blasé.
Et, tout de suite, il nous a présenté son « héros » : Jésus, le Christ, le Fils de Dieu !
ET puis…  c’est tout.

Suivent deux versets avec une annonce d’Isaïe, et six autres qui nous parlent, non pas du Jésus annoncé, mais de Jean, le précurseur. Il le précède donc,… mais de peu ! Nous sommes en effet  « à cette époque », même « en ces jour-là ». Jésus est loin d’attendre que le terrain soit prêt !
Jésus vient de Nazareth. Un bourg tellement peu connu qu’il faut le situer pour les lecteurs de Marc : c’est en Galilée. Voilà deux références peu glorieuses.

Ceux qui ont déjà entendu parler de Nazareth disent avec Nathanaël : « De Nazareth, que peut-il sortir de bon ? ».

Quant à la Galilée, là, au nord, très loin au-delà de la Samarie hérétique, c’est la terre des païens (d’où vient le mot Galilée en hébreu). C’est le « carrefour des nations » : un ramassis de païens de toutes origines. Ils sont venus là pour les fruits, les troupeaux, les poissons du lac… une terre que l’on dénigre mais que l’on envie.

Après son origine, c’est de son premier geste public dont nous parle l’évangéliste.
Jésus se fait baptiser – par Jean – dans l’eau.

Pourquoi ? Car Jean prêche un baptême de conversion… et lui-même s’étonne de cette démarche de Jésus. Lui non plus de comprend pas. C’est Matthieu qui nous l’exprime le mieux en rapportant cette parole de Jean tellement émouvante : « C’est moi qui ai besoin d’être baptisé par toi et c’est toi qui viens à moi ! » Un moment où nous apparaît un des traits de Jean : sa grande humilité autant que sa disponibilité. Car c’est bien Jésus qui « se fait » baptiser. Et Jean reste là, à témoigner, à plonger les convertis dans l’eau du Jourdain, sans avoir pu recevoir lui-même le baptême.

Jésus, dès ce premier instant, agit de façon déconcertante et nous ne « comprenons » pas vraiment ce qu’il veut. Dès le départ, le mystère de sa personnalité est présent : c’est bien ce que vise Marc.

Qu’a vécu Jésus lors de ces 30 ans à Nazareth ? Que vient-il faire dans l’eau du Jourdain ? En tous cas, il vient dès le départ se faire l’un des nôtres, partageant ce geste de re-naissance de la plongée dans l’eau.

Seigneur Jésus, nous te contemplons au-milieu de la foule, écoutant Jean, « incognito » (« il y a parmi vous quelqu’un que vous ne connaissez pas »). Tu reçois sa parole, tu veux qu’elle ait sa place dans ta vie. A ton exemple, nous voulons accueillir nous aussi la parole qui fait vivre.

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