9 Or, à cette époque, Jésus vint de Nazareth, ville de Galilée, et se
fit baptiser par Jean dans le Jourdain.
Viens Esprit Saint,
rends-nous attentifs à la venue de Jésus, à sa venue chaque jour.
Jésus vint ! On l’attendait depuis le premier verset de
Marc… L’amorce de chaque évangile est
intéressante, et, Marc, lui, y va fort. Il nous a donné son sujet : une
« bonne nouvelle ». Voilà une façon efficace d’attirer l’attention du
lecteur, s’il n’est pas complétement blasé.
Et, tout de suite, il nous a présenté son
« héros » : Jésus, le Christ, le Fils de Dieu !
ET puis… c’est tout.
Suivent deux versets avec une annonce d’Isaïe, et six autres
qui nous parlent, non pas du Jésus annoncé, mais de Jean, le précurseur. Il le
précède donc,… mais de peu ! Nous sommes en effet « à cette époque », même « en
ces jour-là ». Jésus est loin d’attendre que le terrain soit prêt !
Jésus vient de Nazareth. Un bourg tellement peu connu qu’il
faut le situer pour les lecteurs de Marc : c’est en Galilée. Voilà deux
références peu glorieuses.
Ceux qui ont déjà entendu parler de Nazareth disent avec
Nathanaël : « De Nazareth, que
peut-il sortir de bon ? ».
Quant à la Galilée, là, au nord, très loin au-delà de la
Samarie hérétique, c’est la terre des païens (d’où vient le mot Galilée en hébreu). C’est le « carrefour des nations » : un ramassis de
païens de toutes origines. Ils sont venus là pour les fruits, les troupeaux,
les poissons du lac… une terre que l’on dénigre mais que l’on envie.
Après son origine, c’est de son premier geste public dont nous
parle l’évangéliste.
Jésus se fait baptiser – par Jean – dans l’eau.
Pourquoi ? Car Jean prêche un baptême de conversion… et
lui-même s’étonne de cette démarche de Jésus. Lui non plus de comprend pas.
C’est Matthieu qui nous l’exprime le mieux en rapportant cette parole de Jean
tellement émouvante : « C’est
moi qui ai besoin d’être baptisé par toi et c’est toi qui viens à moi ! »
Un moment où nous apparaît un des traits de Jean : sa grande
humilité autant que sa disponibilité. Car c’est bien Jésus qui « se
fait » baptiser. Et Jean reste là, à témoigner, à plonger les convertis
dans l’eau du Jourdain, sans avoir pu recevoir lui-même le baptême.
Jésus, dès ce premier instant, agit de façon déconcertante
et nous ne « comprenons » pas vraiment ce qu’il veut. Dès le départ, le mystère de sa
personnalité est présent : c’est bien ce que vise Marc.
Qu’a vécu Jésus lors de ces 30 ans à Nazareth ? Que
vient-il faire dans l’eau du Jourdain ? En tous cas, il vient dès le
départ se faire l’un des nôtres, partageant ce geste de re-naissance de la
plongée dans l’eau.
Seigneur Jésus, nous te contemplons au-milieu de la foule,
écoutant Jean, « incognito » (« il y a parmi vous quelqu’un que vous ne connaissez pas »). Tu
reçois sa parole, tu veux qu’elle ait sa place dans ta vie. A ton exemple, nous
voulons accueillir nous aussi la parole qui fait vivre.
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