samedi 14 janvier 2017

Entendez ! Voyez !

Es 42
18 Vous, les sourds, entendez !
Vous, les aveugles, regardez et voyez !
19 Qui était aveugle, sinon mon Serviteur ?
Qui était sourd comme mon Messager que je vais envoyer ?
Qui était aveugle comme le Réhabilité ?
Qui était sourd comme le Serviteur du SEIGNEUR ?
20 Tu as beaucoup vu, mais tu n’as pas retenu ;
on a les oreilles ouvertes, mais on n’entend pas !

Viens Esprit Saint, ouvre nos yeux, ouvre nos oreilles, fais que la parole s’enracine en nous, que nous puissions la retenir et en vivre.

Vous, les sourds, entendez ! Vous, les aveugles, regardez et voyez ! : commence ici un long passage qui va jusque 43,8 et qui s’ouvre et se conclut par la référence aux aveugles et aux sourds. Tout commence donc par la constatation de la cécité et de la surdité des interlocuteurs. Puis il y a l’ordre – a priori très contradictoire – de voir et d’entendre. Ce premier verset va donc devoir se déployer dans tout ce passage.

Qui était aveugle, sinon mon Serviteur ? Qui était sourd comme mon Messager que je vais envoyer ? en enchaînant, on passe au singulier mais il n’y a pas contradiction puisque le Serviteur du Seigneur c’est le peuple d’Israël. On passe aussi à l’imparfait : cécité et surdité semblent déjà appartenir au passé. Mieux, il y a en même temps une vision d’avenir, une définition de la mission future : un envoi comme messager. Tout un parcours se dessine ainsi en quelques mots.

Qui était aveugle comme le Réhabilité ? Qui était sourd comme le Serviteur du SEIGNEUR ? : rythme et répétition sont au service de l’insistance, de la mémorisation; « réhabilité » est un mot qu’il fut difficile de traduire et qui fait référence à Israël jugé, acquitté, puis rétabli dans l’alliance.
Israël est bien ce peuple choisi qui avait sous les yeux les preuves de la fidélité de son Dieu, et qui, ne les « voyant » pas, était donc l’aveugle par excellence.

Tu as beaucoup vu, mais tu n’as pas retenu ; on a les oreilles ouvertes, mais on n’entend pas ! : on oscille à nouveau entre le singulier et le collectif, entre la 2e et la 3e personne ; c’est encore un distique très évocateur et qui apporte une nuance nouvelle : même si l’on voit (beaucoup), il faut s’assurer de retenir ! Même si l’on a les oreilles ouvertes, il faut veiller à entendre !


Seigneur Jésus, ouvre nos yeux sur tes merveilles et permets-nous d’en faire mémoire ; ouvre nos yeux sur nos frères, car, quand les yeux ne voient pas, c’est aussi le cœur qui ne voit pas (ES 44,18) ; ouvre nos oreilles à ta parole et aide-nous à incliner l’oreille de notre cœur.

Aucun commentaire: