jeudi 12 janvier 2017

Je ne disais rien

Es 42
13 Le SEIGNEUR, tel un héros, va sortir,
tel un homme de guerre, il réveille son ardeur,
il pousse un cri d’alarme, un grondement
et contre ses ennemis se comporte en héros :
14 Je suis depuis longtemps resté inactif,
je ne disais rien, je me contenais,
comme femme en travail, je gémis, je suffoque,
et je suis oppressé tout à la fois.
15 Je vais dévaster montagnes et collines
et toute leur verdure, je la dessécherai ;
je transformerai les fleuves en îlots,
et les étangs, je les dessécherai.

Viens Esprit Saint, viens en nos cœurs car toi seul peux nous révéler qui est notre Dieu.

Le SEIGNEUR, tel un héros : Dieu est « comme » un héros : voilà qui nous fait directement penser aux paraboles où le Royaume aussi est comme, semblable à… et où une quarantaine de récits sont nécessaires pour approcher un tant soit peu la réalité du Royaume. Ici aussi l’auteur emprunte des comparaisons de faits bien connus pour tenter de décrire quelque peu le visage de Dieu.
Le « héros » désigne un être fort et courageux, autrement dit ayant la capacité et la volonté d’agir. Ce terme est fréquent dans le premier testament et notamment en un passage bien connu (9,5) : « un enfant nous est né (…), on l’appellera… Dieu-fort » à traduire littéralement par Dieu-héros.

va sortir : Dieu sort : voilà aussi un thème récurrent dans la Bible : Dieu voit son peuple et « sort » (ou descend ou…) pour venir à son secours. Jésus aussi n’arrêtera pas de sortir…

tel un homme de guerre, il réveille son ardeur, il pousse un cri d’alarme, un grondement et contre ses ennemis se comporte en héros : la comparaison se poursuit avec des références sans doute plus parlantes aux contemporains de l’auteur.

Je suis depuis longtemps resté inactif, je ne disais rien, je me contenais : attitude qui serait étrange pour un guerrier, mais le Seigneur est un Dieu silencieux, un Dieu patient, qui espère toujours en l’homme, qui attend que l’homme trouve sa voie.

comme femme en travail, je gémis, je suffoque, et je suis oppressé tout à la fois : sans en avoir l’air, notre texte va très loin dans le portrait de Dieu puisqu’il le montre ici qui partage la souffrance de ses créatures, qui souffre avec elles et pour elles ! Mais c’est une souffrance porteuse de fruit comme celle de la femme qui donne naissance.

Je vais dévaster montagnes et collines et toute leur verdure, je la dessécherai ; je transformerai les fleuves en îlots, et les étangs, je les dessécherai : nouveau changement de ton, étrange projet qui est exactement l’inverse de celui énoncé en 41,18 ! Le psaume 107 (v. 33) qui reprend aussi la même idée en donne l’explication : « il « peut » changer les fleuves en désert… à cause de la méchanceté… ». Le texte d’Esaïe déploie tous les arguments susceptibles d’encourager à la fidélité envers le Seigneur.


Seigneur Jésus, tu es le Dieu discret et silencieux. Aujourd’hui encore, nous te demandons de « sortir » sur les chemins des hommes, de marcher à nos côtés, de nous tenir par la main pour que nous soyons tes bras et ta parole auprès de nos frères.

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