lundi 5 décembre 2011

Elle conçut

Et il arriva lorsque furent accomplis les jours de son service, il repartit vers sa maison. Après ces jours, Elisabeth, son épouse conçut, et elle se cacha cinq mois disant : « Ainsi le Seigneur a fait pour moi au jour où il a jeté les yeux sur moi pour enlever mon opprobre parmi les hommes. »
   Luc 1, 23-25

Viens Esprit de Jésus creuse en nous le désir de toi, le désir d’accueillir la vie que tu veux nous donner.
Viens Esprit de Jésus sois en nous source d’amour.

Et il arriva lorsque furent accomplis les jours de son service…
L’événement qui est venu bouleverser la vie de Zacharie ne l’a pas empêché d’accomplir son service liturgique au temple. Il a achevé sa semaine de service.

Il repartit vers sa maison.
Il rentre, muet ! Il rentre emportant ainsi avec lui le signe donné par le Seigneur : il sera muet jusqu’au jour de l’accomplissement de la promesse.

Après ces jours, Elisabeth, son épouse conçut
Le Seigneur a promis, il n’est pas en retard pour accomplir sa promesse. Zacharie est rentré, Elisabeth conçoit.

Et elle se cacha cinq mois
Pourquoi se cache-t-elle ? Peur d’annoncer une grossesse qui s’avérerait fausse ? Peur de croire à cette joie qui leur est faite ? Partage du mutisme de son mari ? Méditation silencieuse de ce qui lui est donné de vivre après tant d’années d’attente stérile ?

Se disant : « Ainsi le Seigneur a fait pour moi au jour où il a jeté les yeux sur moi pour enlever mon opprobre parmi les hommes ».
Elisabeth lit dans sa grossesse un don de Dieu, une attention du Dieu sauveur, libérateur, qui enlève son opprobre. En Gn 30, 23 Rachel disait de même. Elisabeth se vit sous le regard bienveillant de Dieu. Ces mois de silence sont aussi ceux de son action de grâce, de son émerveillement, de sa collaboration à l’œuvre de Dieu.
Zacharie a-t-il pu lui partager son expérience au Temple ? Nous voyons ce couple porter l’attente de l’enfant, silencieusement. Dans l’action de grâce pour l’œuvre de Dieu, qui leur permet de mettre au monde un fils.

Seigneur, je te bénis pour toutes les longues attentes que tu exauces. Je te bénis pour les maternités inespérées qui illuminent tant de vies. Quelle vie fais-tu naître en nous aujourd’hui ? Quelle fécondité accordes-tu à nos vies ?  Au cœur du silence de notre quotidien, donne-nous de collaborer à ton œuvre de salut.

Aujourd’hui je veux te rendre grâce pour tous les germes de vie que tu confies à la terre de notre humanité.

2 commentaires:

Rosy a dit…

"elle se cacha durant cinq mois". Voilà qui n’a pas dû être aisé, dans ce village de la montagne de Judée !
Elle ne voulait plus voir personne. Elle n’était donc pas fière ? Pas heureuse ? Peut-être l’était-elle trop ! Elle devait se sentir si petite pour une si grande chose…
Le Seigneur avait rayé d’un trait ce qui faisait sa honte aux yeux des hommes.
Il lui fallait prendre le temps, le temps d’apprivoiser l’impossible, le temps de rendre grâce pour l’inespéré.
Et, pour l’évangéliste, fallait-il aussi sans doute laisser à l’ange le privilège des grandes nouvelles ? Car, c’est dès le 6e mois que Gabriel reviendra, en Galilée cette fois, pour faire part (aussi) de la prochaine maternité d’Elisabeth !
Le peuple attend son Messie depuis des siècles, Elisabeth et Zacharie attendent de concevoir un enfant depuis des dizaines d’années, Elisabeth attend des mois avant de faire connaître son bonheur… Seigneur, donne-moi d’être en harmonie avec « le temps de Dieu », de partager ta patience, spécialement en ce temps d'Avent, temps de la longue attente.

Raymond a dit…

Notre avancée dans la vie n'est pas toujours aussi stérile qu'on puisse l'imaginer! Evidemment, ce qui arrive à Elisabeth ne peut bien mal de m'arriver mais je me réjouis du sourire qui m'habite et qui me permet de m'épanouir dès le moment où je le vois.

"Elisabeth conçut et elle se cacha cinq mois..."
Je ne sais pas pourquoi elle se cache mais je comprends qu'elle puisse vraiment avoir envie de le cajoler son petit, vivre en grande intimité avec lui, le nourrir, lui parler,le protéger... "une espèce de méditation spiralée qui se laisse creuser par la vie, une prière silencieuse et détendue ou l'autre peut venir se poser. Comment se mettre au diapason de ce qui nous dépasse ?... vous ne trouverez aucune recette mais du silence." (Frank Andriat)
Ah, ce silence... Et si c'était simplement ce besoin de silence qui parle à suffisance!