Luc 1, 28-29
Viens Esprit de Dieu, viens
à notre rencontre
Viens Esprit de lumière et
de paix, viens déposer en nous la joie du salut
La coïncidence est belle, aujourd’hui, fête de l’Immaculée Conception
de Marie, nous lisons cet Evangile de l’Annonciation à l’Eucharistie.
Etant entré auprès d’elle…
Lorsque l’ange est apparu à Zacharie, c’était au temple. C’est Zacharie
qui est allé à la rencontre en entrant dans le sanctuaire. Ici, l’ange, vient
de la part du Seigneur, à la rencontre de Marie, en sa demeure, en sa cité.
Tout le mystère de l’Avent est dans cette venue : il vient habiter parmi
nous, comme le dira Jean : il a planté sa tente parmi nous (Jn 1).
Il dit : Réjouis-toi,
On peut bien entendu lire cela comme un simple « salut ». A
l’époque les grecs se saluaient ainsi. Mais dans le contexte de l’attente
messianique, nous pouvons entendre aussi tout l’appel à la joie du salut :
les invitations répétées des prophètes que nous entendons plus particulièrement
en ce temps d’Avent. Je relis Sophonie 3, 14 sv : Pousse des cris de joie, fille de Sion, une clameur d’allégresse,
Israël. Réjouis-toi, exulte de tout ton cœur, fille de Jérusalem. Le Seigneur a
levé sa sentence qui pesait sur toi, il a détourné ton ennemi. Le Seigneur est
roi d’Israël au milieu de toi… On pourrait relire de même Zacharie
2,14 : Chante, réjouis-toi, fille de
Sion, car voici que je viens pour demeurer au milieu de toi…
Comblée de grâce
La grâce est un don de Dieu, un don gratuit… Nous sommes dans un autre
registre qu’avec la venue de l’ange auprès de Zacharie, dont Luc avait pris
soin de dire que lui et son épouse Elisabeth marchait dans la voie des
commandements et des préceptes du Seigneur. Saint Jean avait noté cette
différence qualitative que comporte l’incarnation : La loi fut donnée par
Moïse, la grâce et la vérité sont venues par Jésus Christ (Jn 1, 17).
Le Seigneur est avec toi
Quel plus beau cadeau ! Quelle plus belle grâce pourrait être
faite que cette présence de Dieu ! Il est
avec toi. Non, il a été, ou il sera ! Mais il est maintenant avec toi, et
cette présence semble devoir durer !
Or sur cette parole, elle
fut très troublée et se demandait ce que pouvait signifier cette salutation.
C’est à la vue de l’ange que Zacharie fut troublé, sans même que l’ange
ne le salue. Ici, l’ange salue Marie, et c’est à cette parole qu’elle est
troublée, se demande ce que signifie une telle salutation. Elle ne semble pas
troublée de l’entrée de l’ange, mais bien de la salutation ; vivait-elle
en une telle présence de Dieu, que la venue de Gabriel ne la surprend pas outre
mesure ? Sans doute, fille d’Israël, a-t-elle en mémoire l’histoire de son peuple, l’histoire sainte. Alors, elle peut effectivement être troublée. Car ce genre de salutation annonce une mission. Le Seigneur a promis sa présence à Moïse, à Josué, au peuple en sa traversée dans le désert, à Gédéon, aux prophètes…
Ce doit être inquiétant pour cette toute jeune femme… qu’est-ce qui l’attend ?
Seigneur, je regarde Marie recevant l’ange, entendant la salutation.
Et il se fait un grand silence !
1 commentaire:
L'annonciation
Ce qui est arrivé à Marie est un évènement qui n'est pas à portée de langage humain.
Comment Dieu naît-Il?
Comment Dieu vient-Il au-dedans de nous?
Y-a-t-il un ange qui est venu, ou qui vient, me visiter?
Mystère !
Quand cela arrive, c'est un évènement qui surprend.
Marie sait ce que c'est un regard qui aime. Elle est fiancée à Joseph et elle est amoureuse.
Elle connaît donc ce mystère de l'amour, ce qui naît par mode d'imprégnation intime.
L'ange qui "entre chez Marie" c'est bien aussi une expérience d'intimité. La surprise de Marie, c'est de sentir ce qui surgit au-dedans d'elle, mais avant d'exprimer sa joie, elle est troublée.
"Le Seigneur est avec toi"
Elle n'est pas seule, mais remplie de la Présence.
Seigneur, j'accueille aujourd'hui ce trouble de Marie comme un espace d'inquiétude naturel, une surprise dans l'inattendu.
Tu m'apprends à accueillir humblement.
"Jeune femme de Nazareth, toi qui tient tout par le coeur, tu as cru en l'inconcevable, ta beauté a ravi le Ciel..."(La Roche d'Or)
Raymond
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