vendredi 31 octobre 2025

Liturgie de la Parole 30e vendredi TO-I

Lectures : Romains 9,1-5 ; Psaume 147 ; Luc 14,1-6

Méditation 

L’Évangile de ce jour est empli de détails intéressants. Je vous en partage quelques uns. Luc nous campe le décor : Jésus est entré pour y prendre son repas chez un chef des pharisiens et ceux-ci l’observaient. Il est entouré principalement de pharisiens. Ils l’épient, le surveillent ou l’observent selon les traductions.
Rien ne dit que ce soit avec malveillance. Nous ne savons pas. Peut-être simplement sont-ils dans l’attente de ce que va dire ou faire ce rabbi hors norme.

Parmi eux, il y a un homme atteint d’hydropisie, c’est-à-dire d’œdème plus ou moins important, probablement d’origine cardiaque. Cet homme ne doit pas se sentir bien ! Il ne demande rien et ne dit rien dans toute la scène.
Jésus le remarque et prend l’initiative : est-il permis, oui ou non de faire une guérison le jour du sabbat ? (littéralement de soigner ou non) or soigner prend du temps, ce n’est pas fait par un coup de baguette magique. Il a déjà eu des ennuis à ce sujet ! (voir Luc 6,9 à propos de l’homme à la main desséchée où Jésus pose presque la même question dans la synagogue et lundi avec la femme courbée depuis 18 ans Luc 13,10-17). Eux aussi, l’homme à la main desséchée et la femme courbée ne demandent rien : Jésus, comme le Père, voit et sait ce dont ils ont besoin. (voir Luc 12,28-30 et Matthieu 6, 31-33). Il serait intéressant de chercher s’il y a d’autres cas où Jésus guérit, soigne, sans que la personne ou son entourage l’aie demandé.

Le repos du sabbat est présenté dans l’Exode en lien avec le repos de Dieu le 7ème jour de la création (Exode 20,11). Mais le Deutéronome lui donne une autre dimension : la libération de l’esclavage d’Égypte (voir Deutéronome 5,15). Une guérison, un soin, est une forme de libération.
Dans les deux passages d’évangile - au chapitre 6 et ici- les personnes présentes ne répondent pas à la question de Jésus. D’ailleurs en se plaçant à ce niveau, Jésus oriente le regard vers la priorité : le bien de la personne.

Jésus agit en trois temps pour libérer cet homme : il tient le malade, le guérit et le laisse aller.
Il le tient, il le saisit : c’est comme s’il prenait à bras le corps le malade et sa maladie. C’est un signe de sa proximité avec ceux qui souffrent.  Il a pris sur lui nos souffrances, il a porté nos maladies  écrit Matthieu (Mt 8,17 citant Isaïe 53,4)
Il le guérit sans faire un autre geste ni dire un mot, simplement par son contact vivifiant.
Puis il le laisse aller comme souvent après une guérison, Jésus laisse la personne poursuivre son chemin. Il ne guérit pas pour attirer à lui, ni pour mettre la main sur les personnes, mais par sollicitude, miséricorde, envers ceux qui souffrent. Il fait un signe, mais un signe qui laisse à chacun la liberté de l’accueillir ou non. De cheminer avec lui ou non.
Enfin il explique le pourquoi de son geste : « Si l’un de vous a un fils ou un bœuf qui tombe dans un puits, ne va-t-il pas aussitôt l’en retirer, même le jour du sabbat ? » 
Un fils qui tombe dans un puits, il est évident que tout le monde se précipite pour l’en retirer, il a urgence de vie ou de mort.
Cet homme guérit est un fils, fils du Père. Il n’était pas tombé dans un puits, mais son corps rempli d’œdème étouffait. L’eau l’envahissait.
Le bœuf est l’animal du gros travail (labour) et aussi l’animal le plus gros pour les sacrifices (voir Élisée en 1Rois 19,21). C’est dire son prix. Lui aussi on va chercher à tout faire pour le retirer du puits et ce ne sera pas une mince affaire !
Devant ces arguments ceux qui guettaient Jésus sont incapables de trouver une réponse : vu sous cet angle, Jésus ne pouvait faire autrement que de guérir, de soigner cet homme même un jour de sabbat. La personne a la première place dans son cœur et dans ses actes. Il est bon parfois de ne pas savoir trouver de réponse à une question, cela invite à se laisser interpeler et à intérioriser.

Pour nous aujourd’hui ?
Jésus, le Père, savent ce dont nous avons besoin. Si quelque chose nous étouffe, ne craignons pas, allons vers Jésus, laissons-nous saisir, soigner, libérer par lui. Cela prend du temps. Jésus nous laisse aller notre chemin et nous y accompagne. Son action en nous continue au fur et à mesure du chemin.


Introduction au Notre Père

Soignés, délivrés et accompagnés sur notre chemin de vie par Jésus, nous pouvons chanter la prière des enfants du Père

sr Marie-Christine le 31 octobre 25


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