mardi 28 octobre 2025

Liturgie de la Parole 28 octobre fête des saints Simon et Jude.

Lectures : Éphésiens 2,19-22 ;Psaume 18 ; Luc 6,12-19

Résonances 

Nous fêtons aujourd’hui les saints Simon le Zélote et Jude (appelé aussi Thaddée). Deux apôtres : l’occasion de méditer sur le mystère de l’Église.
Dans la lettre aux Éphésiens, Paul s’adresse à des chrétiens d’origine non-juive et il médite longuement sur le fait que l’Église est comme un grand corps dont le Christ est la tête, ou comme un édifice, un temple spirituel, dont le Christ est la pierre angulaire. L’Église est une réalité nouvelle, postpascale. Aujourd’hui, quand nous parlons de l’Église, nous pensons à une institution assez bien organisée et pyramidale, où s’exercent des tensions, des jeux de pouvoir. 
Récemment, l’Église de Belgique a publié son rapport annuel. Chaque année, la conférence épiscopale me demande de leur envoyer les statistiques des nuitées dans notre maison d’accueil. Au JT, on n’a retenu que trois choses de ce rapport, que l’on présentait comme un « bilan de santé » : la baisse du nombre des baptêmes, la baisse du nombre des mariages, et la fait qu’il y a seulement un tiers des funérailles qui sont célébrées à l’Église. « Plus que », ou « encore » ? Ce genre de statistiques est peut-être utile, mais contribue à donner de l’Église l’image d’une institution, et d’une institution fragile, en voie d’extinction.
Il est bon de se remettre à la place de Paul et de ses contemporains, de regarder l’Église « en train de se faire » et de s’émerveiller de cette réalité qui est – en définitive – don de Dieu.
Plus haut, la lettre commençait par une description émerveillée du mystère du Christ, dans lequel les nouveaux convertis se sont engagés. La puissance incomparable de la Résurrection. Le Christ établi par Dieu au-dessus de tout, plus haut que tout. « Il a fait de lui la tête de l’Église qui est son corps, et l’Église, c’est l’accomplissement total du Christ, lui que Dieu comble totalement de sa plénitude » (Ep 1,23). Littéralement : l’Église est le plérome du Christ. 
Je ne sais pas si aujourd’hui on en a bien conscience…
Car c’est un peu comme si Paul disait : nous tous, en tant que membres de ce corps du Christ, nous avons une responsabilité à la fois individuelle et collective vis-à-vis de ce corps. Notre vie spirituelle, notre propre croissance dans la foi contribue à faire vivre ce corps auquel nous appartenons. L’Église n’est pas extérieure à nous, comme quelque chose que nous pourrions observer sans nous mouiller. Nous ne sommes plus des étrangers ni des gens de passage : nous sommes concitoyens des saints, membres de la famille de Dieu.
Et ce corps, cet édifice, cette Église, a pour pierre angulaire le Christ, bien sûr. Mais Paul ajoute qu’elle a pour fondations les apôtres et les prophètes.
Luc nous donne la liste des Douze. Les apôtres ne sont pas des anonymes. Aux yeux de Dieu, personne n’est anonyme. Le jour de la Toussaint, nous rendrons grâce à Dieu pour cette foule immense. Nous chanterons la litanie des saints anonymes… ou plutôt des saints « qui n’ont pas trouvé place dans nos calendriers », des « saints de la porte d’à côté » (comme dirait le pape François). Mais ils ont trouvé place dans le cœur de Dieu. Et nous aussi, nous avons notre place, unique et choisie, dans le grand corps du Christ qui est l’Église. 
Prions l’Esprit pour qu’il nous aide à collaborer à ce rêve de Dieu : un royaume de justice et de paix où chacun trouve sa juste place !

Sœur Marie-Raphaël le 28 octobre 25


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