Liturgie de la Parole 29e mercredi TO-I
Veillez… (Luc 12, 39-48)
Lectures : Romains 6,12-18 ; Psaume 123 ; Luc 12,39-48
Méditation
Dieu ne prévient pas.
Il ne frappe pas.
Il n’entre pas par la porte prévue.
Il entre là… où nous pensions être tranquilles.
La surprise, c’est que le Royaume ne s’annonce pas :
il surgit.
Il ne s’impose pas par la force,
mais par une brèche, un décalage,
un instant de lucidité.
On croyait qu’il fallait attendre Dieu…
et l’on découvre qu’il est déjà là,
dans l’instant qu’on ne regardait pas.
Le maître qui s’absente,
c’est peut-être l’image la plus vertigineuse.
On pourrait y lire une menace — “gare au retour !” —,
mais la vraie surprise,
c’est la confiance.
La responsabilité confiée.
Il laisse sa maison entre nos mains.
Dieu n’occupe pas la place pour tout faire lui-même.
Il se retire pour que notre liberté se déploie.
C’est un Dieu qui s’efface,
pour que nous devenions responsables.
Et c’est cette confiance-là qui nous cueille :
plus redoutable encore que la peur du châtiment.
Dans cette parabole, Jésus ne parle pas de miracles,
ni de révélations.
Il parle de serviteurs.
De tâches quotidiennes.
D’une lampe allumée.
Le Royaume se joue dans la banalité de la veille,
dans le soin apporté aux autres,
dans ce qui semble sans importance.
Là où nous cherchons des signes grandioses,
il nous surprend dans la fidélité toute simple.
Ce maître “qui tarde”,
c’est l’expérience de tous les croyants :
Dieu semble parfois lointain, silencieux…
Mais c’est dans ce silence qu’il travaille en nous.
Le paradoxe,
c’est que l’absence apparente devient le lieu de la rencontre.
Nous croyions attendre quelqu’un du dehors…
et c’est en nous qu’il se manifeste,
dans cette vigilance intérieure
qui guette un signe et découvre une Présence.
« À qui l’on a demandé beaucoup,
on demandera beaucoup ;
à qui l’on a beaucoup confié,
on en réclamera davantage. »
Le donné ne pèse pas comme une dette :
il ouvre à une responsabilité adulte, aimante.
C’est la logique même de la grâce :
plus elle se dépose,
plus elle cherche à circuler.
Alors, veiller,
ce n’est pas craindre le retour du maître,
mais demeurer éveillé à la confiance qui nous est faite.
Car c’est la conscience d’être aimé
qui rend vraiment vigilant.
Isabelle le 22 octobre 25
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