Liturgie de la Parole 29e jeudi TO-I
Lectures : Romains 6,19-23 ; Psaume 1 ; Luc 12,49-53
Introduction
Les lectures de ce jour nous parlent d’un baptême. En effet, nous poursuivons la lecture continue de la lettre aux Romains, et nous sommes dans le chapitre 6 qui parle du baptême, de la vie baptismale, comme d’un combat. Jésus aussi, dans l’évangile, parle de son baptême, du baptême de feu qu’il doit recevoir et et dont il dit qu’il lui coûte de l’attendre... Accueillons ces paroles comme une invitation à approfondir notre baptême.
Commentaire des lectures
Les lectures de ce jour nous ont donné la suite du chapitre 6 de la lettre aux Romains : nous sommes dans du « pur saint Paul »... Une pensée complexe, qui aime les paradoxes, mais pas pour le plaisir de faire des paradoxes : bien plutôt pour montrer comment la vie chrétienne comporte une dimension paradoxale essentielle, à l’image de la croix du Christ.
Ici, dans le chapitre consacré à la « vie baptismale », Paul joue avec les mots esclave et libre, esclave et serviteur, obéissance et péché, Loi et grâce. « Libérés du péché, vous êtes devenus esclaves de la justice » (dernière phrase de la lecture d’hier).
Paul joue du paradoxe en opposant les extrêmes. Nous sommes « esclaves » de celui à qui nous obéissons (nous disait-il hier) : si nous choisissons de servir le péché, nous devenons esclaves du péché. Au péché s’oppose l’obéissance à la grâce. La grâce s’oppose à l’esclavage du péché : elle nous en libère. Mais du coup, un autre « esclavage » se présente à nous : « nous devenons esclaves de la justice ». Paul n’a pas peur de la petite provocation qui se trouve dans cette expression. Ce qu’il faut savoir, c’est qu’en grec, comme en hébreu, le même mot signifie tantôt « esclave », tantôt « serviteur » (doulos). En français, nous avons deux mots, l’un négatif, l’autre positif.
Le passage devient alors plus clair : « libérés de l’esclavage du péché, nous sommes devenus serviteurs de la justice ». L’esclave n’est pas libre. Le serviteur est libre. Tous deux font la volonté du maître, mais leur motivation est différente. Passage de la Loi à la Grâce.
Dans le passage d’aujourd’hui, Paul poursuit sa réflexion en nous demandant d’être cohérent. Si nous sommes des serviteurs et non des esclaves, nous ne travaillons pas par contrainte, mais pour un but partagé. Ce but poursuivi, il l’appelle ici la sainteté. Et la sainteté, elle, mène à la vie éternelle. La vie éternelle n’est pas un « salaire », mais un don gratuit. En effet, nous sommes du côté de la Grâce. Un don gratuit, cela signifie que nous ne l’avons pas mérité, c’est tout autre chose qu’une récompense, un salaire. C’est à la fois quelque chose qui nous dépasse et qui nous devance. Pour rester dans la façon de penser de Paul, on pourrait dire : c’est parce que nous avons déjà la grâce que nous pouvons nous mettre au service de la grâce. Mais ce choix n’enlève rien à notre liberté. Il dépend de nous de le rechoisir chaque jour.
Tel est peut-être aussi le sens de la parole de Jésus dans l’évangile de ce jour : « je suis venu apporter un feu sur la terre... ». Non pas la paix, mais le glaive... Parce que choisir de suivre le Christ, c’est refuser toute compromission avec le péché... et cela demande un combat de tous les jours !
Prière de conclusion
Dieu de la liberté et de la grâce, tu nous conduis sur un chemin de sainteté. Béni sois-tu pour ton Fils, Jésus-Christ, et pour le feu qu’il apporte sur la terre, afin de faire émerger la vérité et de multiplier la charité. Garde-nous attentifs et fidèles au service de ta justice, avec la force de ta présence reçue dans la Parole et dans le Pain. Par Jésus...
Sr Marie-Raphaël le 24 octobre 19
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