Je
m'écrie vers toi,
Yahvé,
je
dis : "Toi, mon abri,
ma
part dans la terre des vivants
!
Sois
attentif à mon
cri,
je
suis à bout de force.
Délivre-moi
de mes persécuteurs,
eux sont plus forts que moi
!
Fais
sortir de prison mon
âme,
que
je rende grâce à ton nom
!
Autour
de moi les justes feront
cercle,
à
cause du bien que tu m'as fait."
S'il s'agit
bien d'un cri, davantage que d'une demande, ce cri n'en n'est pas moins une
prière qui sort de lui. Quand la souffrance n'est plus supportable, il
n'est plus possible de contenir sa douleur et c'est tout naturel de l'exprimer
de manière puissante... Ce n'est pas pour autant que l'on soit dénué de toute
espérance !
Il exprime sa détresse - un abandon ? une trahison ? - nul ne
le sait puisque ce n'est pas précisé, mais Celui qui reçoit cette
douloureuse prière sait de quoi il s'agit car "il connaît mon
sentier", dit le psalmiste.
Au moment où
tout semble se dérober sous ses pieds, où il n'a plus personne sur qui compter,
voilà que, conscient de ne pouvoir s'en tirer seul, il met sa foi dans le
Seigneur: "Toi, mon abri, ma part dans la terre des vivants !"
Oui, le Seigneur est son seul abri auprès duquel il est certain de trouver
refuge.
Il est allé
au bout de ce qui était supportable. Maintenant, à bout de souffle,
exténué, il sent aussi ses forces qui l'abandonnent et, dans l'impossibilité de
trouver quelqu'un sur qui compter, il s'appuie sur la seule certitude qui le
tienne en vie. Évoquer l'image de la prison pour attester l'enfermement
de son âme, dit clairement ce qu'il endure et qui est une souffrance
morale. Il demande la libération car, seul, il ne peut rien contre des
persécuteurs bien trop forts pour lui. Au moment où la situation est
désespérée il s'adresse à Dieu de manière impérative : "Délivre-moi...
Fais sortir..." et c'est aussi à cet instant qu’Il retrouve vie à l'idée
d'être libéré de ses oppresseurs et de sa prison, de sorte qu'il puisse rendre
grâce, glorifier le nom du Seigneur, entouré des justes qui crient vers Dieu
toute leur reconnaissance.
Seigneur,
quand rien ne nous est épargné et que les ténèbres prennent le pas sur la
lumière, donne-nous de croire, de vivre de ton amour. Oui, Seigneur, ton amour
est un feu d'artifice, une explosion d'amour qui nous impacte et imprime un
élan toujours neuf.
Au travers de nos détresses, fais de nous des
vivants, des brûlants au feu de ton amour et que, déplacés par le souffle,
nous rayonnions ton amour dans le cœur de nos frères.
Seigneur, tu
es mon roc, mon espérance, ma planche de salut.
RB
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