Et connaissez que le Seigneur a mis à part son fidèle.
Le Seigneur entend quand je crie vers lui.
Frémissez et ne péchez pas,
parlez dans votre cœur, sur votre lit,
et soyez silencieux.
Pause.
Psaume 4, 4-5
Viens Esprit Saint, sois la source qui murmure en nos cœurs assoiffés,
Viens Esprit Saint, attire nous à toi.
Et connaissez que le Seigneur a
mis à part son fidèle.
Connaître, savoir par expérience. Il s’agit de savoir que oui,
vraiment, le Seigneur veille sur ceux qui se confient à lui. Il le met à part,
non point au sens de l’isoler, mais de le distinguer, de discerner en lui un
ami. Le fidèle (hasid en hébreu) est celui qui noue avec son Dieu une relation
d’amitié, de fidélité (hesed en hébreu), celui qui vit dans l’alliance tissée
par le Dieu de miséricorde. Chouraqui traduit hasid par amant !
Accueillir la bienveillance de Dieu à notre égard, et lui répondre,
savoir que cette relation avec Dieu est désirée par Dieu lui-même, il nous
l’offre.
Le Seigneur entend quand je crie
vers lui.
Le psalmiste sait que le Seigneur accueille la prière, il en est
convaincu, au point même qu’avant même de prier, il sait qu’il sera entendu.
Entendu au sens fort, exaucé.
Frémissez et ne péchez pas,
Le sens de ce « frémissez » est discuté. St Paul reprenant ce
verset (Eph 4, 26) le comprend comme, oui, réagissez au mal, oui, la colère
peut monter en vous, mais ne l’exercez pas de manière dévastatrice, ne la
laissez pas répondre au mal par le mal. Les Pères alors ont poursuivi, en
reconnaissant à cette montée de colère une force de réaction qu’il s’agit
d’utiliser pour faire le bien. Que la colère qui monte donne d’être courageux
dans les situations difficiles, mais ne soit point destructrice. Qu’elle ne
l’emporte pas.
D’autres lisent dans ce frémissement, la crainte qui est révérence
devant Dieu, qui craint de le blesser, de mal agir. Le saisissement devant le
mystère de Dieu qui se donne, qui veille sur son ami.
On peut garder tout simplement les deux sens, vivre tantôt l’un, tantôt
l’autre.
parlez dans votre cœur, sur votre
lit,
et soyez silencieux.
Parler en son cœur, méditer,
ruminer la Parole de Dieu, dialoguer avec ce Dieu d’amour. Voilà l’œuvre
qui est confiée au fidèle tandis qu’il va s’abandonner au sommeil de la nuit.
Le fidèle vit ainsi jour et nuit en présence de son Dieu. Il le prie. Mais sa
prière n’est pas bavardage intempestif. Il parle en son cœur, et demeure
silencieux. La prière est ouverte sur la contemplation, qui laisse dans le
silence de l’émerveillement.
Pause.
Qui s’étonnera dès lors de retrouver à nouveau une pause à cet endroit
du psaume ? le psalmiste saisi par l’amour du Dieu qui le met à part, qui
le choisit, le dit précieux à ses yeux, ne peut que contempler émerveillé,
silencieux.
Seigneur, tu es mon Dieu, tu me dis et redis ton amour. Apprends-moi en
tout temps à vivre en ta présence, à remettre encore et toujours ma vie entre
tes mains. Donne-moi de marcher en ta présence. Mets en mon cœur la prière que
tu aimes. Tisse en moi le silence adorant.
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