mercredi 11 novembre 2015

un jardin de bénédiction



Amis et compagnons, c’est à propos qu’ils se retrouvent, mais plus encore la femme avec son mari. Frères et protecteurs sont utiles aux mauvais jours, mais plus encore l’aumône qui délivre. L’or et l’argent affermissent la démarche, mais on apprécie plus encore un bon conseil. La richesse et la force donnent un cœur confiant, mais plus encore, la crainte du Seigneur. Avec la crainte du Seigneur, rien ne manque ; avec elle, nul besoin de chercher secours. La crainte du Seigneur est un jardin de bénédiction, plus que toute gloire elle protège.
Ben Sira 40, 23-27 (traduction liturgique

Viens Esprit de Jésus, viens illuminer mon cœur par la Parole
Viens Esprit de Jésus, habite mon cœur de ta présence.

Amis et compagnons, c’est à propos qu’ils se retrouvent, mais plus encore la femme avec son mari.
Ben Sira continue sa réflexion avec toujours cette même structure d’écriture ; deux choses sont bonnes, une troisième leur est meilleure. Pour ce verset, Ben Sira rappelle le bienfait de l’amitié, du compagnonnage,  rencontres de grâce. Puis il note la supériorité du couple.

Frères et protecteurs sont utiles aux mauvais jours, mais plus encore l’aumône qui délivre.
Autre rencontre : celle que l’on fait dans la détresse. Des frères, des protecteurs sont alors bienfaisants. Mais nous savons combien une aide peut être écrasante, étouffer… Ben Sira marque alors le bienfait d’une aide qui délivre, d’une aumône qui libère. Dans la relation d’aide, nous le savons, on peut rendre la personne aidée dépendante, redevable… mais la délicatesse de l’aide est d’être libérante pour la personne aidée !

L’or et l’argent affermissent la démarche, mais on apprécie plus encore un bon conseil.
Ben Sira ne nie pas le bienfait des possessions… or et argent rendent plus aisée la vie, rendent plus facile le chemin. Mais nous savons aussi le risque de devenir captif de ses biens, et d’être paralysé, prisonnier des biens. Le bon conseil lui n’emprisonne pas, il libère, il montre un chemin, sans y contraindre.

La richesse et la force donnent un cœur confiant, mais plus encore, la crainte du Seigneur.
En quoi faire confiance ? bien sûr le quotidien, peut donner confiance, quand tout va bien… mais il est une source de confiance qui leur est supérieure, et valable en tout temps : la crainte du Seigneur. Non point la peur du Seigneur, mais la délicatesse de l’amour qui craint de blesser l’aimé. La relation juste à l’autre qui lui laisse toute sa place, tout en prenant la sienne. La relation juste qui rend grâce que l’autre soit autre, et se réjouit de ce qu’il est sans vouloir le changer, sans vouloir lui dicter sa conduite. La relation de confiance.

Avec la crainte du Seigneur, rien ne manque ; avec elle, nul besoin de chercher secours.
Et Ben Sira de terminer ce passage en appuyant son éloge de la crainte du Seigneur. Elle arrive ainsi comme le sommet de ce poème en trois temps qui avait commencé au verset 18. La crainte du Seigneur est un chemin d’entrée dans le consentement au réel, avec l’assurance de la présence du Seigneur à nos côtés. Elle est attitude de vie, qui donne d’avancer sur le chemin, au jour le jour, de reconnaître les appuis qui sont offerts, sans avoir même à les rechercher fiévreusement.

La crainte du Seigneur est un jardin de bénédiction, plus que toute gloire elle protège.
Un jardin de bénédictions. L’image est belle, elle clôturait déjà le verset 17. Où le bienfait rendu était reconnu jardin de bénédiction. Un jardin : il porte fleurs et fruits. La crainte du Seigneur est féconde, elle produit la bénédiction, elle permet à la bénédiction de porter fruit, d’agir. La bénédiction dans la Bible, n’est pas le résultat d’une parole bonne (bien dire) mais la participation à la création. La participation à la transmission de la vie (cf le premier chapitre de la Genèse).
La crainte du Seigneur, nous situant en juste relation avec le Seigneur, nous permet d’être avec lui co-créateurs.

Seigneur, conduis-moi sur le chemin de la vie. Seigneur, tu es le compagnon de nos routes, tu marches invisible, mais présent, à nos côtés. Fais nous vivre de cette présence, fais nous porter le fruit de bénédiction que tu nous as confié.

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