lundi 7 mai 2012

Réveille-toi

Et s’étant approché, il toucha le cercueil. Les porteurs s’arrêtèrent et il dit : « Jeune homme, à toi je dis : réveille-toi ! » Et le mort s’assit et se mit à parler et il le donna à sa mère.
     Luc 7, 14-15

Viens Esprit de vie, Esprit de résurrection
Viens Esprit touche en nous tout ce qui meurt
Viens Esprit souffle sur nos morts, qu’ils partagent ta vie

Et s’étant approché, il toucha le cercueil.
Luc prend le temps de nous rapporter l’événement.
D’abord Jésus s’est tourné vers la détresse de la mère, l’invitant à l’espérance. « Ne pleure pas », lui a-t-il glissé. On devine le ton : une infinie tendresse. Maintenant, il tourne son regard vers le fils mort. Il regarde avec les yeux de détresse de la femme. Il regarde avec ses yeux de compassion. Il touche le cercueil. La loi rend impur celui qui a contact avec la mort. Jésus ne craint pas ce genre de précepte. Il vient à la rencontre. Il touche. Il s’est laissé toucher, et il touche.

Les porteurs s’arrêtèrent
Ceux qui sont là, pour porter ce fils unique vers sa sépulture s’arrêtent. Quelque chose se passe. Eux qui savent qu’il faut avancer, qu’il ne faut pas allonger la peine… s’arrêtent.

et il dit : « Jeune homme, à toi je dis : réveille-toi ! »
Jésus parle à celui qui est là, mort. La parole de Dieu fait vivre, elle met debout. Il  ne connaît pas son nom, il l’appelle selon ce qu’il voit : « jeune homme » ! Et Jésus confirme que c’est bien à lui qu’il parle : « à toi je dis ».  C’est le dialogue, la présence à l’autre qui donne vie. « Réveille-toi ». Ce verbe les évangélistes et les apôtres l’utiliseront ensuite pour dire la résurrection de Jésus. La mort n’est plus un seuil définitif. Elle est seulement un passage. Réveille-toi. Jésus le rappelle à la vie.

Et le mort s’assit et se mit à parler et il le donna à sa mère.
Le mort s’assit. IL y a de quoi épouvanter tout le monde ! Qui ne serait saisi devant un mort qui s’agite, qui se relève et s’assied. Et voilà qu’il se met à parler. Il entre dans le dialogue entamé par Jésus. Il répond.
Et Jésus le donne à sa mère. Non point pour qu’il retrouve un lien fusionnel ou qu’il soit possession de sa mère. Mais qu’il est restauré en ses relations humaines. Que Jésus ne cherche pas à se l’attacher, mais bien à recréer la communauté humaine à laquelle ce fils avait été arraché par la mort. « Il le donne à sa mère ». Nous trouvons les mêmes mots lorsque Elie ressuscite le fils de la veuve à Sarepta (1 R 17). Mais la comparaison s’arrête là. Elie avait ressuscité le fils de la veuve à force prière. Jésus le fait d’une simple parole adressée directement au mort. Jésus est le Dieu de la vie.

Seigneur, je te contemple donnant vie. Au fil de ce jour donne-moi de te voir suscitant encore et toujours la vie. Au long de ce jour donne-moi d’accueillir cette vie, comme un cadeau reçu de toi, prémices de l’éternité que tu nous prépares.

1 commentaire:

raymond a dit…

"Il toucha le cercueil"
Les porteurs s'arrêtent, ils sont choqués par le geste déplacé de Jésus qui se souille en touchant le cercueil. Ce geste, je me suis vu le faire avec tellement de bienveillance le jour de l'enterrement de Gaëtan!
C'est pourtant essentiel. Nous avons besoin d'être touché! Il faut qu'une Lumière me touche!

"Jeune homme, à toi je dis : réveille-toi"
Etre réveillé par le Vivant! autant pour la maman que pour son fils. je me sens concerné au premier plan. Le lien commence à exister autrement, il se met en place et je dois en prendre soin. C'est un lien nouveau qui germe, sans comprendre, mais ça pousse. Il y a un rite de séparation qui est accompli pour ne pas aller dans la confusion entre le monde des morts et celui des vivants.

"Et le mort s'assit et se mit à parler et il le donna à sa mère."
Il est encore appelé mort, mais le processus est en route! Le lien reprend vie : "il commença à parler" et non pas, il recommença à parler. C'est comme s'il n'avait jamais pu parler.
Avant de se mettre debout, et sans doute de témoigner, il s'assit. Il a trouvé son assise. Ca me semble tellement important de connaître sa Source, son roc et de s'y fier. Quand nous sommes assis dans le Christ il n'y a plus de problème pour parler. Jésus, c'est lui qui permet cette relation, il permet que l'on soit donné l'un à l'autre.
Quand on est visité de cette manière, alors on témoigne, on ne peut pas se taire ou dire n'importe quoi. "Il commença à parler"!
Quel est mon souffle? Ce qui importe, ce n'est pas les mots que je dis, mais comment je les dis. Le langage de la proximité n'est pas une idéologie, une religion à faire passer. Pas du tout, ce n'est pas de cet ordre là. C'est le langage du coeur. Le Christ est une personne à qui je m'adresse et son souffle est le bonheur de mon coeur. Accueillir, offrir et recevoir un espace intérieur qui donne à Dieu de creuser en nous disponibilité et élan. Je prie pour recevoir cette force d'aimer, parce que j'en ai besoin mais aussi pour que l'élan reçu ait la capacité de durer. C'est donc bien vrai, il y a un Amour qui tient, même au-delà de toutes les difficultés de la vie.

"Et il le donna à sa mère"
De nouveau, je ne lis pas il le rendit, mais bien "il le donna". C'est bien un nouveau départ. Elle ne récupère pas ce qu'on lui avait pris mais c'est une relation toute neuve. Un lien difficile à imaginer mais cela ne veut pas dire qu'il n'existe pas ou qu'il n'existera pas.
C'est donc bien de Jésus, du Vivant qu'elle reçoit son fils. Un cadeau imprévisible, immérité, de l'ordre du don. C'est gratuit. Il se met en place tout seul sans qu'il y ait un effort à faire.
Le temps de la rencontre! Quand vient ce temps, je ne peux plus me contenter de mots mais une manière de vivre qui est l'expression d'une Vie.
Je suis touché par ce que Jésus fait, par ce qu'il nous livre de sa vie. Est-ce que j'ai au-dedans de moi cette reconnaissance pour cette vie que je reçois de lui?
S'il n'y a pas un "vivre avec" qu'elle force à ma parole?