Luc 7, 11-13
Viens Esprit de vie
Viens Esprit de compassionViens Esprit de communion
Puis il arriva, dans la
suite, qu’il se rendit dans une ville appelée Naïn, et faisaient route avec lui
ses disciples et une foule nombreuse.
Naïm : ce nom signifie « aimable ». C’est une petite
cité au sud du mont Tabor. Jésus est entouré : des disciples, et une foule
nombreuse. Il est accompagné, par ceux qui reconnaissent en lui un rabbi, un
maître de vie, par quelques curieux aussi sans doute, qui ont entendu parler de
lui et veulent le voir à l’œuvre. Jésus est en chemin, vers la ville.
Lorsqu’il s’approcha de la porte de la ville,
voici qu’était porté en terre, étant mort, l’unique fils de sa mère, et
celle-ci était veuve et une foule suffisante était avec elle.
Voici un autre cortège, qui, lui, sort de la ville. Un cortège funèbre.
Un fils unique est mort, et la foule accompagne la mère veuve, pour porter en
terre le défunt. Un fils unique, d’une femme veuve… les malheurs semblent s’accumuler
autour de cette femme. Et les deux groupes se rencontrent à la porte de la ville. Un cortège de mort, un cortège de vie. Jésus qui vient de sauver de la mort l’esclave d’un centurion romain, le voici devant un enfant unique, d’une veuve.
Et l’ayant vue, le Seigneur fut pris aux
entrailles pour elle et lui dit : Ne pleure pas !
Jésus est saisi
par la détresse de la mère. Il est pris aux entrailles. Tout son être est remué
par cette situation. Luc ici, parle de Jésus en l’appelant « le Seigneur »,
en ce moment où Jésus est bouleversé en ses entrailles, face à la détresse de
cette veuve, Luc semble nous dire, à travers lui, c’est bien Dieu qui est ainsi
remué. Jésus est bien Dieu, et c’est Dieu qui est profondément touché. Et son premier mouvement est une parole : ne pleure pas ! Jésus est la Parole du Père, la parole qui accomplit ce qu’elle dit. « Ne pleure pas ». On a envie de lui dire, comment peux-tu demander à une mère de ne pas pleurer son enfant, son unique ? Mais lui sait qu’il va vers la vie. Bouleversé il prend sur lui la détresse de la femme, il est dans la compassion, de tout son être. Et il apporte le réconfort, la vie,…
Seigneur, tu
viens nous rejoindre, tu viens partager nos vies, nos peines et nos joies.
Seigneur, tu marches sur nos routes humaines, et tu les traverses de ton amour.
Donne-nous de
t’accueillir en nos existences, de nous ouvrir pleinement à ton amour sauveur.
1 commentaire:
Avec la veuve de Naïn jésus est confronté à la mort. Jusqu'ici il était question de guérison mais voilà, il affronte les mêmes combats que nous, les mêmes épreuves.
"Puis il arriva, dans la suite..."
Les évènements de la vie surviennent sans que nous ayons prise sur eux!
"et faisaient route avec Lui..."
C'est une expression familière que nous employons souvent et que nous retrouvons régulièrement dans les textes des Evangiles. C'est de l'ordre de la vie que de faire route, de cheminer.
Comme le dit (?) le chemin n'existe pas, le chemin c'est en marchant...seul ou dans les pas d'un autre.
"Voici qu'était porté en terre, étant mort, l'unique fils de sa mère qui était veuve..."
On emportait un mort, cela dit tout. Quand on est entraîné dans la mort par un enfant qu'on a perdu, serait-il possible que, moi aussi, je puisse m'y noyer dans cette mort? Selon ton commentaire Thérèse-Marie, comment est-ce que je vais faire pour être dans le cortège de la vie plutôt que celui de la mort?
Comme elle était veuve, le drame qui arrive est d'autant plus terrible, qu'en perdant son fils unique, elle perd en quelque sorte celui qui allait pouvoir l'aider moralement, physiquement, financièrement, psychologiquement...Ce drame social s'ajoute à la douleur de la séparation.
"...une foule nombreuse" était avec elle. Cette femme est très entourée. Sans doute est-ce le fait qu'il s'agit de la mort d'un enfant, d'un jeune qui fait que, tous se sentent plus concerné, questionné par la part d'injustice et d'absurde que révèle la mort d'un jeune.
"Le Seigneur fut pris aux entrailles pour elle"
Jésus n'échappe pas à la douleur, aux souffrances des hommes et des femmes. Etre pris aux entrailles, c'est aller jusqu'au fond de la perte pour permettre d'accueillir la vie autrement, de re-susciter la vie. Les entrailles, c'est le lieu de la Rencontre et c'est "être avec", non pas pour éprouver de la pitié, mais être concerné par ce qui se passe, compatir.
Se mettre en quelque sorte à la place de, intégrer la douleur de celle qui souffre.
"Ne pleure pas"
C'est bien normal que cette femme pleure! C'est important et bénéfique de dire, exprimer ce qui fait mal quand je peux me sentir accueilli et écouté dans ma douleur. Heureux ceux qui pleurent, car c'est bien vrai que les larmes sont une bénédiction pour celle qui pleure comme pour celui qui les accueille.
La mort d'un fils, le sien, le mien, nous place devant un choix:
Est-ce que je vais me laisser entraîner par la mort et maudire la vie ou est-ce que je vais reprendre pied dans la vie, une vie qui ne nie pas la douleur, une vie qui me crucifie tout en voulant garder la possibilité d'en dire du bien un jour?
C'est sans doute cela que Jésus exprime à cette femme en lui disant "ne pleure pas, je sais qu'il y a en toi ce choix de vie, je t'en sais capable même si cela peut prendre beaucoup de temps.
Choisir la vie, c'est aujourd'hui, demain, faire du bien autour de soi, à ses enfants, petits-enfants, pour les remettre eux aussi dans le courant de la vie. Sans cela, ils peuvent rester otage de notre deuil.
Au début, je reconnais que c'est un choix de survie. Accepter de boire, de manger...puis vient le choix de laisser partir son enfant, mon enfant. Cela se fait par petits pas, et le lien renaît.
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