jeudi 29 mars 2018

D'un même pas

Ps 54
13 Si l'insulte me venait d'un ennemi,
je pourrais l'endurer ;
si mon rival s'élevait contre moi,
je pourrais me dérober.
14 Mais toi, un homme de mon rang,
mon familier, mon intime !
15 Que notre entente était bonne,
quand nous allions d'un même
pas dans la maison de Dieu !
16 Que la mort les surprenne,
qu'ils descendent vivants dans l'abîme,
car le mal habite leurs demeures,
il est au milieu d'eux.

Viens Esprit Saint, viens répandre ta parole en nos cœurs, qu’elle les éclaire et les fortifie.

Si l'insulte me venait d'un ennemi, je pourrais l'endurer : voilà qui n’est pas certain, vu les plaintes montées précédemment de la bouche du psalmiste… mais tout est une question de degré ; il faut surtout marquer le contraste avec le sujet étonnant qui va suivre.

si mon rival s'élevait contre moi, je pourrais me dérober : c’est bien ce qu’il a demandé : s’enfuir au plus loin de ses ennemis.

Mais toi, un homme de mon rang, mon familier, mon intime : mais ! Voilà qu’arrive une nuance beaucoup plus originale et assez exceptionnelle dans la bible : la distinction entre la menace des ennemis et la trahison d’un ami. Oui, les auteurs bibliques connaissent bien l’âme humaine. On passe ainsi à un degré de souffrance supérieure, au sommet du sentiment d’abandon. Ce n’est plus la menace physique qui est prépondérante mais bien celle d’être renié par quelqu’un qu’on aimait – ou qu’on aime. La gradation est bien marquée et surtout on est passé au singulier, au personnel : un égal, un familier, un intime…
 
Que notre entente était bonne, quand nous allions d'un même pas dans la maison de Dieu : … un homme avec lequel il y avait un accord profond, avec lequel on allait jusque dans la maison de Dieu, marchant d’une même cadence… A noter que le mot « Ami » n’y est pas, et pourtant nous l’avons entendu résonner à chaque ligne de ces versets. C’est une hymne à l’amitié et à sa beauté fragile.

Que la mort les surprenne, qu'ils descendent vivants dans l'abîme, car le mal habite leurs demeures, il est au milieu d'eux : avec le retour du pluriel, nous voici revenus dans la demeure des ennemis (verset 16), et nous entendons à nouveau le psalmiste souhaiter que disparaissent tous les « mauvais », ennemis ou « amis ».

Seigneur Dieu, toi qui veux voir tous tes enfants réunis, répands ta paix entre nous, fortifie nos amitiés, permets-nous de marcher tous d’un même pas dans ta maison. 

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