mercredi 3 septembre 2014

dans l'assemblée régulière



Vous avez amené ces hommes : ils ne sont coupables ni de sacrilège ni de blasphème envers notre déesse.
Que si Démétrius et les artisans qui sont avec lui ont des griefs contre quelqu'un, il y a des audiences, il y a des proconsuls : qu'ils portent plainte.
Et si vous avez quelque autre affaire à débattre, on la résoudra dans l'assemblée régulière. 
Aussi bien risquons-nous d'être accusés de sédition pour ce qui s'est passé aujourd'hui, vu qu'il n'existe aucun motif qui nous permette de justifier cet attroupement. " Et sur ces mots, il congédia l'assemblée.

Ac 19, 37-40

Viens, Esprit-Saint, révèle-nous la Bonne Nouvelle de ce jour !
Viens, Esprit-Saint, que cette Parole nous révèle les mœurs de ton Royaume !

Les versets précédents nous ont rapporté les deux tentatives pour calmer l’animosité qui régnait au théâtre. Celle du chancelier s’est avérée efficace, lorsqu’il flatta la fierté des Ephésiens, en les appelant « gardiens du temple de la grande Artémis et de sa statue tombée du ciel ». Son intervention se poursuit dans les versets qui vont nous occuper.

"Vous avez amené ces hommes : ils ne sont coupables ni de sacrilège ni de blasphème envers notre déesse."
Le chancelier poursuit ici sa tentative de calmer les esprits et d’apaiser l’inquiétude de Démétrios et des orfèvres concernant l’avenir de leur profession.
En fait, il ne répond pas à l’accusation prononcée par Démétrios au verset 26 : « non seulement à Éphèse, mais dans presque toute l'Asie, ce Paul, par ses raisons, a entraîné à sa suite une foule considérable, en affirmant qu'ils ne sont pas dieux, ceux qui sont sortis de la main des hommes ». Au contraire, il les disculpe à un double titre : ils ne sont ni « pilleurs de temples » (hiérosyloi), ni « blasphémateurs ».
L’honneur du temple, de la statue et de la profession d’orfèvre est donc sauf !


"Que si Démétrius et les artisans qui sont avec lui ont des griefs contre quelqu'un, il y a des audiences, il y a des proconsuls : qu'ils portent plainte.

Et si vous avez quelque autre affaire à débattre, on la résoudra dans l'assemblée régulière."

Et le chancelier de redire la double procédure disponible en cas de litige.
D’une part, les « audiences », c’est-à-dire les tribunaux. D’autre part, la convocation d’une « assemblée régulière », à savoir le rassemblement de la cité, qui est le versant politique.

"Aussi bien risquons-nous d'être accusés de sédition pour ce qui s'est passé aujourd'hui, vu qu'il n'existe aucun motif qui nous permette de justifier cet attroupement. " Et sur ces mots, il congédia l'assemblée."
L’ultime et décisif argument se trouve en ce verset, selon lequel ce rassemblement pourrait leur faire encourir l’accusation de sédition. En effet, la cité grecque est soumise au pouvoir romain : le rassemblement d’un si grand nombre de personnes pourrait susciter la peur ou la suspicion du pouvoir en place… et se solder par des sanctions.
Il s’ensuit que sa parole rencontre l’approbation, puisque le tumulte se calme (20, 1).

Cette foule rassemblée au théâtre pose la question des instances disponibles pour exprimer son avis et entendre celui des autres. Dans nos familles, nos communautés, nos entreprises ou autres lieux professionnels, nous adressons-nous à la personne habilitée à nous entendre ou bien utilisons-nous des voies alternatives ? Mesurons-nous à juste titre les conséquences d’une parole exprimée envers quelqu’un d’inapproprié ?
Comme bénédictine, je me plais à citer la Règle de Benoît qui prescrit au frère ou à la sœur d’adresser ses requêtes « en temps opportun » et une série de compléments illustre qu’il faut aussi le faire de manière opportune… (RB 68).


Seigneur, ton « Verbe s’est fait chair », ta Parole s’est incarnée… Cela nous dit toute l’importance de la parole et de la communication interpersonnelle.
Envoie ton Esprit pour qu’en en reconnaissant la beauté, nous en percevions aussi la responsabilité !
Envoie ton Esprit pour que notre parole ressemble toujours davantage à la tienne ! 
Sr Marie-Jean

1 commentaire:

chemins de fraternité a dit…

Et dans nos classes....
La parole est-elle donnée à ceux qui, à cause de la honte,
sont murés ou violents ?
Ecoutons ce témoignage.
Pour ne plus faire le con,
on doit se sentir écouté
quand on prend la parole, même si on dit une bêtise.
On doit oser parler.
On doit être certain que les autres ne se moqueront pas.
Pour avoir une bonne ambiance en classe,
il faut que chacun soit écouté par tout le monde.