samedi 17 août 2013

Les aromates

Lc 24
1 Le premier jour de la semaine, de grand matin, elles vinrent à la tombe en portant les aromates qu’elles avaient préparés.

Esprit saint, qu’en ta lumière, la Parole de ce jour éclaire notre journée.

Le premier jour de la semaine : cette petite indication de temps plutôt anodine nous transporte en fait d’un coup dans le monde de la chrétienté, dans le temps du Christ ressuscité. Il y a trois versets encore (22, 54), Luc parlait, selon la vision juive, du jour de Préparation et du sabbat. Ici, en parlant du premier jour de la semaine, il désigne notre dimanche, et donc le jour de la Résurrection.

de grand matin : l’indication de temps se précise encore ; l’heure matinale exprime sûrement la hâte des femmes à accomplir leur ultime témoignage d’amour à Jésus. Marc (16,2), qui emploie les mêmes mots, ajoute ce qui peut paraître une redondance mais qui est intéressante : « le soleil s’étant levé » : comment ne pas voir une image du Christ ressuscité en ce soleil levant ?

elles vinrent à la tombe : « elles », ce sont les femmes, pour le moment elles sont anonymes, leur seule désignation, répétée par Luc, est d’être celles qui ont accompagné Jésus depuis la Galilée, depuis donc le tout début. Ce sont les « fidèles ». La venue des femmes avec leurs vases de parfum devait être bien importante aux yeux des évangélistes pour qu’ils en parlent tous les quatre – avec des variantes, certes, mais qui n’enlèvent rien au fait.

La tombe est le seul endroit où elles peuvent retrouver Jésus, même si c’est en son corps gisant. Elles ont bien pris soin (v. 55) de regarder longuement les lieux (assises en face du sépulcre, précisait Matthieu (27,61)

en portant les aromates qu’elles avaient préparés : dès la mise au tombeau, avant que ne commence la soirée du sabbat, elles ont préparé avec soin leurs aromates. Pourtant – nous dit Jean – Joseph et Nicodème ont enseveli le corps selon toutes les règles et même plus : avec cent livres (plus de 30 kg !) de myrrhe et d’aloès. Elle est belle, cette hâte des femmes. Il est émouvant, ce désir de s’empresser auprès du corps et d’en prendre soin autant qu’il est en leur pouvoir. Elle est courageuse, cette démarche vers ce sépulcre clos et gardé. En posant ce geste avec le parfum, c’est à une liturgie du geste et du signe qu’elles se rendent, comme nous le faisons aujourd’hui au travers de l’huile ou du saint chrême.

Seigneur Jésus, c’est en préparant leurs aromates que les femmes te rendent en ce moment leur plus bel hommage. Par amour de toi, elles courent au tombeau. Que nous soyons habités par un tel amour et qu’il inspire nos actes de chaque jour, nous t’en prions.

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