Lc 8
43 Il y avait là une femme qui souffrait d'hémorragie depuis
douze ans ; elle avait dépensé tout son avoir en médecins, et aucun n'avait pu
la guérir. 44 Elle s'approcha par-derrière, toucha la frange de son
vêtement et, à l'instant même, son hémorragie s'arrêta. 45 Jésus
demanda : « Qui est celui qui m'a touché ? » Comme tous s'en défendaient,
Pierre dit : « Maître, ce sont les gens qui te serrent et te pressent. » 46
Mais Jésus dit : « Quelqu'un m'a touché ; j'ai bien senti qu'une force était
sortie de moi. »
Esprit de
miséricorde, que la contemplation de Jésus attentif à tous transforme nos
cœurs.
Il y avait là une
femme qui souffrait d'hémorragie depuis douze ans : une femme souffre…
de maladie mais aussi d’exclusion : puisqu’elle souffre d’un écoulement de
sang, elle est impure, et Luc ajoute de nouveau une notion de longue durée…
depuis 12 ans…
elle avait dépensé
tout son avoir en médecins, et aucun n'avait pu la guérir : nul homme
ne peut guérir cette maladie, ses visites chez les médecins ont seulement
abouti à la ruiner, un malheur de plus pour elle…
Elle s'approcha
par-derrière : il lui est interdit de se mêler à une foule car
quiconque la toucherait deviendrait impur à son tour (jusqu’au soir précise le
Lévitique !). Elle se fait donc la plus discrète possible afin que
personne ne la reconnaisse et ne l’arrête.
toucha la frange de
son vêtement : audace suprême, elle va elle-même toucher le vêtement
de Jésus et jusqu’à cette frange, objet de vénération puisqu’elle était portée
par les juifs pieux en souvenir du don de la Loi.
et, à l'instant même,
son hémorragie s'arrêta : ce petit geste qui traduit toute sa
confiance est suffisant…
Jésus demanda : « Qui
est celui qui m'a touché ? » Ah, les questions de Jésus ! Et il dit
bien « qui m’a touché ? » et non « qui a touché mon
vêtement ? » Le geste de la femme rejoint la personne même de Jésus,
son cœur miséricordieux ; comme nous dirions : « ce malheur me
touche ».
Comme tous s'en
défendaient : elle, elle a tellement foi en Jésus qu’elle manifeste
une audace folle en le touchant ; eux, ils se défendent de vouloir toucher
Jésus ! Pourtant la foule a l’habitude de chercher à le toucher pour se
faire guérir (6,19). Pourquoi s’en défend-elle ainsi ? Car l’amour cherche
à toucher : « Ne me touche pas » dira Jésus à Marie auprès du
tombeau, elle qui avait lavé et parfumé son corps.
Pierre dit : « Maître,
ce sont les gens qui te serrent et te pressent. » Pierre souligne ainsi le
contraste entre la foule qui le serre tout en se défendant de le toucher, et
cette femme qui a affronté la cohue pour venir seulement toucher la frange.
Mais Jésus dit : «
Quelqu'un m'a touché ; j'ai bien senti qu'une force était sortie de moi. » Vraiment,
Jésus ne fait pas dans la discrétion ! La femme a réussi, elle est guérie,
elle s’apprête à s’éloigner aussi discrètement qu’elle est venue, et voilà la
question ! Car il est important que le peuple sache, que nous sachions,
que l’on n’arrache pas une guérison à Jésus, qu’il sait le don qu’il accorde,
que c’est son amour qui est sollicité et a pitié d’une femme si longtemps
malade et rejetée.
Seigneur Jésus, tu te donnes à tous au milieu de la foule,
tu as entendu la demande de Jaïre et tu es en train d’y répondre, et tu
t’arrêtes encore parce qu’une femme s’est approchée avec toute sa confiance.
Jésus, donné à tous et à chacun, chacune. C’est ainsi que tu es auprès de nous
sur nos routes humaines : que l’humilité et la foi de la femme puissent
nous inspirer.
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