(sœur Myrèse)
Introduction : En cette période de pandémie, nous voilà avec une parole
incroyable de st Paul : pour moi vivre c’est le Christ, et mourir est
un avantage. Voilà qui n’est pas
invitation au suicide, ni aux imprudences sanitaires, mais à reconnaître que
l’essentiel, est d’être en Christ, de l’être toujours davantage. Et cela, rien
ne peut y porter atteinte, pas même la mort ! que du contraire ! Et oui,
Paul sait que rien ne pourra le séparer de l’amour du Christ ! En cette
période, il est bon de nous rappeler ces paroles fortes, de nous recentrer
ainsi sur cet essentiel ! et alors on peut au fil des jours, discerner le
chemin à prendre, pour demeurer fidèles à cet essentiel. Pour demeurer fidèles au Christ, au Père et à
l’Esprit. Ce qui nous rendra aussi fidèles à la fraternité universelle à
laquelle le Christ nous invite. Entrons dans cette célébration, avec Marie,
dont la liturgie fait mémoire ce samedi. Elle qui a mis le Christ au centre de
sa vie. Elle qui a accepté de le mettre au monde. Elle qui ne cesse de le
mettre au monde en nous, si seulement nous l’accueillons.
Après l’Evangile : Et voici, encore
une page d’évangile que nous risquons de prendre pour un code de savoir-vivre.
On a envie de dire à Jésus, tu n’as vraiment rien d’autre à nous raconter, que
nous apprendre les bonnes manières. C’est clair qu’il ne faut pas s’installer
aux premières places, mais prendre celle que l’on nous donne, et si on ne nous
en donne pas, prendre la dernière !
Ce
n’est vraiment pas très excitant cet évangile. Mais d’emblée st Luc, nous dit
qu’il s’agit d’une parabole. D’un texte qui au départ d’un fait du quotidien,
veut pointer vers un ailleurs donc. Et quel est cet ailleurs ? c’est à
chacun.e, de le chercher. Quelques éléments pour tenter un chemin ?
Tous
et toutes nous cherchons notre « place » en ce monde, en cette
société. Jésus nous dit, que cette place est don de Dieu. On ne se l’attribue
pas à soi-même, on la reçoit. Et c’est grâce ! car le don de Dieu est
définitif. Il est pur don, sans exigence d’un retour. Si tu t’attribues une
place, tu dois ensuite sans cesse te battre, pour montrer que tu la mérites,
que c’est bien ta place, et tu risques de t’identifier à tes mérites. Dieu lui
t’offre une place parce qu’il t’aime ! sans que tu l’aies mérité. En
accueillant le don de Dieu, comme un don et non comme un mérite, tu passeras ta
vie, non point à chercher à mériter, mais bien à répondre ! ta place est
dans le cœur de Dieu, que veux-tu de mieux ? elle t’est offerte de toute
éternité !
Dans
quel univers cherchons-nous une place ? dans la société humaine, en
cherchant prestige et honneur ? dans la fraternité humaine, en cherchant
l’unique nécessaire : l’Amour ? si nous acceptons que notre place est
située dans l’amour de Dieu, en son Royaume, alors notre vie va s’ordonner en
fonction de cette espérance, et nous allons sans cesse nous ajuster à ce
royaume. Alors certaines valeurs qui nous paraissaient capitales, deviennent
dérisoires. L’élèvement convoité, au départ, devient vain, face au bien suprême
qu’est l’amour du Christ.
Nous
venons d’entamer la lecture de la lettre aux Philippiens, si le jour des
défunts et la saint Hubert ne venaient pas interrompre le cycle des lectures du
temps ordinaire, nous lirions ces versets lundi : s’il est vrai que
dans le Christ, on se réconforte les uns les autres, on s’encourage dans
l’amour, on est en communion dans l’Esprit, on a de la tendresse et de la
pitié, alors… ayez les mêmes dispositions, le même amour, les mêmes
sentiments ; recherchez l’unité. Ne soyez jamais intrigants et vantards,
mais ayez assez d’humilité pour estimer les autres supérieurs à vous-mêmes. Que
chacun de vous ne soit pas préoccupé de lui-même, mais plutôt des autres.
Et la suite le mardi : Ayez entre vous les dispositions que l’on doit
avoir dans le Christ Jésus : et suit la poignante hymne décrivant
comment Jésus est descendu au plus bas, pour nous, et combien le Père l’a
élevé. Ne pensez-vous pas que cette hymne est expression parfaite en la vie de
Jésus, de la parabole de l’évangile d’aujourd’hui. Méditons cela ensemble.
Ensuite je vous propose que nous reprenions cette hymne des Philippiens. Marie
nous accompagne en cette prière, souvenez-vous de son magnificat !
Invitation au Notre Père :
Dieu qui a réservé pour chacun,
chacune, une place en ton cœur de Père, nous te bénissons. A notre tour,
accorde-nous de te faire toute la place en notre cœur, en faisant place à nos
frères et sœurs ! alors ensemble, en cette fraternité de ton Royaume, nous
dirons avec toujours plus de sincérité la prière que Jésus nous a
apprise :
Prière conclusion : Père, nous te rendons grâce. Par amour pour nous tu as
envoyé ton Fils Jésus partager notre condition humaine. Il nous a aimés au
point de livrer sa vie pour nous, jusqu’à la mort, et la mort de la croix. Et
tu l’as élevé dans la gloire auprès de toi, pour toujours. Nous t’en prions,
donne-nous d’accompagner Jésus en ce chemin de don de soi, en cette kénose de
l’amour. Lui qui …
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