Introduction : Qu’est-ce qui nous rassemble ce midi ? l’habitude ? l’obéissance à la cloche qui nous a rappelé l’heure ? la routine ? il peut y avoir un peu de tout cela… mais sous la cendre de l’habitude ou de l’obéissance à la loi, il est à espérer que couve le feu du désir ! désir ? oui, désir ! désir de marcher à la rencontre de notre Dieu et Père, de le découvrir chaque jour davantage. Désir de laisser l’Esprit modeler nos vies par l’écoute attentive de la Parole. Désir d’être conformées à Jésus. Alors laissons ce désir remonter à la surface, s’il est enfoui. Laissons-le s’épanouir un instant, laissons-le nous « éveiller » à la grâce de ce moment, avant d’entrer plus avant dans la liturgie en chantant un extrait du psaume 118
Si Christ nous a libérés c’est pour que nous soyons
vraiment libres ! C’est la bonne Nouvelle que nous délivre st
Paul aujourd’hui. Alors dites-moi, vous
avez été libérés ? de quoi ? cela peut être objet de méditation
personnelle. Je ne vais pas répondre à la place de chacun, chacune. Qu’est-ce
que la liberté que st Paul nous annonce ainsi, nous invite à accueillir et à
garder comme trésor précieux. Elle est don de Dieu, elle n’est pas un acquis
naturel.
Et est-ce que vraiment nous percevons le chemin de
l’évangile, la vie chrétienne comme un chemin de liberté. Il y a les préceptes
et les lois, et la règle de st Benoît nous en ajoute une couche. Souvent on
entend : oui, mais je suis quand même libre de faire ce que je veux.
Quelle liberté est définie par ce genre d’affirmation ? La liberté
est-elle un but, un objectif à atteindre ? ou est-elle un moyen sur le
chemin de l’évangile ? je suis libre pour vivre en Christ, pour accueillir
l’Esprit et pour me comporter vraiment en enfant de Dieu, ce Père créateur !
Et St Paul, et l’Évangile du jour, nous présentent
l’opposition entre le monde de la loi rigidifiée et le monde de la grâce. Le
monde de la loi rigidifiée, la loi qui à la limite écrase à force d’exigences
que personne n’arrive à tenir en leur totalité. La loi qui parfois peut dans
son observance ne garantir qu’une façade, sans intériorité. Cette loi qui peut
servir à juger et condamner autrui. Le monde de la loi risque de nous enfermer
dans une mauvaise vision : je gagne mon salut, je gagne mon paradis, moi
j’obéis à la loi, et me voici partie dans l’auto-justification, et dans la
hantise de l’erreur, du péché… Et puis il y a le monde de la grâce qui au
contraire, nous ouvre un espace de liberté, découvrant le salut qui m’est
donné, oui, je suis déjà sauvée, alors je choisis d’agir en sauvé.e, en
chrétien.ne, alors j’entre dans le monde de l’amour, où jamais je n’aurais fini
d’exprimer ma reconnaissance, mais où tous mes actes, certes encouragés par la
loi, ne seront plus posés par obéissance à un commandement, à une loi, mais
réponse d’amour à un amour qui me devance, me dépasse, qui m’est déjà donné.
Celui qui a fait l’extérieur, n’a-t-il pas fait aussi
l’intérieur ? Ainsi répond Jésus au murmure du pharisien. Et non,
Jésus n’est pas champion en l’art de faire la vaisselle, nous expliquant qu’on
lave d’abord l’intérieur du plat ou de la casserole avant de laver l’extérieur.
Ce qu’il dit là est bien plus profond : Celui qui a fait l’extérieur :
Celui qui t’a créé.e, tissé.e dans le sein de ta mère chante le psaume, celui
qui t’a donné un corps, témoin de ta présence en ce monde, n’a-t-il pas aussi
ouvert en toi une intériorité, n’a-t-il pas fait aussi l’intérieur ?
si donc tu prends soin de ce corps, de ta vie incarnée, ne prends-tu pas tout
autant soin de ton intériorité ? Il t’a fait capacité ! à quoi
l’ouvres-tu ? à qui l’ouvres-tu ?
Christ nous a libérés, alors soyons vraiment
libres, soyons des êtres responsables, c’est-à-dire, qui répondent à
l’amour premier qui leur est offert !
Invitation au Notre Père : Jésus tu fais de
nous des êtres libres, aussi avec toi, nous nous tournons vers le Père pour lui
redire la prière que tu nous as apprise
Prière conclusive : Dieu Trinité, tu
nous as aimés le premier. Dans le mystère pascal, Jésus s’est donné pour nous
arracher à la mort et nous conduire à la vie. Fais-nous entrer toujours
davantage dans la contemplation de ce grand mystère du salut. Fais que par
l’Esprit qui nous est donné nous répondions à ton amour par une vie toujours
plus évangélique, fraternelle, solidaire. Nous te le demandons par Jésus…
Bénédiction : que le Dieu de
liberté…
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