Introduction :
« La poule et le
renard ». Est-ce une nouvelle fable de la Fontaine ? Ou tout
simplement le titre de l’évangile d’aujourd’hui ?
« La poule et le
renard », les forces sont inégales. Ça ne peut que mal tourner, cette
histoire-là… Car il s’agit bien d’un combat.
C’est ce que nous entendrons dans
la première lecture, la fin de la lettre aux Ephésiens que nous lisons depuis
deux semaines. Paul nous encourage à être forts. Et il nous donne le secret de
la force ! Nous verrons cela, mais commençons par chanter les psaumes, qui
sont, eux aussi, révélateurs d’un combat !
Commentaire :
Jésus est en route vers Jérusalem. Des
Pharisiens viennent vers lui et lui disent : « pars, va-t’en d’ici,
Hérode veut te tuer ». Jésus n’est pas dupe. Ce sont les pharisiens qui
veulent le voir partir et qui espèrent arriver à leurs fins en lui faisant
peur. Jésus ne craint pas Hérode ni les pharisiens : il leur donne
rendez-vous à Jérusalem. Jésus est l’homme qui marche, aujourd’hui, demain et
le jour suivant, jusqu’à ce qu’il arrive au but, sans se laisser distraire par
les renards du chemin… Il est chaussé, comme dirait Paul, de « l’ardeur à
annoncer l’évangile de la
paix ».
L’évocation de Jérusalem amène
alors la parole suivante, qui est comme une lamentation sur la ville sainte.
« Jérusalem, Jérusalem, … combien de fois ai-je voulu rassembler tes
enfants comme la poule rassemble ses poussins sous ses ailes, et vous n’avez
pas voulu ! ». L’image d’un oiseau qui plane et protège ses petits
sous ses ailes déployées est une image de Dieu dans l’AT. C’est ainsi qu’il se
présente à Israël, par la voix de Moïse, dans le livre de l’exode et du
Deutéronome : « Tel un aigle qui éveille sa nichée et plane au-dessus
de ses petits, il déploie son envergure, il le prend, il le porte sur ses
ailes » (DT 32, 11). L’aigle est un oiseau impressionnant et inaccessible.
La mère poule… est tellement plus proche de nous, plus familière ! Et
tellement plus fragile aussi, tellement plus vulnérable. Que peut la poule
contre l’aigle ou contre le renard ? Cependant, quand elle rassemble ses
petits sous ses ailes, elle y croit ! Elle étend sur ses petits le
bouclier de la foi ! La force de la poule, c’est sa tendresse, et aussi sa
vigilance !
Oui, pour revenir à Paul dans sa
lettre aux Ephésiens, la vie chrétienne à la suite du Christ est un combat, et
un combat inégal. Et cela, c’est tout à fait d’actualité ! Après nous
avoir invités à être forts, à nous armer de puissance, Paul
décrit l’adversaire. Il utilise des concepts qui nous semblent obscurs
(dominateurs de ce monde de ténèbres, principautés, souverainetés, esprits du
mal qui sont dans les régions célestes…).
Démasquer l’adversaire, apprendre à
le connaître, débusquer ses ruses : c’est le début de toute stratégie.
Comment traduire cela dans des mots d’aujourd’hui ? Qui sont nos
adversaires ? La pandémie ? La crise économique et écologique ? Les
catastrophes naturelles ? Plus profondément, ce qui se cache dans le cœur,
ce qui nous ronge : le découragement, l’indifférence, le repli sur soi, le
déni de la gravité de la situation, la peur de l’autre, le mensonge, la
manipulation des consciences… ce ne sont pas des ennemis de chair et de sang,
mais ils sont puissants !
Paul nous dit : il ne s’agit
pas de les attaquer frontalement, ces ennemis, mais de tenir, de tenir
bon, de résister. Comment ? Il nous donne des armes : ceinturon
de la vérité, cuirasse de la justice, ardeur à annoncer l’évangile, bouclier de la foi… Jésus,
dans l’évangile, nous en montre
d’autres : ruse du renard, détermination à aller jusqu’au bout de sa
mission, confiance en soi, amour tendre de la poule, vigilance… Comme dans tout
combat, les armes seront d’autant plus efficaces que l’on se sera bien entraîné.
Mais il y a une condition supplémentaire qui apparaît dans le texte :
c’est de savoir que nous ne pouvons rien sans l’Esprit… et que si nous avons
l’Esprit, nous pouvons tout ! C’est l’Esprit qui nous donnera de prier et
de rester éveillés dans la supplication. Nous voilà au cœur de notre vocation.
Que ces paroles de l’apôtre nous encouragent à persévérer !
Prière de conclusion.
Seigneur Jésus, tu marches devant
nous, tu marches vers Jérusalem sans te laisser arrêter par les embûches du
chemin. Tu nous invites à t’accompagner, mais c’est toi qui nous accompagnes.
Tu es avec nous dans toutes nos épreuves, tu nous abrites sous tes
ailes, tu nous délivres de la peur. Parfois, tu pleures devant nos refus de
confiance… pardonne-nous ! Apprends-nous la vigilance, accueille notre
humble prière et protège l’humanité d’aujourd’hui en lui révélant ton salut.
Toi qui nous aimes, dans l’amour du Père et de l’Esprit, pour les siècles des
siècles.
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