(sr Myrèse)
Introduction : Aujourd’hui, la liturgie nous invite tout
particulièrement à vivre dans la foi, et non dans le légalisme. Si on vit dans
le légalisme, on transforme la vie en Christ en une religion, bien instituée,
avec des ordres et des préceptes. Et on renvoie l’Esprit au ciel, comme
superflu. Bien sûr il faut des lois pour organiser une vie en commun, mais la
vie en Christ, la vie de la foi, ne vient pas superposer un registre de lois
supplémentaires aux croyants : elle les invite à vivre dans le souffle de
l’Esprit, avec pour priorité le seul commandement légué par Jésus : le commandement
de l’amour. Un commandement qui ne nous laissera jamais en paix ! car si
on peut penser qu’on a bien suivi la loi, il sera toujours difficile de dire
qu’on a accompli totalement la loi de l’Amour ! Aussi pour le vivre il n’y
a pas 36 façons : il nous faut accueillir à plein poumons, le souffle de
Dieu, l’Esprit, qui est l’amour du Père et du Fils. Et donc ne pas hésiter à le
demander encore et toujours, comme nous y invite l’Evangile d’aujourd’hui.
Entrons en cette célébration par la prière des psaumes.
Après l’Evangile : Après avoir livré les paroles du Notre Père, Jésus poursuit un brin son enseignement sur la prière. Et plus particulièrement la prière de demande.
Ecoutons-le.
Tout d’abord les trois premiers versets de l’évangile du jour :
l’histoire de l’ami importun. Marguerat à la suite de Maillot, nous fait
remarquer un point que l’on oublie peut-être trop souvent. On lit ces versets,
et on campe la scène : deux amis, un qui frappe à la porte avec insistance
pour emprunter trois pains, et l’autre qui dort et se voit dérangé par cet
appel, mais fini par se lever à cause du sans-gêne de l’ami ! mais a-t-on
bien lu le texte ? il y a un premier ami dans l’histoire que l’on a
oublié. Il y a une cascade d’amitié en ce texte : il y a un premier homme
qui arrive de voyage chez un deuxième. Le deuxième l’accueille et n’ayant pas
de quoi le nourrir s’en va trouver le troisième pour lui demander du
pain ! voilà un beau contexte pour insérer notre prière. La demande du
deuxième homme, appelé ami importun, est en fait enracinée dans un geste
premier : il a lui-même ouvert sa porte à l’autre. Il l’a accueilli sous
son toit, il a fait tout ce qu’il a pu, mais voilà il manque de pain. Alors il
va demander ce pain à un tiers ! Ainsi la prière n’est pas ici une
histoire à deux, entre moi et Dieu. Elle est manière d’apporter devant Dieu
l’humanité entière, et l’humanité plus particulière qui a frappé à ma porte
aujourd’hui. Ainsi en introduisant ce premier personnage dans la parabole,
Jésus ouvre la prière à une sollicitude première. La prière ne me
déresponsabilise pas ! elle m’engage.
La deuxième partie de l’évangile de ce jour, est un appel à la confiance et
à la persévérance : demandez, cherchez, frappez… Tu t’es laissé dérangé
par l’humanité en détresse, va avec elle à Dieu, et demande. Et Jésus appuie
son encouragement par un raisonnement a fortiori… quel père (digne de ce
nom bien entendu) quel père bien qu’il ne soit pas parfait, donnerait la mort
(serpent, scorpion) à son fils qui lui demande la vie (poisson, œuf). Si vous
agissez ainsi, combien plus Dieu ! lui qui est vraiment Père, absolument
Père.
Enfin, dernière partie de l’évangile du jour, un conseil de Jésus :
dans ta prière au Père, demande l’Esprit Saint !!! En accueillant l’Esprit
tu entreras dans la danse de la Trinité. Tu comprendras alors de l’intérieur la
prière, ce dialogue qui circule au sein même de la Trinité !
Invitation au Notre Père : Demandons au Père, l’Esprit Saint, afin de pouvoir dire avec Jésus, la prière qu’il nous a enseignée.
Prière conclusive : Seigneur, tu nous as donné ta Parole, tu nous partages ta vie trinitaire. Nous te rendons grâce. Aujourd’hui, nous t’en prions, dépose en nos cœurs la plénitude de ta grâce. Que ton Esprit prie en nos cœurs, les rendant toujours plus solidaire de l’humanité entière, nous accordant toujours davantage à ton cœur qui n’est qu’amour.
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