mercredi 15 avril 2015

beaucoup de séducteurs



2 Jn 7
« C'est que beaucoup de séducteurs se sont répandus dans le monde, qui ne confessent pas Jésus Christ venu dans la chair. Voilà bien le Séducteur, l'Antichrist »

Envoie maintenant sur moi ton Esprit-Saint, afin que ta Bonne Nouvelle atteigne les profondeurs de mon cœur…

Les épîtres de Jean ont été écrites au premier siècle après Jésus. Elles révèlent inévitablement le contexte historique de cette époque. Lorsque Jean parle de « séducteurs » ou de ceux « qui ne confessent pas Jésus-Christ venu dans la chair », il fait allusion aux grands débats de son temps…
A cette époque où la foi neuve se transmet et se répand, des partis s’opposent, d’autres options ou interprétations de l’Écriture émergent. La personne de Jésus a été le sujet de nombreux débats. Ici, Jean évoque la question de l’Incarnation de Jésus : son existence sur terre a-t-elle été vraiment réelle ou seulement apparente ? Il était Dieu, certes, questionnaient les détracteurs, mais était-il aussi vraiment homme ?
Ce débat n’est pas sans importance pour Jean. Pour la jeune Église, cette négation de l'humanité de Jésus relève du Séducteur, de l’Antichrist, c’est-à-dire du diable (« l'énorme Dragon, l'antique Serpent, le Diable ou le Satan, comme on l'appelle, le séducteur du monde entier » : Ap 12, 9). Il ne faudrait pas lire ces versets avec nos yeux de chrétiens du 21e siècle, bénéficiaires d’une histoire séculaire. La jeune Église du 1er siècle, encore fragile, doit se protéger de ceux qui la menacent ou veulent en saper les fondations. La perspective d’un dialogue entre les religions est plus tardive et se situe dans un contexte différent. Cependant, à la lumière des événements contemporains, je concède que l’opportunité d’un dialogue dans certaines circonstances est discutable.
Ainsi, gardons à l’esprit la réalité historique de cette lettre. Elle nous explique pourquoi Jean est si insistant, voire à l’occasion intransigeant : sur la question de la personne de Jésus, il ne peut composer ou rester évasif. Il lui faut plutôt indiquer la voie à suivre…


Seigneur Jésus, envoie ton Esprit, pour que nous découvrions toujours davantage l’inouï de ton incarnation : un Dieu fait homme, qui a partagé notre condition humaine, a aimé notre terre, s’est rendu solidaire… Dieu qui te fais proche, béni sois-tu !


Sr Marie-Jean

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