lundi 9 septembre 2013

A table avec eux

Lc 24
30 Or, quand il se fut mis à table avec eux, il prit le pain, prononça la bénédiction, le rompit et le leur donna. 31 Alors leurs yeux furent ouverts et ils le reconnurent, puis il leur devint invisible.

Esprit Saint, ouvre nos yeux, donne-nous de connaître Jésus, de le reconnaître au cœur de nos liturgies et de nos rencontres.

Or, quand il se fut mis à table avec eux : « j’entrerai chez lui et je prendrai le repas avec lui et lui avec moi » (Ap 3,20), « être avec », voilà bien le fil rouge de cette rencontre à Emmaüs. Luc insiste autant qu’il le peut : après avoir fait route « avec eux » (v. 15), ils l’ont supplié en disant : « reste avec nous » (v. 29), sur quoi Jésus est entré pour rester « avec eux », et voilà enfin qu’il se met à table avec eux. Ils vont manger ensemble ce qui sera préparé dans la maison de Cléopas : Jésus se laisse inviter, il reçoit ce qu’il lui est offert.

il prit le pain, prononça la bénédiction, le rompit et le leur donna : et avec ce pain qu’on lui apporte, il va refaire le geste qu’il a posé à la veille de sa mort mais déjà aussi lors de la multiplication des pains (9,16). Sans doute Luc ne vise-t-il pas ici à décrire une liturgie que Jésus aurait faite pour reproduire ou renouveler le dernier repas. Mais en employant ce vocabulaire liturgique, ne veut-il pas souligner comment le Ressuscité se donne dans l’Eucharistie, comment nous pouvons l’y rencontrer à l’instar des disciples d’Emmaüs ?

Alors leurs yeux furent ouverts : le verbe à la forme passive, comme si souvent lors des signes accomplis par Jésus, nous montre que les disciples ne sont pas acteurs de cette soudaine clairvoyance : elle leur est donnée.

 et ils le reconnurent : mais c’est bien eux qui le re-connaissent, qui le connaissent à nouveau, à partir de leur expérience propre, à partir des longs mois passés avec lui, à partir des moments où ils avaient déjà partagé la même table, à partir sans doute de l’expérience unique du dernier soir.

puis il leur devint invisible : simplement invisible, leurs yeux de chair ne le perçoivent plus. Ce n’est plus nécessaire. Luc semble dire qu’il est toujours bien là à leurs côtés, mais d’une présence au-delà du visible.
Tel qu’il en sera désormais pour tous ses amis.


Seigneur Jésus, ce n’est pas avec nos sens que nous pouvons te percevoir, mais tu t’approches toujours de nous pour être avec nous, pour partager la route, la parole et la table avec nous. Bénis sois-tu !

1 commentaire:

raymond a dit…

"Alors leurs yeux s'ouvrirent et ils le reconnurent"

C'est quand ils ouvrent leurs yeux qu'il disparaît à leurs yeux !
On voit bien que cela se passe à un autre niveau.

"Il prit le pain,... le rompit"

La présence du vivant passe par des petits gestes ordinaires, gestes révélateurs.
C'est là que leurs yeux s'ouvrirent, les yeux des ressuscités à la vie.
Beaucoup ont fait cette expérience avec une diversité incroyable.
C'est notre Pâques imprévisible, jamais méritée.