vendredi 20 septembre 2013

Une grande joie



Lc 24, 44-53


Le texte (traduction : Bible de Jérusalem) :
44 Puis il leur dit : " Telles sont bien les paroles que je vous ai dites quand j'étais encore avec vous : il faut que s'accomplisse tout ce qui est écrit de moi dans la Loi de Moïse, les Prophètes et les Psaumes. "
 45 Alors il leur ouvrit l'esprit à l'intelligence des Écritures,
 46 et il leur dit : " Ainsi est-il écrit que le Christ souffrirait et ressusciterait d'entre les morts le troisième jour,
 47 et qu'en son Nom le repentir en vue de la rémission des péchés serait proclamé à toutes les nations, à commencer par Jérusalem.
 48 De cela vous êtes témoins.
 49 " Et voici que moi, je vais envoyer sur vous ce que mon Père a promis. Vous donc, demeurez dans la ville jusqu'à ce que vous soyez revêtus de la force d'en-haut. "
 50 Puis il les emmena jusque vers Béthanie et, levant les mains, il les bénit.
 51 Et il advint, comme il les bénissait, qu'il se sépara d'eux et fut emporté au ciel.
 52 Pour eux, s'étant prosternés devant lui, ils retournèrent à Jérusalem en grande joie,
 53 et ils étaient constamment dans le Temple à bénir Dieu.

Prière (suggérée par Enzo Bianchi) :
« Notre Dieu, Père de la Lumière, tu as envoyé dans le monde ton Fils, Parole faite chair, pour te manifester à nous, les hommes.
Envoie maintenant sur moi ton Esprit Saint, afin que je puisse rencontrer Jésus-Christ dans cette Parole qui vient de toi ; afin que je la connaisse plus profondément et que, en la connaissant, je l’aime plus intensément pour parvenir ainsi à la béatitude du Royaume. Amen »

Lecture verset par verset :
v. 44 :
L’extrait que nous avons sous les yeux suit directement les apparitions de Jésus à ses disciples.
Jésus Ressuscité confirme à ses disciples que c’est bien Lui.
Rappelons-nous le cheminement nécessaire aux disciples d’Emmaüs pour le reconnaître : Il est à la fois le même qu’avant et à la fois différent.
Ces apparitions de Jésus ont pour objectif de confirmer son identité, de construire un pont entre la vie terrestre de Jésus et cet aujourd’hui d’après Pâques.
Les paroles de Jésus avaient annoncé cette destinée, comme l’avaient déjà annoncé les Ecritures.

Notons l’expression de Jésus : « tout ce qui est écrit de moi dans la Loi de Moïse, les Prophètes et les Psaumes ». Moïse et les prophètes, représentant les lectures de la synagogue, étaient déjà cités par Jésus aux disciples d’Emmaüs (24, 27).
Quant aux psaumes, ils ont été cités lors de la Passion (surtout le psaume 21).

v. 45 :
Mais il ne suffit pas de citer l’Ecriture pour la comprendre… Jésus se fait alors « mystagogue » et ouvre l’esprit de ses disciples « à l'intelligence des Écritures ».
Le verbe employé dans le texte original est suggestif. Plutôt que d’ouvrir, le mot grec désigne le fait d’entrouvrir. Ainsi, si Jésus fait le premier pas, nous sommes invités à faire le second… et à accepter d’ouvrir notre esprit.

v. 46-48 :
Ces versets font écho au verset 44, pour préciser le contenu de l’annonce des Ecritures : la Passion de Jésus, sa mort et sa Résurrection.
Mais cette annonce ne se limite pas aux événements qui concernent directement Jésus. En effet, cette mort et cette Résurrection ont des retombées sur notre vie : Jésus nous annonce le repentir (ou la conversion) et le pardon des péchés.
Bien plus, de cela nous sommes témoins.

Ne pourrions-nous pas identifier cette conversion au pardon offert ?
Nous sommes en effet si souvent écrasés par nos fautes, nos péchés, notre passé trop lourd… Pourrons-nous croire que Jésus nous offre son pardon ? Qu’il nous balise un chemin de Vie…
« De cela vous êtes témoins » : Ce chemin de Vie a été annoncé, proclamé, proposé par Jésus aux hommes et aux femmes de son temps… Mais aujourd’hui, nous sommes les continuateurs de Jésus. C’est notre responsabilité.

v. 49 :
« Et voici que moi, je vais envoyer sur vous ce que mon Père a promis… »
Pour nous engager sur ce chemin, nous ne sommes pas seuls. Il va nous envoyer un secours.
Il tient sa promesse. Ce cadeau promis par le Père, c’est l’Esprit-Saint, identifié à une « force d’en haut »[1].
Cette annonce de jadis, il va la réaliser.

v. 50-53 :
C’est l’heure des adieux…
Nous découvrons en ces versets des bénédictions réciproques : celle de Jésus conduit les disciples à la bénédiction de Dieu dans le Temple.
Pour les Juifs, « bénir » ne se rattache pas au fait de dire du bien[2], mais à un don de vie, de bonheur, de plénitude…
Accepterons-nous de recevoir cette bénédiction pour la transmettre à notre tour ?
Consentirons-nous à emboîter le pas de Jésus et à mener notre vie comme Il a mené la sienne ?

En cette fin du troisième évangile, un des thèmes favoris de Saint Luc rejaillit dans toute sa fraîcheur : une « grande joie » habite le cœur des disciples...
Nous avons achevé ce dernier chapitre de l’évangile, mais notre lecture ne s’arrête pas là.
Jésus annonçait au verset 47 qu’on prêchera « à toutes les nations, à commencer par Jérusalem… » : tel sera le propos du livre des Actes des Apôtres.
Il débutera d’ailleurs par le don de l’Esprit promis…


Prière :
Seigneur Jésus, entrouvre mon esprit pour que je puisse comprendre les Ecritures de ta Parole, les Ecritures des événements ou des personnes que je rencontre.
Cette Bonne Nouvelle d’un chemin de vie que tu désires pour moi et pour chacun, apprends-moi à en être le témoin, à le deviner, le baliser, le célébrer…
Amen
lectio publiée par sr Marie-Jean


[1] Au sens strict, Jésus n’a pas promis l’Esprit-Saint dans le troisième évangile, comme il l’a fait largement dans les discours d’Adieux du quatrième (Jean, chapitres 14-16).
Cependant, une allusion à cette promesse se trouve au chapitre 11 de Luc (v. 11-13) : « En effet, quiconque demande reçoit, qui cherche trouve, et à qui frappe on ouvrira. Quel père parmi vous, si son fils lui demande un poisson, lui donnera un serpent au lieu de poisson ? Ou encore s'il demande un oeuf, lui donnera-t-il un scorpion ? Si donc vous, qui êtes mauvais, savez donner de bonnes choses à vos enfants, combien plus le Père céleste donnera-t-il l'Esprit Saint à ceux qui le lui demandent ».
[2] « dire du bien » se rattache au mot latin benedicere.

1 commentaire:

raymond a dit…

"Une grande joie"

Joie de cette magnifique intimité vécue dans ces rencontres au quotidien grâce à la lectio, "entr' ouverture" de l'Evangile de St-luc.
Merci à Rosy et Sr Thérèse-Marie pour l'accompagnement de chaque instant.