Liturgie de la Parole Solennité du Sacré-Cœur de Jésus
Homélie
Aujourd’hui, l’Église nous donne de contempler le Sacré-Cœur de Jésus, cet amour divin rendu visible, tangible, humain… un cœur qui bat pour chacun de nous, un cœur transpercé, mais vivant. Et en cette Année Sainte, nous sommes invités à marcher comme pèlerins d’espérance. Ce pèlerinage commence ici : en accueillant l’amour du Bon Pasteur.
1. Un cœur qui cherche la brebis perdue
L’Évangile de Luc nous parle d’un homme qui perd une brebis, la cherche, la retrouve… et fait une fête. Ce berger, c’est le Christ lui-même, figure du Dieu d’Ézéchiel : « Je chercherai celle qui est perdue, je ramènerai celle qui est égarée, je panserai celle qui est blessée. »
Nous sommes cette brebis, parfois égarée, blessée, dispersée. Et le Sacré-Cœur, c’est le cœur de ce berger qui ne nous abandonne jamais. Même quand nous avons honte, même quand nous avons tout gâché, il ne détourne pas son regard. Il vient. Il cherche. Il prend sur ses épaules. Il porte nos fardeaux. Il ne nous reproche pas notre faiblesse. Il nous aime jusque-là.
2. Un cœur qui espère
Saint Paul, dans la lettre aux Romains, est très clair : « Alors que nous étions encore pécheurs, le Christ est mort pour nous. »
L’espérance chrétienne ne vient pas de notre force morale, ni de nos mérites. Elle vient de cela : Dieu nous a aimés en premier, quand nous étions faibles, quand nous étions indifférents, quand nous étions même contre lui.
L’amour du Christ n’attend pas que nous soyons parfaits. Il nous précède, il nous devance. Il est gratuit, total, inconditionnel.
Et cet amour a un visage : celui d’un cœur transpercé, signe visible de la fidélité de Dieu jusqu’au bout.
Quand nous doutons, quand nous tombons, quand nous avons honte, le Sacré-Cœur nous dit : “Je suis là. Je t’aime. Reviens à moi.”
3. Un cœur qui nous conduit à travers les ténèbres
Le psaume 22 nous parle d’un Dieu berger qui nous guide même dans les ravins de la mort. Ce psaume est un poème d’espérance : « Même si je traverse les ravins de la mort, je ne crains aucun mal. »
Cela ne veut pas dire que tout va bien. Cela veut dire que je ne suis pas seul.
Le Christ n’enlève pas toute souffrance, mais il y entre avec nous.
Il a connu la croix, la solitude, la peur.
Et de son cœur transpercé, il fait jaillir la paix, la tendresse, la consolation.
Voilà pourquoi nous pouvons avancer comme pèlerins d’espérance : parce que le berger est là, parce que son cœur nous accompagne, parce que son amour est plus fort que la mort.
4. Un cœur qui nous transforme en témoins
Mais cette fête n’est pas seulement pour recevoir.
Elle est aussi un appel : à faire nôtre ce cœur du Christ.
À aimer comme lui. À chercher les personnes blessées, isolées, abandonnées…
À pardonner, à consoler, à relever.
À être des cœurs ouverts, des cœurs qui espèrent contre toute espérance.
Notre monde a tant besoin d’amour vrai.
Tant de gens se sentent perdus, jugés, oubliés.
Et nous, chrétiens, sommes appelés à rendre visible ce cœur, à devenir des visages d’espérance.
Conclusion
Le Sacré-Cœur de Jésus n’est pas une belle image pieuse.
C’est la source vive de notre foi, de notre espérance et de notre charité.
Un cœur de berger,
Un cœur fidèle,
Un cœur qui donne tout.
Que chacun de nous, aujourd’hui, dépose ses fardeaux dans ce cœur.
Qu’il y puise la paix.
Et qu’il reparte, en pèlerin d’espérance, porteur de cet amour qui transforme le monde, un cœur à la fois. Amen.
Doyen Philippe Goosse
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