Liturgie de la Parole 10e samedi TO-I
Introduction
Que votre oui soit oui. Voilà bien une parole qui nous invite à vivre cette célébration en communion avec la Vierge Marie en lui demandant cette grâce d'être ouvert corps et âme à l'appel de l'Esprit.
Dans la lecture des Vigiles ce matin, Emmanuel Mounier avait des mots que je trouve très forts et dynamisants pour notre réponse au quotidien. Il dit ceci : « Le chrétien est un être qui assume. Adsum, présent. »
Célébrer une « Eucharistie » entre guillemets, sans prêtre, c'est peut-être l'occasion de prendre mieux conscience de ce que nous sommes appelés à assumer en nous disant chrétiens... Il s'agit d'assumer le chemin de Vie que le Christ nous propose, l'assumer jusque dans le geste ultime du don de soi total et radical que le Christ nous invite à faire en mémoire de Lui.
C'est à chacun de nous que le Christ dit : « Fais ceci en mémoire de moi. Avec moi, offre-toi au Père, avec moi, mets-toi corps et âme à la disposition de l'Esprit et en Lui à la disposition de tes frères et sœurs. »
Entrons dans cette célébration en nous unissant à la prière de l'Eglise par le chant des psaumes que le Christ lui-même a chantés.
Commentaire de l’Évangile
Quelques pistes de réflexion à propos de ce bel Évangile.
Je les retire encore du texte d'Emmanuel Mounier lu ce matin.
« L'exigence la plus immédiate d'une vie personnelle est notre engagement. »
Aujourd'hui, on revendique souvent le droit à une vie personnelle et le respect de cette zone de nous-même qui ne regarde que nous. Revendication sans doute légitime mais dont la publicité s'est emparée, confondant la personne avec un ego tyrannique qui nous coupe des autres et finalement de notre propre profondeur au nom d'un bonheur très aléatoire.
Une vie réellement personnelle c'est ce dynamisme en nous qui nous fait dire : « je veux » ou « je ne veux pas ». Les promesses de notre baptême que nous reprenons lors de la Vigile pascale se résument d'ailleurs en 2 mots : « je crois » « j'adhère » et « je renonce ».
Une autre réflexion d’Emmanuel Mounier : « Amener au bord du Non serviam (je ne servirai pas) celui qui ne veut dire ni oui ni non, c'est le rendre plus capable sans doute des miracles de la grâce qu'il ne l'était sous sa couverture d'irresponsabilité. »
Cela nous pouvons nous l'appliquer à nous-même, en nous rappelant les mots de st Jean dans l'Apocalypse : « Je connais ta conduite : tu n'es ni froid, ni brûlant -mieux vaudrait que tu sois ou froid ou brûlant- aussi puisque tu es tiède, ni froid ni brûlant- je vais te vomir » Je vous invite à relire la suite c'est au chapitre 3 de l'Apocalypse.
Si nous osions résumer nos actes, nos paroles à ces 2 mots : Oui ou Non ; froid ou brûlant ; je sers ou non serviam (je ne servirai pas), ne serait-ce pas là une chance de nous ouvrir à la grâce de Dieu qui nous conforte dans notre Oui et qui dans notre Non vient rejoindre en nous le fond de notre cœur, de notre désir pour nous amener à la conversion, qui, si nous y regardons de près, correspond à notre épanouissement profond, à cette vie personnelle que nous revendiquons.
Après un temps de silence, nous nous rassemblerons autour de l'autel pour chanter à Dieu notre action de grâces. Je vous invite à emporter votre carnet de chant à la page E67: Grâce te soit rendue .[1]
Chant : c'est un Oui sans réserve [2]
Prière après la communion
Nous te bénissons Seigneur pour ce pain de Vie que tu nous as partagé. Conduis-nous par ta grâce sur le chemin de la loyauté, de la rectitude du cœur, de notre Vérité pour qu'avec Marie ta mère nous te disions un Oui clair et franc. Libérés de tout égocentrisme nous pourrons alors partager avec nos frères et sœurs, la joie d'être chrétiens. L’Esprit le demandons à toi qui règnes avec le Père et l'Esprit pour les siècles des siècles.
Sr Myrèse écrit en 2017
[1] https://www.chantonseneglise.fr/chant/241/grace-te-soit-rendue
[2] http://www.cfc-liturgie.fr/index.php?option=com_content&task=view&id=198&Itemid=133
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