dimanche 1 juin 2025

Liturgie de la Parole 7e dimanche de Pâques Année C.

HOMÉLIE

Dans la 1° lecture, nous avons entendu un petit bout du chapitre 7 du livre des Actes des Apôtres juste la fin du long récit de l’arrestation et du procès du « diacre » Étienne (6,8–8,1).
Étienne était l’un des 7 chargés du service de la charité dans la communauté de Jérusalem (voir Actes 6,1-6).  Il fait le bien au sein du peuple.  Sa sagesse guidée par l’Esprit dame le pion aux sages judéens qui discutent avec lui.  On suscite alors de faux témoins qui accusent Étienne de blasphème contre Moïse et Dieu.  On se saisit de lui et on l’amène au tribunal religieux, le Sanhédrin.  Il est accusé d’avoir dit de Jésus le Nazaréen qu’il détruira le temple et changera la Loi de Moïse… Invité à se défendre, Étienne prononce un long discours qui exaspère les juifs, mais l’Esprit donne à Étienne de voir la gloire de Dieu et Jésus debout (ressuscité) à sa droite, ce dont il ne se prive pas de témoigner, avant d’être mis à mort.
Il est difficile de ne pas percevoir, dans ce long récit, des réminiscences (des souvenirs) très nettes du récit de la passion de Jésus telle que Luc l’a racontée.  Les œuvres bonnes d’Étienne, son éloquence, la présence de l’Esprit en lui, les faux témoins, l’accusation, la mise à mort hors de la ville, la prière confiante à Jésus pour qu’il accueille sa vie (23,46), le pardon demandé pour les bourreaux (23,34).  Dans sa souffrance et sa mort, Étienne est ainsi assimilé à Jésus.
La mention de Saul témoin de cette mort qu’il approuve d’ailleurs (Ac 8,1) n’est pas là par hasard.  Si Étienne meurt, un jour ce Saul (qui prendra le nom de Paul) reprendra le flambeau qui s’éteint ici. Ce qu’Étienne n’a pas pu faire, c-à-d annoncer le Christ aux Grecs, Paul le fera quand le Ressuscité se sera fait connaître de lui.  Pour Luc, c’est une façon de montrer qu’un martyr ne meurt pas en vain, mais que sa mort est féconde pour la communauté des croyants.
Nous avons du mal à réaliser que, pendant trois siècles, l’Église Chrétienne a vécu dans le risque permanent et souvent dans le drame de la persécution.  Alors qu’au départ, les chrétiens ne représentaient presque rien, ils sont apparus très vite comme un danger pour tous les pouvoirs en place.  De Jérusalem à Rome, on se méfie d’eux, on cherche à les faire disparaître.  Malgré cela, les communautés se multiplient et se développent.
Voici qu’à l’orée du quatrième siècle, l’empereur romain Constantin à la tête d’un empire gigantesque se déclare chrétien.  Tout change alors pour l’Église.  Un autre risque alors la menace, celui de l’installation.  Non seulement la société accepte les chrétiens mais, peu à peu, ils en prennent les commandes jusqu’à transformer l’Europe en chrétienté.
Que devient la foi lorsqu’elle est vécue en situation confortable ?  Que devient l’authenticité chrétienne lorsque les chrétiens détiennent le pouvoir ?  A quoi sert de gagner l’univers si l’on vient à perdre son âme ?  Voilà pourquoi, dès le 4° siècle, L’Esprit Saint fait à l’Église le don de la vie religieuse.  La mission des religieux est aussi de dire à l’Église que l’essentiel ce n’est pas le pouvoir mais l’attention à l’autre surtout quand il est en situation de fragilité.
Pour nous aujourd’hui, Étienne pose à notre foi une question vitale.  Les chrétiens sont, dans notre pays, en situation plutôt confortable.  N’avons-nous pas parfois trop tendance à nous y complaire ?  Sans pour autant chercher à inventer des difficultés artificielles, demandons-nous cependant si nous témoignons toujours de notre foi chrétienne et de tout ce à quoi elle engage.  Que serait une paix et une tranquillité basée sur le fait que nous ne dérangerions plus personne ?

Abbé Fernand Streber

LI P’TIT RAWETT’.
COMME UN VITRAIL

Dans un de nos petits villages de Wallonie, se trouve comme partout une petite église sage, modeste d’aspect, mais qui, à l’intérieur ; possède de très beaux vitraux représentant de façon naïve, mais charmante, les Saints, chacun avec son emblème propre, légendaire parfois ou la palme des martyrs ou tout autre détail permettant de les identifier.
Monsieur le Curé, conscient de la richesse de ses vitraux et de l’enseignement qu’il pouvait en faire aux jeunes, réunit ce mercredi les enfants du “caté”, leur parle de la sainteté et fait avec eux le tour de l’église, en leur présentant les différents Saints et leurs mérites.
Chacun regarde, s’amuse de tel ou tel détail, est parfois songeur en écoutant le récit imagé de notre bon Curé. Le soleil brille et les vitraux en paraissent d’autant plus vivants.
Une semaine passe et au “caté” suivant, tout naturellement, Monsieur le Curé demande :
- Alors, l’avez-vous retenu, qui peut me dire ce qu’est un Saint ?
Beaucoup de doigts se lèvent, impatients de répondre.
- Oui, toi, Julien, peux-tu me dire ?
- C’est quelqu’un, Monsieur le Curé, qui laisse passer la lumière de Dieu pour que les autres puissent en profiter !

CHRISTIANE in Revue Direct - ANPAP


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