(sœur Marie-Jean)
Introduction
Nous
voici rassemblés, en communauté, en Eglise.
« Venez
tous, chantons celui qui fut crucifié pour nous, car Marie le vit sur le bois
et disait : ‘Même dans le supplice de la croix, tu es mon fils et mon
Dieu !’ »
Vous
aurez peut-être reconnu le début de l’hymne de Romanos le Mélode, intitulé
« Marie à la Croix ».
Romanos
est un hymnographe et poète byzantin du 6e siècle.
En ce
lendemain de la fête de la Croix glorieuse, la liturgie nous maintient au pied
de la Croix, pour contempler la Mère qui veille auprès de son Fils.
En nous
laissant conduire par Romanos le Mélode, nous pourrons prendre en notre prière
toutes les Mater Dolorosa de notre monde, toutes ces femmes – et ces hommes –
qui pleurent leur enfant : des enfants maltraités, malades, sans repère ou
sans avenir, sous l’influence des addictions ou des harcèlements, des enfants
souffrants…
Et des parents
démunis, dont nous voulons porter la prière devant notre Dieu.
Afin que Marie, la Mère de Jésus, intercède pour tous les hommes et femmes de notre temps…
Méditation
Pour vous donner un aperçu du magnifique hymne de Romanos, je vous partage quelques extraits, en espérant vous en donner le goût..
« Brebis contemplant son propre agneau qu’on traînait à la boucherie, Marie suivait, consumée de douleur, avec les autres femmes, en criant ainsi : ‘Où vas-tu, mon enfant ? Pour quelle raison achèves-tu cette course rapide ? Y a-t-il encore d’autres noces à Cana, est-ce là maintenant que tu vas si vite pour leur faire du vin avec de l’eau ? Puis-je t’accompagner, mon enfant, ou vaut-il mieux t’attendre ? Accorde-moi une parole, Verbe, ne passe pas devant moi en silence, toi qui m’as gardée pure, toi qui es mon fils et mon Dieu !’
Je ne m’attendais pas, mon enfant, à te voir en cet état, et jamais je n’aurais cru que les impies en viendraient à pareille fureur, qu’ils porteraient les mains sur toi injustement. Car leurs petits te crient encore : ‘Tu es béni !’ ; le chemin toujours encombré de palmes atteste, devant tous, les acclamations de ces criminels en ton honneur. Et aujourd’hui, pour quelle raison le pire s’est-il accompli ? Je veux savoir, hélas ! pourquoi ma lumière s’éteint, pourquoi l’on attache à la croix mon fils et mon Dieu.
Tu marches, mon enfant, vers un injuste meurtre, et personne ne partage ta souffrance. Pierre ne t’accompagne pas, lui qui te disait : ‘Jamais je ne te renierai, quand il me faudrait mourir’. Il t’a quitté, ce Thomas qui clamait : ‘Mourons tous avec lui !’. Et les autres aussi, les intimes, les fils, qui doivent juger les douze tribus : où sont-ils à présent ? D’eux tous, plus un seul ; mais toi seul tu meurs pour tous, mon enfant, tout seul. C’est ton salaire pour avoir sauvé tous les hommes, pour avoir servi tous les hommes, mon fils et mon Dieu (…) ».
Et son
Fils de lui répondre :
« (…)
Apaise donc, mère, apaise ta douleur et marche dans la joie. Moi – c’est pour
cela que je suis ici-bas –, je me hâte maintenant d’accomplir la volonté de
celui qui m’a envoyé : c’était dès l’origine mon décret et celui de mon
Père, et mon Esprit n’a pas refusé que je me fasse homme et que je souffre pour
celui qui a failli. Cours, ô mère, annoncer à tous : ‘Par sa passion il
blesse l’ennemi haineux d’Adam et il revient victorieux, mon fils et mon
Dieu’ »
Temps
de silence
Notre
Père :
Avec Marie,
au pied de la Croix, adressons notre prière à Notre Père…
Oraison
Dieu
notre Père, ton Fils a enduré la Croix et, par fidélité à sa mission, a sauvé notre
humanité. Nous te confions tous les hommes et femmes qui souffrent aujourd’hui
et qui, avec Toi, portent la Croix. Que la Mère de ton Fils, debout au pied de
la Croix, insuffle en nos cœurs ton esprit de compassion. Et que l’espérance de
la Résurrection offre à tous l’assurance « de crier, (avec elle) :
‘Mon fils et mon Dieu !’ ».
Nous te
le demandons par Jésus-Christ, ton Fils Ressuscité, qui règne avec Toi et le
Saint-Esprit, maintenant et pour les siècles des siècles.
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