(sœur Marie-Christine)
Introduction :
Bonjour et bienvenue à cette célébration de la
Parole qui nous rassemble en Église pour nourrir notre vie, notre relation avec
Jésus.
En ce 13 septembre l’Église fait mémoire de
saint Jean Chrysostome, ce qui signifie Jean « bouche d’or » à cause
de ses grands talents de prédicateur. Moine et prêtre à Antioche puis
patriarche de Constantinople à la fin du 4ème siècle, il ne cesse
d’annoncer l’Évangile. Sa fermeté doctrinale et sa dénonciation de la
corruption de la cour impériale lui valent la haine de l’impératrice et l’exil
où il meurt d’épuisement en 407.
« J’encourage,
avant tout, à faire des demandes, des prières, des intercessions et des actions
de grâce pour tous les hommes, pour les chefs d’État et tous ceux qui exercent
l’autorité ». Ainsi écrit Paul. Et dans l’évangile nous voyons un homme
qui a une certaine autorité, un centurion romain responsable de 100 soldats,
prier pour un esclave ! Il prie Jésus d’agir pour quelqu’un qui n’est
légalement qu’une chose ! Bel exemple que nous regarderons d’un peu plus
près.
Unis aux croyants et aux priants
d’hier et d’aujourd’hui chantons le Psaume 118.
Méditation :
Le centurion romain ne vient pas
lui-même prier Jésus, mais il envoie des notables juifs, des gens qui ont comme
lui une certaine influence pour intercéder pour son esclave. Les notables
prient aussi pour le centurion « Il
mérite que tu lui accordes cela. Il aime notre nation : c’est lui qui nous a
construit la synagogue. ».
Jésus ne répond pas, mais il part
avec eux. Il fait route avec eux. Comme il est proche le centurion envoie cette
fois des amis, lui, non Juif, ne s’autorise pas à venir lui-même trouver Jésus.
Cet homme n’a apparemment jamais rencontré personnellement Jésus, ceci est
propre à saint Luc, de même que la double intercession des notables et des
amis. ceux-ci parlent en son nom, ils transmettent à Jésus sa prière :
« Seigneur, ne prends pas cette
peine, car je ne suis pas digne que tu entres sous mon toit. C’est pourquoi je
ne me suis pas autorisé, moi-même, à venir te trouver. Mais dis une parole, et
que mon serviteur soit guéri ! ».
« Seigneur, ne prends pas cette
peine » ! Je ne suis pas digne, je ne suis pas de ton peuple. Je ne
suis pas digne d'être en relation de proximité avec toi. Ni que tu entres sous
mon toit, ce serait une souillure pour toi, je le sais. Ni que je vienne te
trouver. Même si je suis sympathisant , il y a entre nous une barrière.
Mais ta bienveillance tu peux la
manifester d’une parole pour mon serviteur. « Mon serviteur » :
celui auquel je tiens n’est pas mon esclave, malgré son statut légal.
Pourquoi Jésus admire-t-il sa
foi ? Parce que tous les autres cherchaient un contact physique avec
Jésus : qu’il les voie, qu’il les touche. Lui croit en la puissance de la
parole de Jésus !
Ce centurion a intercédé pour un autre, il a une confiance
unique en Jésus et en l’efficacité de sa parole ! C’est cela la foi. Ce
n’est pas intellectuel mais existentiel.
Et Jésus l'admire :
« Même en Israël, je n’ai pas trouvé une telle foi ! » C'est la seule fois
en saint Luc où Jésus admire une personne. Et cette personne est un païen qu'il
n'a jamais vu ! C'est fort. Cet homme l'a en fait rencontré beaucoup plus
profondément que les autres. Lui, il a une responsabilité. Ses ordres sont
exécutés. Et en même temps il est un subordonné aux ordres d'autres hommes. Il
connaît la puissance de la parole : celle de Jésus est une parole de vie,
une puissance de vie. Pour lui, Jésus n'est pas un magicien, mais il a une
autorité qui fait surgir la vie, qui s'intéresse même à l'esclave d'un
étranger.
Ce centurion est un modèle pour le
croyant d’aujourd’hui qui ne voit ni n’entend Jésus, sinon à travers ceux qui
l’ont précédé. Tant de personnes peuvent rencontrer Jésus et sa puissance de
vie à travers des amis, des parents, des témoins anonymes. « Dieu notre
Sauveur, veut que tous les hommes soient sauvés et parviennent à la pleine
connaissance de la vérité. » À la connaissance de Celui qui est
« Chemin, Vérité et Vie » (Jean 14,6).
Seigneur mets en nos cœurs la
confiance du centurion. Que cette confiance témoigne de ton désir de vie pour
tout homme proche et lointain.
Introduction
au Notre Père :
Unis à tous les croyants, unis à
ceux qui n’osent pas venir eux-mêmes trouver le Seigneur, tournons-nous vers
lui et chantons avec confiance la prière qu’il nous a lui-même donnée…
Prière
d’envoi :
Dieu qui as tellement aimé le
monde que tu as donné son Fils unique, afin que ceux qui croient en lui aient
la vie éternelle. Nous te rendons grâce.
Que les croyants te prient avec
une confiance filiale en s’appuyant non sur ce qu’ils sont, mais sur ta
sollicitude gratuite.
Que croyants et incroyants
découvrent que la dignité incontournable de chaque personne humaine vient de
ton regard d’amour posé sur chacun.
Que ta Parole soit puissance de
vie dans les cœurs. Nous te le demandons par Jésus ton Fils bien-aimé qui nous
conduit à toi la Source de la Vie par l’Esprit, dès maintenant et pour
toujours.
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