dimanche 15 mai 2016

Combien lui donner ?

Tb 12
1 Quand les noces furent terminées, Tobit appela son fils Tobias et lui dit : « Mon enfant, veille à payer le salaire de ton compagnon de route, en y ajoutant quelque chose. » 2 Il lui dit : « Père, combien vais-je lui donner ? Même en lui donnant la moitié des biens qu’il a rapportés avec moi, je ne suis pas lésé. 3 Il me ramène sain et sauf, il a guéri ma femme, il a rapporté l’argent avec moi, il t’a guéri : combien lui donner après tout cela ? » 4 Tobit lui dit : « Mon enfant, il est juste qu’il prenne la moitié de tout ce qu’il a rapporté. » 5 Tobias l’appela et lui dit : « Prends pour salaire la moitié de tout ce que tu as rapporté et va en paix ! »

Viens Esprit Saint, toi dont les dons sont infinis, rends nos cœur plein de reconnaissance pour tout ce que nous recevons, pour tout ce qui nous fait vivre au long des jours.

Quand les noces furent terminées : nous apprenons ainsi que les noces déjà célébrées pendant 14 jours à Ecbatane se sont prolongées à Ninive avec aussi des invités que nous connaissons. Si nous avions suivi d’autres manuscrits, nous aurions d’ailleurs appris au verset précédent que la fête s’y déroulait durant les 7 jours habituels.

Tobit appela son fils Tobias et lui dit : « Mon enfant, veille à payer le salaire de ton compagnon de route, en y ajoutant quelque chose : Tobit s’apprête donc à remplir ses engagements selon le contrat établi au départ (5,16) : donner à Azarias son salaire, avec « quelque chose en plus ». Quelque chose au-delà de ce qui « juste », conventionnel, quelque chose de non chiffré, et qui va dès lors entraîner la question du « combien ? ».

Il lui dit : Père, combien vais-je lui donner ? Même en lui donnant la moitié des biens qu’il a rapportés avec moi, je ne suis pas lésé. Il me ramène sain et sauf, il a guéri ma femme, il a rapporté l’argent avec moi, il t’a guéri : combien lui donner après tout cela ? Et voilà notre Tobias en train d’essayer de chiffrer tout ce qu’il doit à Azarias, se rendant en même temps compte que cela est impossible, comme dans toutes nos relations et nos services mutuels. Il évoque la moitié de l’argent rapportée, en disant que ce ne serait pas encore assez : la « dette » est infinie.

Tobit lui dit : Mon enfant, il est juste qu’il prenne la moitié de tout ce qu’il a rapporté : Tobit relève cette proposition de part égale entre Tobias et son compagnon et acquiesce.

Tobias l’appela et lui dit : Prends pour salaire la moitié de tout ce que tu as rapporté et va en paix ! Au départ, c’est Tobit qui avait tout réglé : il a voulu rencontrer Azarias, examiner son origine et ses références, il a fixé le salaire, lui a confié son fils… Maintenant, tout a changé : c’est Tobias qui est chargé par son père de remettre le salaire à Azarias, c’est sa proposition pour évaluer le « quelque chose en plus » qui est retenue, c’est lui-même qui remet la somme en question. Mieux encore, c’est lui qui lui donne congé. N’aurions-nous pas été tentés de retenir cet ami merveilleux ? Au contraire, Tobias « l’envoie » en quelque sorte, avec un beau souhait de paix. Nous, lecteurs, sourions en entendant Tobias souhaiter la paix à un ange… Telle est sa dernière parole à Raphaël qui a ainsi accompli sa mission : outre tout ce que Tobias a énuméré, Raphaël lui a aussi permis de grandir, de trouver une nouvelle place dans sa famille.

Seigneur Jésus, en ton royaume, rien ne se compte, rien ne se mesure, donne-nous de donner et de recevoir sans mesure, si ce n’est celle de ton infinie bonté. Nous te rendons grâce pour le chemin parcouru, pour les compagnons de route, pour l’émerveillement de ta présence.

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