jeudi 22 octobre 2015

Aime celui qui t'a créé

Si 7
29 De toute ton âme révère le Seigneur
et vénère ses prêtres.
30 De toute ta force aime celui qui t’a créé,
ne délaisse pas ses ministres.
31 Crains le Seigneur et honore le prêtre,
donne-lui sa part comme il t’a été prescrit,
prémices, sacrifices de réparation, offrande des épaules,
sacrifice de consécration et prémices des choses saintes.

Viens Esprit Saint, habite nos cœurs aux moments de la liturgie, qu’elle nous unisse dans la louange de notre Dieu.

De toute ton âme révère le Seigneur et vénère ses prêtres : révérer… vénérer… la nuance est faible dans la langue et forte au niveau du sens : révérer, c’est traiter avec un profond respect ; vénérer, c’est rendre un culte mais aussi, dans ce cas-ci, éprouver un attachement profond. Mais nous voyons bien que les deux sont liés et l’attitude vis-à-vis du prêtre découle de celle à l’égard de Dieu. D’ailleurs Ben Sira, pour être bien clair, poursuivra ce parallélisme dans les versets suivants.

 De toute ta force aime celui qui t’a créé, ne délaisse pas ses ministres : à Dieu, notre créateur, nous devons tout ; il nous aime et nous permet de l’aimer à notre tour : lui-même met ce désir en nous. « Sois béni de m’avoir créée » disait Claire d’Assise à l’approche de sa mort.  Mais il a voulu des « ministres », des personnes qu’il s’est choisies pour le servir, pour « présider le culte » (selon les traductions). Ces ministres ont ainsi droit à notre reconnaissance, à notre aide.

Crains le Seigneur et honore le prêtre : celui qui craint le Seigneur sera béni ! (1,13) et cette reconnaissance revient à Dieu seul. Le prêtre qu’il s’est choisi mérite, lui, d’être honoré.

donne-lui sa part comme il t’a été prescrit, prémices, sacrifices de réparation, offrande des épaules, sacrifice de consécration et prémices des choses saintes : Ben Sira est très attaché au sacerdoce (voir les chapitres 45, 50…) ainsi qu’au culte (chap. 47, 49). Il en profite au passage pour faire un petit cours sur les différents sacrifices tels qu’ils sont notamment décrits dans le Lévitique, un livre lui aussi post-exilique, quand le pouvoir sacerdotal (avec son grand-prêtre) est de plus en plus important. Si les sacrifices décrits ont perdu leur raison d’être avec la venue du Christ, ce passage nous rappelle la place de la liturgie avec ses gestes et paroles qui expriment notre communion avec Dieu. Offrir les prémices de nos « récoltes », exprimer notre désir de réparation, poser un geste de consécration… exprimer notre foi, nous tourner vers le Seigneur… en Eglise, grâce aux serviteurs de la liturgie.

Seigneur Jésus, toi le seul prêtre, tu es celui qui nous fait connaître le Père, qui nous conduit à lui. Je te rends grâce pour tous ceux que tu appelles à être les serviteurs de la communion entre nous et avec toi.

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