dimanche 12 décembre 2010

Qui es-tu ?

Et voici quel fut le témoignage de Jean
Lorsque les Juifs lui envoyèrent de Jérusalem des prêtres et des lévites pour l’interroger : « Toi, qui es-tu ? »
Il confessa, il ne nia pas, il confessa : « Je ne suis pas le Christ. »
Et ils l’interrogèrent : « Quoi donc ? Es-tu Elie ? »
Il dit : « Je ne le suis pas. » 
« Es-tu le prophète, toi ? »
Il répondit : « Non. »
                                                                         Jean 1,19-21

Viens Esprit-Saint, ouvre mon cœur à l’intelligence de ta Parole,
Qu’il devienne brûlant d’amour, tandis que tu nous parles.

Le prologue de Jean que nous venons d’achever annonçait la mission de Jean : rendre témoignage à la lumière. Le voici, donc dans l’accomplissement même de sa mission.
Les Juifs… le terme est pour le moins général. J’y lis plus particulièrement les autorités religieuses. Elles semblent s’inquiéter de ce témoin, qui commence à faire courir les foules (si on en croit les récits des autres évangiles). Pourquoi ne se déplacent-elles pas elles-mêmes ? Pour montrer que le sujet n’en vaut pas la peine ? Parce que cela ne se fait pas ?
Soit, les autorités délèguent prêtres et lévites, deux catégories bien officielles pour représenter les autorités. L’échange aura du poids ! Ils sont délégués avec une mission bien précise : interroger Jean sur son identité. « Toi, qui es-tu ? ». Réponse étonnante de Jean, il semble répondre hors cadre par une négation : « je ne suis pas le Christ ». J’ai envie de lui dire, on ne te demande pas qui tu n’es pas, mais qui tu es. C’est quand même assez surprenant si on vous demande qui vous êtes, de répondre par qui vous n’êtes pas !
Est-ce par fidélité à sa mission ? Je relis le prologue : il est envoyé de Dieu pour rendre témoignage à la lumière, il n’était pas la lumière mais devait rendre témoignage à la lumière, le Verbe était la vraie lumière… (Jn 1,7-9). Jean serait-il à ce point soucieux de ce témoignage qu’il ne parle qu’en référence au Christ ? Tout le reste serait inutile à ses yeux, plutôt à sa bouche. Il veut témoigner du Christ et de lui seul.
Evidemment ce genre de réponse est pour le moins insatisfaisant pour ceux qui ont mission d’enquêter ! Ils reprennent l’échange, et veulent pousser Jean à dire qui il est. OK tu n’es pas le Christ, et si tu veux partir de cette référence, alors serais-tu Elie, lui qui est attendu pour une ultime prédication de pénitence avant la venue du Messie ? Réponse tout aussi négative. Et peut-être plus étonnante pour nous, on a dans l’arrière fond de notre mémoire, que Jean est bien celui qui est annoncé comme nouvel Elie. C’est ce que les disciples eux-mêmes ont cru comprendre après la transfiguration (cf Mt 17,10-13). Les enquêteurs ne démordent pas pour autant : alors es-tu le prophète ? Bref, si tu n’es pas le nouvel Elie, serais-tu le nouveau Moïse ? (cf Dt 18,15) Et la réponse est tout aussi simple : Non.
Un peu têtu le Jean… Pourquoi n’a-t-il pas dit : « je suis Jean, fils de Zacharie et Elisabeth. Point à la ligne »… Il a vraiment embarqué l’échange sur une voie étonnante.
L’impression qu’il veut uniquement être le doigt qui pointe vers le Christ, et qu’il est navré qu’on s’attache à la question de savoir de qui est ce doigt… plutôt que de regarder vers où il pointe.

Cela me donne à penser…
-          Le désir de connaître tout de la personne qui annonce peut occulter le message dont il est porteur. Les messagers sont envoyés non pour l’écouter mais pour l’identifier !!!
-          Quelle vigilance est nécessaire pour tout chrétien, porteur du message évangélique, être témoin du Christ suppose une certaine transparence à son message, une humilité qui s’efface totalement pour que le Christ soit annoncé !

Seigneur, permets que j’aborde tes témoins avec l’oreille attentive à leur message, purifie ma curiosité qu’elle ne se trompe pas d’objet !!! et rends moi humble dans l’annonce de ta Bonne Nouvelle.  

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